Au stade Ingoma de Gitega, la capitale politique du Burundi, le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a réuni les hauts cadres et cadres de l’Etat pour une séance de moralisation, le mercredi 18 juin 2025. Devant un parterre de participants venus des quatre coins du pays, le chef de l’Etat a livré un discours dense, empreint de patriotisme et d’un appel pressant à une gouvernance responsable, dans un contexte post électoral.

Placée sous le thème du patriotisme, cette rencontre a été l’occasion pour le président Ndayishimiye, de recadrer les rôles des décideurs publics dans un Burundi qui ambitionne l’émergence d’ici 2040 et le développement en 2060. Il a insisté sur la nécessité d’instaurer une véritable culture de « remise et reprise» dans le leadership national. Autrement dit, les postes de responsabilité ne doivent plus être perçus comme des privilèges à vie, mais comme des missions temporaires au service du peuple. «Gouverner, ce n’est pas s’accrocher à une chaise. C’est servir, puis céder la place quand l’heure sonne », a-t-il martelé.
Le chef de l’Etat s’est également félicité de la tranquillité qui a caractérisé les élections législatives et communales du 5 juin 2025. Contrairement aux années antérieures où la période électorale était une source d’angoisse, de rumeurs et de conflits, alimentés par la peur de perdre des postes ; le scrutin de cette année s’est déroulé dans un climat apaisé. Pour lui, ce calme est la preuve que les Burundais ont désormais compris que la démocratie n’est pas une lutte fratricide, mais une compétition civilisée où « la vie continue, même après les élections ». Aujourd’hui, a-t-il dit, les gens ne tremblent plus à l’approche des élections. Ils savent que même s’ils ne sont pas élus ou nommés, ils peuvent contribuer, autrement, à la vie de la nation, a-t-il déclaré avec satisfaction.

Une gouvernance collective pour un avenir partagé
L’un des messages phares de cette séance a été un vibrant appel au développement économique, fondé sur l’exploitation des richesses naturelles et potentialités locales. Le président a rappelé que Dieu a doté le Burundi de tout ce qu’il faut pour son développement. C’est notamment, un climat favorable, des terres fertiles, une jeunesse dynamique, des ressources hydriques et minières encore sous-exploitées.
« Même ceux qui ne sont pas dans l’administration peuvent réussir. Tout Burundais n’est pas condamné à ne vivre que de la fonction publique. Que chacun explore ce que Dieu lui a donné », a-t-il insisté, appelant les cadres à donner l’exemple par l’entrepreneuriat et l’innovation dans leurs services et dans la vie extraprofessionnelle, comme est en train de le prouver le Paeej (Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes) qui a déjà produit ses fruits.

Le chef de l’Etat a exhorté tous les acteurs publics, à dépasser les ambitions personnelles et à œuvrer pour un Burundi uni, prospère et résolument tourné vers l’avenir. La séance s’est terminée par une interpellation aux participants, à bâtir, ensemble, une nation forte, où le leadership rime avec humilité, le patriotisme et la responsabilité. Ce qui ne sera possible qu’avec des cadres et hauts cadres qui seront choisis sur base de la compétence, du patriotisme et du dynamisme comme l’a si bien annoncé le président Ndayishimiye.
Amédée Habimana