
Selon M. Ndabirabe, le Parlement du Burundi invite le gouvernement burundais à demander officiellement pardon, au nom de la Nation burundaise, à toutes les familles qui ont été endeuillées lors des crises du passé. (Photo Claude Hakizimana)
Le Parlement burundais invite les auteurs des violations graves des droits de l’Homme au Burundi sur la période de 1972-1973 et celle d’ avant et qui sont de notoriété publique, à formuler une demande publique de pardon aux familles des victimes. Il recommande également au gouvernement burundais de mettre en place un fonds national de réparation. Cela ressort d’une déclaration du Parlement réuni en congrès lors de la présentation, le lundi 18 septembre 2023, du rapport d’étape de la Commission vérité et réconciliation (CVR) de quatre ans (2018-2022).
La présentation du rapport de la CVR a porté sur ses réalisations depuis sa création en 2018 jusqu’à 2022 où elle a dégagé des résultats d’enquête sur ce qui s’est passé au Burundi de 1885 à 1973. Selon les résultats déjà disponibles, le président de la CVR, Pierre -Claver Ndayicariye a indiqué au Parlement que, pour la période précitée, beaucoup de violations graves des droits humains ont été perpétrées au Burundi. Selon M. Ndayicariye, la gouvernance coloniale allemande et belge est également inculpée pour avoir joué un rôle important dans ces violations et surtout dans « la destruction de la nation burundaise. »
Après la présentation du rapport ainsi que les interventions des députés et sénateurs, le Parlement burundais a sorti une déclaration sanctionnant les activités de la séance. « Ayant analysé le rapport d’étape exercice 2018-2022 produit par la CVR durant cette période, le Parlement reçoit et adopte solennellement ce rapport. Il encourage la CVR à continuer à enquêter sur les autres événements des années 1988, 1991, 1993 jusqu’en 2008 », a précisé Gélase Daniel Ndabirabe le président de l’Assembléé nationale qui a lu la déclaration.
Traduire devant la justice les criminels qui refusent de reconnaître leurs forfaits
A travers toujours la déclaration,le Parlement du Burundi invite les auteurs des violations graves des droits humains de 1972-1973 et avant cette période en général et aux auteurs des violations graves de noriété publique en particulier, de « formuler une demande publique de pardon adressée aux familles des victimes. A défaut de celle-ci, la justice entrera en action pour juger les criminels qui refusent de reconnaître leurs forfaits ». Et d’interpeller le gouvernement burundais à « demander officiellement pardon, au nom de la Nation burundaise, à toutes les familles qui ont été endeuillées lors des crises du passé », avant de recommander la mise en place d’un Fonds national de réparation.
Pour le Parlement burundais, les pays colonisateurs du Burundi doivent reconnaître leurs responsabilités dans les violations graves des droits humains commises au Burundi. « Le Parlement recommande au gouvernement burundais de demander à l’Allemagne et à la Belgique, d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis de leur propre gouvernance coloniale ainsi que les souffrances que les deux pays ont imposées à la nation burundaise», selon les termes de la déclaration
Claude Hakizimana