La rédaction du journal le Renouveau a rencontré trois femmes qui ont bravé les clichés sociaux. Il s’agit de la femme bouchère, d’une femme conductrice d’un gros bus et celle d’un taxi-voiture. Ces femmes invitent leurs consœurs à oser affronter les métiers reservés, dans le passé, aux hommes.
Concilie Nyarwenda, l’une des femmes bouchères les plus en vue en province de Makamba, travaille dans un restaurant où elle vend de la viande grillée. « Voir une femme porter de la viande crue, le sang dégoulinant sur ses vêtements était inimaginable aux yeux d’un bon nombre de gens », fait savoir Mme Nyarwenda. Elle nous raconte qu’elle a plus de 18 ans d’expérience et qu’elle se réjouit de son métier. Ce dernier lui permet de répondre aux besoins de sa famille.
Les clients rencontrés affirment qu’elle se débrouille bien et qu’ils préfèrent venir se restaurer chez elle parce que l’environnement est protégé. Mme Nyarwenda encourage les autres femmes à s’y mettre ». Il ne faut surtout pas avoir honte ou douter de ses capacités, fait-elle remarquer.
Se faire une place dans la société
La prénommée Nina Ninette chauffeur d’un gros bus de l’agence de transport Memento a indiqué qu’elle a toujours aimé de grosses voitures et toujours attirée par la conduite. Selon elle, être chauffeur est un métier comme tout d’autre qui lui permet de gagner sa vie. Aujourd’hui, elle a su se faire de la place au sein de l’entreprise et elle affirme bien jouer son rôle.
«Il devrait y avoir quelques mesures d’accompagnement pour encourager la minorité de femmes qui font le métier de chauffeur », fait-elle remarquer. Conduire demande une attention et une concentration. S’il y a une petite inattention de la part d’une femme, certains hommes se livrent à des commentaires et à des injures non fondés à l’endroit de celle-ci. Ils accusent les femmes de ne pas être à mesure de bien conduire. Nina Ninette lance un appelle aux femmes burundaises de travailler dur pour se faire une place dans ce métier.
Claudine Nimbona, mariée et mère de trois enfants, ancienne taxi-moto est désormais chauffeur de taxi voiture dans la ville de Bujumbura. « Je suis fière d’exercer ce métier de taxi-woman. Après avoir payé le versement journalier au propriétaire du véhicule, il me reste une certaine somme qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille », fait savoir Mme Nimbona. Elle affirme être heureuse et à l’aise quand elle rentre à la maison après une journée de travail avec quelque chose dans la poche pour nourrir ses enfants.
Eliane Nduwimana