Dans la société burundaise, certains considèrent les albinos comme des gens marginalisés. D’autres pensent qu’ils ne sont pas nés comme les autres. A part leur teint qui n’est pas le même que celui des autres, les albinos sont des êtres humains autant que les autres.
Dans un entretien avec le président de l’association Albinos sans frontière, Anicet Bangirinama a fait savoir que dans leur vie quotidienne, les albinos font face à différents défis. Dans leur entourage, beaucoup de gens les considèrent comme des personnes marginales. D’autres les pointent du doigt en affirmant que Dieu les a punis pour naître avec une peau bizarrement blanche. Ils les nommaient des « monstres-hommes ». Certains albinos nés des familles dites normales ont été tués sur place de peur que celles-ci ne soient stigmatisées par la société. D’autres qui n’ont pas été tués, ont été obligés par leurs parents de rester à l’arrière-cour pour les cacher. Par conséquent, il est compréhensif que leur intégrité était très difficile quand ils étaient sortis de cette cachette », a affirmé M. Bangirinama.
Pour rompre avec cette stigmatisation, ceux qui ont échappé à ces tueries ont créé une association appelée Albinos sans frontière en 2002. Le président de cette association a fait savoir que le but de celle-ci est d’avoir un cadre d’expression pour les albinos afin d’échanger sur la façon de vivre avec les autres malgré leur stigmatisation ainsi que de mettre sur pied des stratégies à adopter pour faire face aux problèmes vécus.
Le gouvernement n’a ménagé aucun effort pour lutter contre la stigmatisation des albinos
M. Bangirinama a signalé que l’association Albinos sans frontière a mené un plaidoyer auprès du gouvernement pour faire cesser dans les meilleurs délais les tueries qui se remarquaient dans les différentes provinces, surtout, celles frontalières avec les pays voisins. Aussi, le plaidoyer visait à démystifier les mentalités de certains gens considérant que les partis du corps des albinos sont des porte-bonheur. C’est avec ces fausses croyances que beaucoup d’albinos ont été tués.
Maintenant, a-t-il affirmé, la marginalisation et surtout les tueries qui visaient les albinos ont beaucoup diminué. Dans ces jours, affirme M. Bangirinama, nous entendons moins de cas d’albinos tués à cause de leur état physiologique.
Il a de ce fait saisi l’occasion pour interpeller les albinos de se mettre ensemble pour échanger sur la façon de surmonter leurs problèmes. Il a demandé aux autorités habilitées de punir sévèrement les auteurs des tueries commises sur les albinos.
Rose Mpekerimana