Mettre fin aux longues files d’attente
Le lundi 28 avril 2025, une semaine-témoin a été lancée conjointement par la mairie de Bujumbura, la Sopebu (Société pétrolière du Burundi), la direction générale du transport, la direction générale de la PNB (Police nationale du Burundi) et les représentants des transporteurs en commun lors d’une réunion tenue à l’hôtel de Ville afin de relever les défis qui minent le secteur du transport en commun dans la municipalité de Bujumbura et mettre en place des solutions adéquates. Jimmy Ndayishimiye, conseiller du maire de la ville, a indiqué que ces défis sont liés aux longues fils de passagers observées le matin dans les quartiers et le soir au centre-ville.

Selon Colonel de police Jimmy Ndayishimiye, les défis constatés prennent leurs racines dans non respect des règles de conduite régissant le transport en commun et les obligations mises en place en rapport avec le respect des itinéraires. «Nous parlons des chauffeurs qui font des déviations de leur destination. Par exemple, un chauffeur qui quitte Kamenge-Kinama vers le centre-ville, arrivé à la station «Top One» tout près du marché Cotebu, il dévie vers le marché chez Sion au lieu d’arriver en ville, vous voyez que les personnes transportées sont obligées de payer un autre bus pour arriver au centre-ville. Et c’est très déplorable pour la population.», a-t-il indiqué.
Deux points d’enregistrement
Il a appelé la population à dénoncer la violation des principes mis en place en rapport avec le transport en commun et les conducteurs qui ne respectent pas les conditions mises en place.
Dans cette réunion, les transporteurs ont indiqué que le quota de 50 litresde carburant pour les bus coaster est très petit pour parcourir quinze tours obligatoires chaque jour, de la périphérie au centre-ville, avant de retourner à la pompe de la station. Pour résoudre ce problème, une semaine-témoin qui a débuté le lundi 28 avril 2025 a été mise en place pour analyser et vérifier les doléances exposées par les transporteurs afin de prendre des mesures adéquates.
«Nous allons placer deux points d’enregistrement, l’un du parking se trouvant dans le quartier et l’autre du parking centre-ville. On aura alors à constater si les tours enregistrés par la personne du point de la ville sont conformes à ceux de la personne du point du quartier. En cas de discordance, le transporteur devra justifier l’endroit vers où le bus a dévié. Si nous trouvons que le bus ne termine pas les quinze tours dans les conditions normales, la Sopebu pourra décider de revoir à la hausse le quota de litres de carburant à consommer par jour.», se mettent-ils d’accord tous.
C’était pour répondre à la question des lamentations des transporteurs qui disent enregistrer les pertes quand ils roulent les bus vides pour prendre les gens dans les quartiers. «Nous travaillons à perte. Par exemple, un bus qui roule vide quittant le parking centre-ville pour prendre les passagers de Ruziba consomme 5 litres de carburant correspondant à 20 000 FBu. Et de retour en la ville, rempli de personnes, ce bus consomme encore d’autres 5l de 20 000 FBu et ne collecte que 30 000 FBu après de ses clients. Vous voyez que 30 000 contre 40 000, il y a une perte de10 000 FBu. Vous pouvez vous-mêmes superviser chaque bus pour vérifier la réalité qui est là et voir si les 50 litres peuvent terminer 15tours.» disaient-ils.
Ainsi, les transporteurs ont évoqué le problème de connexion internet aux points d’enregistrement. «Le système peut refuser l’enregistrement du bus. Il arrive des cas où deux heures peuvent s’écouler sans que le système accepte l’enregistrement. Dans ce cas, vous voyez que la queue des passagers qui attendent le bus s’allonge.», justifient-ils la raison des files. Pour faire face à ce problème, la mairie de Bujumbura a promis de fixer des routeurs de connexions internet dans tous les points d’enregistrement pour favoriser le service rapide afin de gagner du temps.
Respect de l’itinéraire
«Pour les transporteurs qui changent leurs itinéraires avec des raisons d’interventions dans les quartiers où les lignes d’attente sont plus longues que d’autres, ils devront pour le moment le signaler bien avant pour coller de la vignette sur le véhicule afin que vers la rentrée, ces tours soient additionnés aux courses de l’itinéraire normal pour totaliser le nombre obligatoire de tours.», a précisé Samuel Ndayisenga, directeur général de la Sopebu.
Pour Révérien Ndugi, directeur général du transport au sein du ministère du Commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme, les tours bâclés et les parkings illégaux sont strictement interdits avec des sanctions sévères. Il a donné l’exemple du parking illégal que les conducteurs de bus ont eux-mêmes créé à la Gare du nord en face de l’hôpital Roi Khaled. Il leur a rappelé que l’arrêt-bus est totalement différent du parking. Il a indiqué que le personnel de la direction du transport a embarqué les bus plusieurs fois pour s’enquérir de la situation.
Médard Irambona (stagiaire)