Dans ces derniers jours, le ministère de la Santé publique et de lutte contre le sida, via le Programme national de lutte contre le sida (PNLS) a informé le public que le traitement de lutte contre les hépatites est disponible. Cependant, le directeur de ce programme précise que, pour y accéder, le patient doit d’abord faire l’examen de charge virale. Or, les appareils qui font cet examen ne sont pas encore fournis dans toutes les structures sanitaires. Pour cette raison, les patients demandent l’accès facile à ces appareils pour bénéficier du traitement contre les hépatites virales.
Dans ses propos, le directeur du PNLS (Programme national de lutte contre le sida), Aimé Ndayizeye a affirmé que la prise en charge des hépatites virales est récente : « Le gouvernement a déjà fourni des efforts pour contribuer à l’achat des médicaments pour le traitement de l’hépatite viral C. Ce dernier dure trois mois. Aussi, avec l’appui du Fonds mondial, le gouvernement rend disponible le traitement contre l’hépatite viral B. Ce dernier est à vie, le patient le prend tous les jours », précise-t-il.
Dr Ndayizeye fait savoir que, comme c’est encore au début, le traitement contre les hépatites virales B et C n’est pas encore arrivé au niveau de toutes les structures de soins suite au nombre insuffisant d’appareils qui détectent la charge virale. Il a signalé que celle-ci se fait à Bujumbura uniquement.
Promesse pour le traitement gratuit contre les hépatites
Notre source affirme que le traitement contre les hépatites virales C et B est gratuit. Cependant, il a rappelé que, comme les appareils qui dépistent la charge virale sont encore moins nombreux, cet examen est encore payant et cher. Mais, il donne une lueur d’espoir que le gouvernement du Burundi est dans la bonne voie pour avoir un financement du Fonds mondial ainsi que d’autres partenaires. Cela permettra d’avoir au moins un appareil bien parametré qui detecte la charge virale des hépatites dans chaque district sanitaire. Dans ce cas, les examens demandés aux patients avant de commencer le traitement seront aussi gratuits.
Les patients demandent un accès facile aux examens de la charge virale
Le président de l’association nationale des personnes infectées et ou affectées par les hépatites (ANPH), Jean Désiré Kibinakanwa a fait savoir que l’idée de fonder cette association est née des besoins pressants de soutenir et d’accompagner les personnes touchées par les hépatites virales au Burundi pour améliorer la qualité de vie des patients. Il a indiqué que les personnes infectées par les hépatites n’ont pas un accès facile au traitement : « Malgré les efforts consentis par le ministère en charge de la santé via son programme PNLS/IST et les hépatites virales en rendant disponible les médicaments pour les hépatites virales B et C, les critères pour y accéder ne sont pas faciles. Les coûts sont élévés. L’examen de la charge virale pour une seule fois coûte 600 000 BIF et se fait au minimun trois fois par an », a-t-il mentionné.
Fâce à ce défi, M. Kibinakanwa affirme que l’ANPH facilite l’accès à l’information surtout sur le dépistage précoce et les structures de soins qui disponibilisent les médicaments. Il a ajouté que ladite association fait des plaidoyers pour des politiques de santé publique plus inclusives et accessibles.
Il a néanmoins déploré que cette association fasse face à différents défis. Il a cité notamment la nécessité d’améliorer l’accès aux traitements et aux soins de qualité, de réduire la stigmatisation sociale, renforcer les programmes de dépistage et de sensibilisation ainsi que de mobiliser les ressources financiers adéquats pour soutenir les personnes infectées par les hépatites virales.
M. Kibinakanwa a enfin interpellé toute la population de se faire dépister précocement avant qu’elle n’arrive au stade maladie des hépatites. Il a demandé au gouvernement de continuer à collaborer avec les partenaires afin que les appareils détecteurs de la charge virale soient disponibles dans différentes structures de soins afin de permettre l’accès facile au traitement des hépatites virales.
Rose Mpekerimana