En province de Kayanza, les administratifs, les responsables et les membres des coopératives se réjouissent de l’état d’avancement des activités des coopératives Sangwe. Ils affirment que, malgré les défis liés essentiellement aux conditions climatiques, beaucoup d’entre elles ont déjà marqué un pas de géant dans le développement. Ils remercient le gouvernement d’avoir initié ces coopératives Sangwe et font savoir qu’elles ont été à la base du changement de mentalité de la population.
Parlant de l’état des lieux des activités des coopératives Sangwe, le conseiller du gouverneur chargé du développement en province de Kayanza,Venuste Nduwimana, a d’abord indiqué que ladite province compte 262 collines dont chacune dispose d’une coopérative Sangwe. « Elles sont en train d’exécuter des projets en rapport avec l’agriculture et l’élevage. En ce qui concerne l’agriculture, les membres des coopératives cultivent en grande partie le haricot, le maïs, la pomme de terre, le blé et le petit pois. Quant à l’élevage, ils élèvent les chèvres, les porcs et les vaches ».
Il déplore, par contre, le fait que les conditions climatiques n’ont pas permis une bonne production, au cours des saisons culturales précédentes.
« Par contre, concernant la production du maïs, nous avons constaté que les coopératives ont eu une bonne production. Même pour le haricot, la production a un peu augmenté. Malgré certains défis, beaucoup de coopératives ont déjà enregistré une avancée significative. Il y en a d’autres qui font face à certaines difficultés et qui ont besoin d’être suivies au jour le jour ».
Suivre de prêt les coopératives et les encadrer
S’exprimant sur l’état d’avancement des activités des coopératives, M. Nduwimana indique qu’au niveau de l’administration, on constate qu’il y a des coopératives qui sont sur une bonne lancée de développement, qui ont même 30 millions de francs burundais et d’autres qui ont encore un peu de difficultés au niveau de la coordination des activités. Selon lui, ces problèmes découlent du fait que les responsables de ces coopératives sont en même temps des fonctionnaires de l’Etat. Ils ne peuvent pas suivre convenablement les activités des coopératives parce qu’ils sont presque tout le temps occupés par leurs services. « Ces coopératives ont besoin de gens qui les suivent chaque minute ; qui ont le temps de rester là pour les encadrer et les aider à se relever ».
A la question de savoir ce que l’administration est en train de faire pour aider ces coopératives à être au niveau des autres coopératives, le conseiller du gouverneur indique qu’elle organise souvent des séances de sensibilisation afin d’inviter les responsables à organiser chaque fois des rencontres avec les membres des coopératives et recueillir leurs avis ou leurs propositions sur l’organisation des travaux. « On suit également de près comment ils sont en train de gérer le crédit qui leur a été accordé par l’Etat pour se rassurer qu’ils l’utilisent correctement ou s’ils ne l’ont pas partagé, car le crédit octroyé par l’Etat n’est pas destiné au partage mais plutôt à l’exécution des projets de développement ».
Les coopératives manquent de terrains à cultiver
S’agissant des défis que rencontrent les coopératives, M. Nduwimana indique qu’à côté des conditions climatiques qui ne sont souvent favorables, les coopératives font face au manque de terrains à cultiver. « Les membres des coopératives connaissent des difficultés d’avoir des terres à exploiter. Souvent l’administration ne trouve pas de terrains à leur prêter et font souvent recours à la location. Là aussi, ce n’est pas facile de trouver des terrains à louer car leurs propriétaires en ont aussi souvent besoin. La question des terres à cultiver constitue un sérieux défis auxquels font face les coopératives Sangwe ».
Un autre défi se situe au niveau de la gestion et de l’organisation des travaux des coopératives car, selon notre source, certains responsables n’ont pas de vision sur la façon dont ils peuvent développer leurs coopératives. Selon lui, les coopératives manquent aussi de grands espaces pour pratiquer l’élevage et pour cultiver les plantes fourragères pour leur bétail.
Malgré tous ces défis, le conseiller du gouverneur affirme que si une fois les coopératives sont bien organisées et les responsables renforcés en ce qui concerne la gestion, l’organisation des coopératives ainsi que l’élaboration des projets, les coopératives Sangwe pourront être à la base du développement durable. « Si les coopératives sont bien organisées, elles pourront être la source de développement de notre province et de notre pays».
La production est bonne
S’exprimant sur l’état d’avancement des activités de la coopérative Sangwe de la colline Kirema, le président de cette dernière, Diomède Busimbo, a d’abord indiqué qu’ils ont débuté les activités en 2019 et leur coopérative compte 400 membres dont 150 hommes et 250 femmes. « Les grands projets que nous sommes en train d’exécuter dans notre coopérative sont relatifs à l’agriculture, à l’élevage et au commerce ».
Ainsi, M. Busimbo indique que depuis le début de leurs activités, ils ont déjà cultivé le haricot, le maïs et le blé. « Concernant le maïs, sur une superficie d’un hectare, nous avons cultivé 8 kg et nous avons récolté 850 kg ». Selon lui, pour toutes les saisons, la production a été bonne malgré les aléas climatiques. Il n’a pas manqué de souligner qu’ils exercent aussi les activités pastorales et notamment l’élevage des porcs et des chèvres.
Pour rentabiliser le crédit octroyé par l’Etat, M. Busimbo souligne qu’à côté de l’agriculture et de l’élevage, ils prévoient faire le commerce afin d’avoir un grand bénéfice qui leur permettra de rembourser le crédit. Il remercie les responsables administratifs et les moniteurs agricoles qui les sensibilisent chaque jour pour la bonne utilisation du crédit octroyé par le gouvernement et pour la bonne orientation et l’exécution des projets qu’ils sont en train de réaliser. « Ils nous rappellent aussi chaque fois que ce crédit n’est pas un don mais plutôt qu’on va le rembourser ».
Il encourage ainsi les membres de la coopérative à fournir encore plus d’efforts en répondant toujours aux activités de la coopérative. Il invite également ceux qui ne se sont pas encore fait inscrire dans les coopératives à le faire car les portes restent ouvertes.
Les membres se réjouissent
Nous nous sommes également entretenus avec certains membres de cette coopérative Sangwe sur l’état d’avancement des activités de leur coopérative et sur l’importance d’adhérer dans une coopérative. Ils ont remercié le gouvernement pour leur avoir donné un crédit de dix millions comme capital et ont indiqué que les activités de leur coopérative avancent bien. Ils saluent également le rôle joué par l’administration dans le développement des activités des coopératives en organisant des séances de sensibilisation sur la gestion et l’organisation des coopératives et sur une bonne organisation des projets pour avoir un bon rendement.
Quant à l’importance d’adhérer dans une coopérative, ils indiquent qu’à côté de faire connaissance avec les autres et de s’entraider mutuellement, ils apprennent aussi les techniques modernes d’agriculture et d’élevage. « Nous appliquons les techniques acquises non seulement dans les champs de la coopérative mais aussi dans nos propres champs».
Tous nos interlocuteurs ont été unanimes que vu l’allure de développement des coopératives et les projets qu’elles sont en train d’exécuter, le souhait du chef de l’Etat que toute bouche ait à manger et que toute poche ait de l’argent sera une réalité très prochainement pour les membres leur coopérative.
Astère Nduwamungu