L’Office de la Première dame pour le développement au Burundi ( OPDD) a organisé le vendredi 17 novembre 2023, dans la capitale politique Gitega à l’intention des femmes leaders et les administratifs des provinces de Gitega, Karusi, Muramvya et Mwaro, un atelier de restitution des recommandations du Forum de haut niveau des femmes leaders, 4e édition tenu à Bujumbura du 9 au 11 octobre 2023. Cet atelier a été rehaussé par la présence de la Première dame, Angeline Ndayishimiye. Elle a indiqué qu’il s’agit d’une séance d’échange et de sensibilisation sur la planification familiale, la sécurité alimentaire et la nutrition, ce qui permettra au Burundi d’avoir une population saine et développée.
Dans son discours d’ouverture, la Première dame, Angeline Ndayishimiye a fait savoir que le Burundi connaît actuellement une forte démographie et cela handicape le développement des familles en particulier et du pays en général. D’où tout Burundais est invité à faire sien le projet de planification familial, en vue d’arriver à la vision du gouvernement d’avoir un Burundi émergent en 2040 et développé en 2060.
Vingt-neuf pour cent de prévalence de la contraception chez les femmes en union
Les participants ont suivi, par la suite, un exposé sur l’inter relations entre la planification familiale, la sécurité alimentaire, la nutrition et le dividende démographique, fait par le directeur du Programme national intégré d’alimentation et de nutrition, Fidèle Nkezabahizi. Parlant de l’état des lieux de la planification familiale au Burundi, ce dernier a fait savoir que le taux de prévalence de la contraception chez les femmes en union est de 29%, avec une moyenne de 5,5 enfants par femme (données de 2017 contre 6,4 enfants par femme en 2010).
A son tour, le directeur du programme national de la santé de la reproduction (PNSR) Ananie Ndacayisaba a exposé sur les principaux déterminants et défis de la planification familiale au Burundi. Celui-ci a signalé que 30% de femmes burundaises désirent adhérer aux méthodes contraceptives mais n’y adhèrent pas pour des causes diversifiées. Parmi ces causes, M. Ndacayisaba a cité le manque d’information correcte sur les méthodes de planification familiale et leurs avantages, les rumeurs et les fausses informations sur les méthodes contraceptives, les effets secondaires, les croyances religieuses, etc. Il a aussi parlé de l’importance capitale de la planification familiale. A ce sujet, il a précisé qu’elle contribue à l’atteinte de la sécurité alimentaire et un bon état nutritionnel du ménage. Cela permet donc à la femme d’avoir plus de temps pour la production, en fournissant une main d’oeuvre, d’apprendre les nouvelles techniques et arriver à l’autonomisation et, à plus grande échelle, de maîtriser la croissance démographique, minimiser la pression sur l’environnement, améliorer la sécurité alimentaire, etc.
Il a enfin invité les familles à mieux s’informer sur les méthodes de planification familiale et y adhérer massivement pour le bien-être des ménages. Il a aussi précisé que ces méthodes sont en train d’être disponibilisées au niveau de toutes les structures de santé en vue de les rendre accessibles à la population.
Les hommes sont appelés à s’impliquer dans la planification familiale
En cloturant les travaux de l’atelier, la Première dame Angeline Ndayishimiye a prodigué des conseils aux participants. Concernant les complications liées aux méthodes contraceptives, elle a précisé qu’il y a plusieurs méthodes et a demandé aux femmes de tenter celles qui sont adaptées à leurs organismes. Elle a aussi fait savoir qu’à côté de ces méthodes contraceptives médicales, il y a des méthodes naturelles que l’on peut utiliser.
Vu les conséquences de la forte démographie, Mme Ndayishimiye a invité les familles, à prendre en main la planification familiale et procréer des enfants dont elles sont à mesure d’assurer tous les besoins, depuis l’enfance jusqu’à la maturité. « Il faut préparer la venue d’un enfant en familles en disponibilisant tout ce dont il aura besoin dura sa vie». Dans le même cadre, il a demandé aux parents de valoriser l’éducation familiale comme le faisaient nos ancêtres et oser échanger/sensibiliser les enfants sur la santé reproductive et les maladies sexuellement transmissibles. Les centres de santé amis des jeunes ont été invités à ne pas privilégier les méthodes contraceptives chez les jeunes mais les sensibiliser à l’abstinance et la bonne éducation. Mme Ndayishimiye n’a pas manqué de demander aux hommes de s’impliquer activement dans la planification familiale et même adhérer aux méthodes contraceptives si nécessaire.
Eric Sabumukama