Le Projet d’appui aux fondations de l’économie numérique (Pafen) du ministère de la Communication, de la technologie de l’information et des médias a organisé, le mercredi 20 novembre 2024, un atelier de présentation et validation technique de l’enquête nationale de l’accès et de l’utilisation du numérique au Burundi. Cette enquête a été faite pour mesurer l’impact des actions déjà menées et des efforts fournis dans le secteur des TICs à partir des informations collectées auprès des utilisateurs ou consommateurs des services des TICs.
Selon Ferdinand Manirakiza, Secrétaire permanent du ministre ayant les technologies de l’information dans ses attributions, l’enquête menée va permettre de savoir l’impact des actions menées et les efforts fournis dans le développement du secteur des TICs. Ainsi, les informations recueillies pendant ladite enquête serviront de base pour évaluer l’état de la pénétration des TICs dans la société burundaise. Cela pourra également aider à mieux appréhender les besoins et les orientations réellement souhaitées par les utilisateurs pour la promotion de l’e-administration, l’e-gouvernance, l’e-commerce. Les résultats de l’enquête permettront aussi d’orienter en conséquence les politiques de développement du secteur des TICs, vis à vis des usagers.
L’objectif de l’enquête était aussi de déterminer le niveau d’accès et d’utilisation des services et produits TICs dans le pays ainsi que les perceptions des utilisateurs sur la qualité et l’accessibilité financière des services numériques. Le secrétaire permanent indique aussi que les résultats de l’enquête vont permettre d’éclairer la conception et le ciblage des programmes numériques, élaborer une nouvelle politique en matière de large bande énonçant des principes de base pour approfondir la réforme sectorielle favorable à la concurrence et soutenir la connectivité rurale favorable à l’égalité des sexes. Ils visent également l’élaboration d’une nouvelle politique d’inclusion numérique, etc.
La consommation des services numériques domine dans le milieu urbain
Quant à la présentation des résultats par le consultant Désiré Munezero du Centre d’étude dans le domaine des statistiques (CRPED-SFM), fait savoir que l’enquête a été menée sur tout le territoire national auprès des ménages ciblés, les entreprises, l’administration publique et les groupements communautaires. Cependant, il a été constaté une émergence du Burundi du point de vue de l’économie numérique mais des défis majeurs s’y posent. Selon les statistiques de l’utilisation des TICs, seul 16% de la population a accès à l’internet, y compris l’utilisation des téléphones avec une dominance urbaine par rapport au milieu rural. Au niveau de l’utilisation de l’ordinateur, la dominance s’observe chez les hommes que chez les femmes avec également une dominance urbaine.
Des contraintes par rapport à l’accès et à l’utilisation des TICs s’observent
M. Munezero indique que l’enquête a révélé que des coupures répétitives du courant subsiste. L’électricité encore en insuffisance dans le pays impactent l’accès à la pénétration des TICs dans la société burundaise. A cela, il ajoute le coût élevé des services internet, la qualité moins bonne de la connexion, les infrastructures non adaptées, etc. Le consultant ajoute que même dans les entreprises, l’internet est faiblement sollicité. L’utilisation est beaucoup plus concentrée sur la recherche d’information dans les activités commerciales. Pour le cas du commerce en ligne, il s’observe une réticence due au manque de confiance par rapport aux arnaques mais aussi aux compétences et au pouvoir d’achat de la population. Pour ce qui est de l’administration publique, deux tiers des salariés ont déclaré avoir de compétences en matière des TICs.
L’adaptation des contenus numériques aux langues locales est une nécessité
M. Munezero a recommandé de permettre la pénétration des TICs sur le territoire national. Il cite notamment l’adaptation des contenus numériques aux langues locales car ces dernières peuvent influencer l’utilisation ou la consommation des services numériques. Il a également souligné l’importance de l’adoption de l’utilisation des téléphones intelligents et des dispositifs d’accès à l’internet par amélioration des prix compatibles avec le pouvoir d’achat de la population.
La sensibilisation sur l’importance de l’inclusion numérique est primordiale ainsi que le renforcement des compétences numériques. Le renforcement de la réglementation et du rôle de l’Agence de régulation des communications et télécommunications est également essentiel pour permettre l’accroissement de la consommation des services numériques sur le territoire national
Laurent Mpundunziza