
Pour soutenir les malades mentaux, M. Hatungimana propose notamment le renforcement des capacités en maladies mentales chez le personnel soignant (Photo Clovis Dusabe
Les maladies mentales nécessitent un traitement spécial car il n’existe pas de santé sans la santé mentale. Dans la prise en charge des personnes souffrant des troubles mentaux, les défis sont nombreux. Nous avons approché Alain joseph Hatungimana, directeur exécutif de l’association des psychologues sans frontières qui nous en a dit plus.
L’insuffisance des locaux pour héberger les victimes des maladies mentales, la cherté des médicaments ; le manque de personnel qualifié et l’insuffisance de personnel d’appui comme des infirmiers psychologues et des psychiatres, telle est la liste des défis relevés par M. Hatungimana. Il déplore également qu’il n’existe pas de cadre légal qui protége les personnes atteintes de maladies mentales.
Il estime qu’une mauvaise santé mentale est un facteur prédisposant à de problèmes de santé physique et à une espérance de vie beaucoup plus courte. L’absence des structures sanitaires de proximité peut cantonner les soins de santé mentale dans des établissements sanitaires et peut donner lieu à de graves violations des droits de l’Homme. Il parle notamment des conditions de vie et des traitements inhumains et dégradants envers des personnes qui ont des troubles mentaux.
Sensibiliser la communauté
Selon M. Hatungimana, les troubles mentaux sont causés quelques fois par la pauvreté, le stress et les conditions de vie difficiles. Comme effets, ils provoquent des difficultés économiques, sociales et autres.
Afin de relever ces défis, M. Hatungimana propose la décentration des soins de santé mentale et des médicaments dans les hôpitaux de district sanitaire. Il demande également au ministère ayant la santé publique dans ses attributions d’organiser des séances de sensibilisation communautaire sur la santé mentale ; d’augmenter les formations pour le renforcement de capacité à l’endroit du personnel soignant surtout sur la santé mentale ; de promouvoir l’accessibilité aux soins de santé mentale ; de créer un centre national de santé mentale et d’intégrer les soins de santé mentale dans les soins primaires. Bien plus, M. Hatungimana propose de promouvoir la santé communautaire des communautés ; d’éviter la stigmatisation, la discrimination, le dénie d’autonomie et la privation de la capacité juridique à l’endroit des personnes qui manifestes des troubles mentaux.
Clovis Dusabe