Quelle est la situation actuelle de la poliomyélite au Burundi ? Comment se transmet-elle et quelles sont les signes et les symptômes? Comment pouvons nous protéger nos enfants contre la poliomyélite ?Quels sont les défis rencontrés dans le processus d’éradication de la poliomyélite ? Telles sont les questions posées, au directeur adjoint du Pev (Programme élargi de vaccination) Bellejoie Louise Iriwacu, par les journalistes lors d’une conférence de presse organisée par le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le sida le 24 octobre 2024 à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la poliomyélite.
Le directeur adjoint du Pev précise que, le Burundi, grâce aux efforts mondiaux de vaccination, le nombre de cas a diminué de manière drastique mais la maladie n’est pas éradiquée.
En 2016, le Burundi a été déclaré pays exempt de virus de polio sauvage. Cependant, il a été déclaré un cas de la poliomyélite en date du 17 mars 2023 et depuis ce temps, vingt-quatre autres cas de poliovirus ont été enregistrés. Parmi les vingt-quatre cas, vingt-deux ont été identifiés circulants , donc ce sont des cas ayant des liaisons avec d’autres cas notifiés ailleurs. Deux cas étaient isolés chez les humains tandis que vingt cas ont été isolés dans le cadre de la surveillance environnementale de la polio. Le dernier cas date du 16 juin 2023.
Une maladie très contagieuse
A la question de savoir comment la poliomyélite se transmet et ses signes, Mme Iriwacu a répondu que la poliomyélite est une maladie virale très contagieuse. Elle envahit le système nerveux et peut provoquer une paralysie totale en quelques heures, le plus souvent irréversible des membres inférieurs et la mort. «Les symptômes sont de type grippal : la fièvre, la fatigue et des céphalées accompagnées par des avortements, la raideur de la nuque et des douleurs dans les membres», a précisé Mme Iriwacu.
A la question de savoir pourquoi il y a eu des cas de polio en 2023 alors que le Burundi était déclaré pays exempt de polio, le directeur adjoint du Pev a fait savoir que pour les maladies évitables par la vaccination, s’il y a une chute dans la couverture vaccinale, il peut y avoir émergence de ces maladies. C’est la raison pour laquelle, selon elle, il doit renforcer la vaccination de routine pour éviter cette chute.
Les enfants insuffisamment vaccinés sont menancés
Concernant les stratégies mises en place pour atteindre les enfants zéro dose et sous vaccinés dans le pays, Dr Iriwacu a répondu que plusieurs interventions sont planifiées pour pouvoir identifier ces enfants qui sont dans la communauté insuffisamment vaccinés. Pour y arriver, le Pev doit renforcer la communication à propos de la vaccination pour combattre les rumeurs qui circulent par rapporté cette maladie.
D’après elle, ce thème a été choisi pour éradiquer cette maladie afin d’éviter que des enfants soient victimes d’un handicap pour la vie. Un seul cas peut être suffisant pour contaminer beaucoup de pays d’où tout le monde est appelé à sensibiliser et à promouvoir la vaccination de routine en général et celle de la poliomyélite en particulier.
Des rumeurs contre la vaccination, un des défis
Concernant les défis rencontrés dans le processus d’éradication de cette maladie, Bellejoie Louise Iriwacu a mentionné qu’ une faible couverture des vaccins de la poliomyélite est due en partie aux rumeurs qui circulent à l’encontre de ce vaccin.Le mouvement de la population et l’absence de la coordination transfrontalière constituent le risque de nouvelles importation de cette maladie.
Le directeur adjoint du Pev appelle tous les parents à faire vacciner leurs enfants car, selon elle, c’est le seul moyen de les protéger contre la poliomyélite. Elle invite à respecter les mesures d’hygiène car on peut attraper cette maladie en consommant des eaux contaminées.
Eliane Nduwimana