La plateforme nationale de prévention des risques et gestion des catastrophes a effectué, le vendredi 22 avril 2022, une descente dans les communes urbaines de Bujumbura en vue de constater les destructions dues aux changements climatiques selon la cartographie multirisques qui a montré que les glissements de terrain constitue un risque majeur dans la région de l’Imbo.
Après la visite de tous les sites menacés, Anicet Nibaruta, président de la plateforme nationale de prévention des risques et gestion des catastrophes a fait savoir que la descente a été organisée pour faire le constat de l’état des lieux de la destruction des points critiques qui sont aggravés par les effets du changement climatique. Cette activité a été organisée en référence à la cartographie multirisques qui a été élaborée par les experts sous le financement de l’Union européenne à travers l’OIM. La cartographie a montré que les glissements de terrains se classent parmi les risques majeurs qui menacent le pays. De plus, l’Igebu a présenté une note de la prévision saisonnière valable pour les mois de Mars à Mai qui dit que la région de l’Imbo va connaitre les précipitations normales à tendance déficitaire. C’est cet excédent de précipitations qui vient causer ces dégâts.
M. Nibaruta indique que sur les points visités, le constat est que la raison majeure et la cause essentielle de ces destructions sont les fortes précipitations. Les eaux de pluies qui passent dans les bassins versants non aménagés contribuent à l’aggravation de ces points qui sont en destruction. L’activité de curage est aussi faite de manière manuelle sans encadrement. On demande que cette activité soit encadrée pour ne pas aggraver cette situation. L’administration doit sensibiliser la population pour qu’elle trace le passage des eaux de pluies et avertisse les institutions responsables avant que la situation ne devienne critique. L’administration doit veiller sur le respect des normes qui sont prescrites par le code de l’environnement. Le gouvernement doit également renforcer les capacités opérationnelles de l’Obuha pour qu’il puisse être à la hauteur de sa tâche.
Plusieurs activités ont déjà été réalisées
Selon Jean Pierre Gatore, commissaire général de l’Obuha, plusieurs activités ont déjà été réalisées. Il y a les caniveaux qui séparent Nyabugete Phase II et Phase III qui ont été réhabilités. Il y a la stabilisation de la rivière Kanyosha sur le pont de la 12e avenue et, la rivière Mpimba qui est aujourd’hui en cours de stabilisation. L’Obuha vient d’avoir le financement de l’OIM pour la stabilisation du revin Gasekebuye. Dans la commune Ntahangwa, l’Obuha a déjà stabilisé la rivière Cari et Nyakabugu, etc.
M.Gatore indique que les études sont en cours pour déterminer les activités à entreprendre dans l’avenir. Il y a les études faites pour la stabilisation de ces ravins et il y a également un système nouveau de drone qui est une technique pour le suivi de ces ravins afin de les stabiliser.
Selon l’environnementaliste Léonidas Nibigira tout ce qui s’est passé est dû aux effets du changement climatique et de la pression anthropique. Les facteurs principaux du glissement de terrain sont les facteurs de bases appelés les facteurs de prédispositions notamment la pente. L’autre facteur fondamental est l’eau et la lithologie, c’est-à-dire la nature du sol. Tous les sites qui ont subi les glissements de terrains sont à base d’argile. L’argile est reconnues pour ses caractéristiques de retrait et de gonflement. Ces phases successives de retrait et de gonflement provoquent l’ouverture des fissures. A côtés de ces facteurs, il y a d’autres facteurs de déclenchement. On peut citer différents paramètres comme les vibrations qui peuvent être soit d’origine sismique ou alors les vibrations qui découlent des passages des engins lourds.
Lucie Ngoyagoye