
C'est dommage d'entendre la musique étrangère dominer dans les cérémonies relevant de la culture burundaise
La musique burundaise perd progressivement de fans au profit de la musique étrangère. C’est pourquoi le centre Umuzi, à travers sa structure opérationnelle « Burundi talent search», s’est donné l’objectif de valoriser cette musique héritée de nos ancêtres musiciens. Pour y arriver, un cadre de formation des artistes musiciens, promotion par promotion, à la création du rythme tradi-moderne et au respect de la culture burundaise dans leurs productions a été mis en place. Cela est signalé par Issa Ndayisenga, musicien et responsable du centre Umuzi lors d’un entretien avec le Renouveau, le jeudi 24 mars 2022.
Selon M. Ndayisenga, le musicien est là pour plaire à ses fans. Et si ses produits ne sont plus consommés, c’est que le producteur est dépassé et doit changer sa façon de faire. Constatant que la musique burundaise a perdu ses consommateurs au profit de la musique étrangère, le centre Umuzi s’est engagé à la revaloriser. « C’est dommage d’entendre la musique étrangère dominer dans des cérémonies relevant de la culture burundaise. C’est-à-dire qu’il y a un rythme que les amateurs de musique trouvent chez les artistes étrangers mais qu’ils ne trouvent pas chez les Burundais», regrette l’interlocuteur.
Pour cette raison, le centre Umuzi s’est donné l’objectif de former les artistes musiciens à la production d’une musique burundaise plus originale et plus attractive par son rythme tradi-moderne et attachée à la culture burundaise. «Les formateurs et le matériel nécessaire sont disponibles. Le choix des bénéficiaires de la formation se fait par compétition à laquelle tout artiste participe et on choisit les meilleurs », ajoute M. Ndayisenga.
Cherchons la célébrité par notre culture La formation est centrée sur la technique de chant, la composition, le travail vocal, le solfège, l’instrumental et l’histoire de la musique burundaise et s’étend sur une année. « Nous souhaitons que les bénéficiaires de cette formation soient plus performants sur la scène musicale burundaise afin d’influencer les autres à mieux faire. Cela permettra à notre musique d’être plus appréciée au Burundi comme à l’étranger », poursuit-il.
L’interlocuteur invite tout artiste musicien à se soucier de la promotion de la musique burundaise en évitant l’acculturation dans leurs productions. « N’abandonnons pas notre culture pour chercher la célébrité, par contre, cherchons la célébrité par notre culture », a-t-il ajouté.
Eric Sabumukama