Le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida a organisé, le mardi 23 juillet 2024 à Bujumbura, une conférence de presse sur la suspension d’implantation de nouvelles structures de santé publique et privée. Cette décision est due au fait qu’il y a un grand nombre d’établissements de santé publique et privée qui ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur pour offrir des soins de santé de qualité.
La ministre en charge de la santé, Lydwine Baradahana a fait savoir que depuis la sortie de la note au public du ministère ayant en charge la santé, relative au respect des normes d’accréditation en vigueur, il a été remarqué un grand nombre d’établissements de santé public et privé dont les pharmacies, les centres pharmaceutiques, les laboratoires d’analyses médicales et les écoles paramédicales qui ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur. Elle a indiqué que la cartographie des établissements de santé montre qu’il existe un surnombre de ces structures dépassant énormément les besoins du pays. Il a remarqué une implantation anarchique de ces dernières, beaucoup de structures frauduleuses en plus du non respect des normes en vigueur. Il a été constaté des spéculations multiformes relatives à la vente et au transfert des structures de soins et pharmacies dont les documents sont frauduleux. Cette situation rend fastidieuse, voire impossible la régulation du secteur pharmaceutique avec une prolifération de médicaments de qualité inférieure, des soins de mauvaise qualité dispensés dans ces formations sanitaires proliférantes, une main d’œuvre du secteur paramédical avec des capacités insuffisantes pour assurer une offre de soins de qualité pour ne citer que cela.
Face à cette situation, en vue de protéger la santé de la population, d’offrir des soins de qualité, de renforcer la régulation du secteur pharmaceutique et le contrôle de médicaments, de renforcer la régulation des formations sanitaires, des laboratoires, des centres optiques et d’offrir une formation paramédicale de qualité, le ministère ayant en charge la santé porte à la connaissance du public quelques mesures. Il s’agit notamment de la suspension jusqu’à nouvel ordre des nouvelles demandes d’autorisation d’ouverture au public des structures privées dont les pharmacies de gros et de détails, les centres de santé et les centres médicaux , les centres optiques, les laboratoires d’analyses médicales et les écoles paramédicales ;les demandes d’autorisation, de transfert d’exploitation, des pharmacies et d’autres établissements de santé.
Seules les demandes déjà enregistrées au ministère bénéficieront du traitement conformément à la norme d’accréditation
Mme Baradahana a signalé que seule les dossiers dont les demandes ont été enregistrées au ministère ayant en charge la santé avant la prise de cette décision, bénéficieront du traitement conformément à la norme d’accréditation et au plan d’extension de la couverture sanitaire en vigueur au Burundi. Pour les demandes de renouveler des autorisations d’ouverture au public des structures privées, les promoteurs et les responsables dûment mandatés par un acte notarié sont seules autorisés à introduire ladite demande auprès des services techniques du ministère.
Elle a précisé que les pharmacies de gros et de détails dont les demandes de renouvellement n’ont jamais été introduites conformément à la norme en vigueur sont en situation d’irrégularité et par conséquent sont fermés au public. Deux mille cinq cent trente neuf dossiers frauduleux ont été saisis après les supervisions faites par ledit ministère.
Elle a enfin ajouté que les médecins directeurs des provinces sanitaires, les médecins chefs de district en collaboration avec l’administration territoriale sont chargés de veiller au respect des présentes décisions.
Odette Nijimbere