
L’OBR a collecté 1 144,16 milliards FBu au cours de l’exercice budgétaire 2020-2021 par rapport aux prévisions de 1 054,8 milliards FBu
La contribution de l’OBR (Office burundais des recettes) aux dépenses publiques financées localement est passée de 62,65% en 2009, sa première année, à 86% pour l’exercice 2018-2019, selon les chiffres disponibles. Depuis 2009, cette administration fiscale a pu collecter les recettes annuelles supérieures à ses prévisions.
L’OBR a été créé pour mieux servir les contribuables et améliorer la rentrée des recettes fiscales et douanières pour le Trésor public comme toutes les autres administrations fiscales et douanières. Sa création est également une réforme qui cadre avec la politique d’intégration économique du Burundi au sein de la Communauté Est africaine (CEA).
Créé par la loi n°1/11 du 14 juillet 2009, l’OBR est un établissement public semi-autonome de collecte des recettes publiques. Le but général de la création de cette institution financier est la réduction de la pauvreté par le biais d’une collecte améliorée des recettes publiques ainsi qu’un environnement amélioré des affaires au Burundi. Sa vision étant d’être une administration fiscale moderne contribuant au développement du Burundi et à son intégration dans l’économie régionale et mondiale, il est une institution créée pour inaugurer une ère d’administration fiscale et douanière moderne et professionnelle au Burundi.
Plus de 1 000 milliards FBu collectés en 2020
Depuis la création de l’OBR, les recettes n’ont pas cessé d’accroitre d’année en année. Comme l’indique Fiacre Muhimpundu, chef de service médias et relations publiques à l’OBR, l’Office a toujours collecté les recettes annuelles supérieures aux prévisions, sauf en 2015 et 2019. En 2015, la baisse des recettes a été due à la crise sociopolitique qu’a traversée le Burundi. L’accroissement des recettes a repris en 2016 jusqu’au mois de juin 2019. Depuis le mois de juillet de cette même année, les recettes ont chuté car, le gouvernement a mis en place la nouvelle loi régissant l’année budgétaire qui devrait commencer au mois de juillet. L’OBR étaient alors tenu de faire le bilan de juillet à décembre 2019. Mais sur la période de juillet 2019 à juillet 2020, les recettes ont beaucoup accrues allant jusqu’à plus de 1 144,16 milliards FBu.
Les causes de l’accroissement des recettes sont de trois ordres, selon M. Muhimpundu. Il s’agit d’abord de la décentralisation des bureaux de l’OBR à travers tout le pays afin d’atteindre un nombre significatif de contribuables. Ces bureaux sont aussi dotés de moyens de déplacement en suffisance pour atteindre les contribuables dans leurs localités dans la collecte des recettes. Il s’agit, ensuite, de la synergie des institutions dans la sensibilisation des contribuables à la lutte contre la fraude et la contrebande. Le gouvernement emboîte aussi le pas de l’OBR en impliquant l’administration et les corps de justice et de sécurité dans la lutte contre la fraude. Enfin, les contribuables exercent de plus en plus des projets de développement, notamment la création des entreprises, des coopératives qui, à leur tour, paient les impôts.
Une performance de 108,47%
Quant à la contribution de l’OBR aux dépenses de l’Etat, M. Muhimpundu fait savoir qu’elle était de 62% en 2009, 66% en 2010, 71% en 2011, 76 % en 2012, 77% en 2013, 82% en 2017, 75% en 2015 ; 70% en 2016, 77% en 2017 et 86% en 2018-2019. L’Office a collecté 1 144,16 milliards FBu au cours de l’exercice budgétaire 2020-2021, soit une performance de 108,47% par rapport aux prévisions de 1 054,8 milliards FBu. En 2009, Il a collecté 362, 76 milliards FBu de recettes.
Insuffisance des ressources humaines et d’équipements
Bien que l’OBR parvient à collecter les recettes, il fait aussi face à un certains nombres de contraintes. Il s’agit de l’insuffisance des moyens lui accordés par l’Etat. Il y a aussi l’insuffisance des ressources humaines et d’équipements, notamment le parc informatique. Le civisme fiscal qui est encore très bas est également un autre défi à relever.
Pour pallier ces défis, M. Muhimpundu dit que la majoration du soutien du gouvernement est nécessaire. La révision des lois fiscales devrait aussi être faite mais aussi veiller à leur instabilité.
Recettes collectées de 2009 à août 2019 (Source : service statistique de l’OBR)
Année | Recettes fiscales | Recettes non fiscales | Total | Variation annuelle |
2009 | – | – | 301,21 | 100% |
2010 | 341,73 | 21,02 | 362,76 | 20% |
2011 | 438,80 | 36,18 | 474,98 | 31% |
2012 | 491,76 | 34,88 | 526,64 | 11% |
2013 | 523,11 | 36,40 | 559,51 | 6% |
2014 | 571,94 | 83,73 | 655,68 | 17% |
2015 | 544,79 | 45,87 | 590,66 | -10% |
2016 | 584,59 | 53,24 | 637,83 | 8% |
2017 | 699,10 | 55,04 | 754,14 | 18% |
2018 | 770,88 | 66,01 | 836,89 | 11% |
2019 | 575,94 | 63,22 | 639,16 |
Contribution des recettes totales dans les dépenses publiques financées par les ressources intérieures (Source : service statistique de l’OBR)
Année | Recettes de l’OBR | Dépenses publiques | Taux de contribution |
2009 | 301,21 | 480,77 | 62,65% |
2010 | 382,76 | 542,04 | 66,92% |
2011 | 471,71 | 656,92 | 71,81% |
2012 | 526,84 | 684,18 | 76,97 |
2013 | 559,51 | 718,93 | 77,83% |
2014 | 655,51 | 799,25 | 82,04% |
2015 | 590,66 | 785,32 | 75,21% |
2016 | 637,83 | 904,74 | 70,45% |
2017 | 754,13 | 972,78 | 77,52% |
2018-19 | 897,28 | 1040,4 | 86,2% |
Eric Mbazumutima