Implantées sur toutes les collines de la province de Bubanza, les coopératives Sangwe sont en train d’exécuter principalement les projets agro-pastoraux en utilisant le crédit de 10 000 000 FBu octroyé par le gouvernement, ainsi que les cotisations des membres. Malgré quelques défis,leurs activités sont à une allure de développement satisfaisante. Les administratifs, les responsables et les membres des coopératives s’en réjouissent et remercient le gouvernement responsable et laborieux pour cette initiative de mettre en place les coopératives Sangwe sur toutes les collines du pays.
Comme l’a indiqué le directeur du Bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage (BPEAE) dans la province de Bubanza, Emmanuel Ndikubaganwa, les coopératives Sangwe se trouvent sur toutes les 92 collines de cette province et ont toutes bénéficié du crédit de 10 000 000 FBu octroyés par le gouvernement. Il souligne que ces coopératives sont en train d’exécuter des projets d’agriculture et d’élevage. « A côté de la culture du riz, certaines coopératives Sangwe cultivent aussi des légumineuses et des fruits, comme les oignons, les tomates, les pastèques, etc ».
M. Ndikubaganwa dit aussi que toutes ces coopératives exécutent leurs projets sur des terrains qui leur ont été prêtés par l’administration provinciale, dans la localité de Gifurwe en commune Mpanda, pour cultiver le riz. « Chaque coopérative a eu deux hectares. Au cours de la saison culturale A, elles ont eu chacune une production moyenne de 10 t sur une moyenne de trente kilogrammes qu’ils ont semés. Au niveau de toute la province, on a eu autour de 1 000 t de riz produits par les coopératives ».
Le manque d’eau d’irrigation, un des principaux défis
Parlant des défis que rencontrent les coopératives Sangwe dans la pronvice de Bubanza, M. Ndikubaganwa indique qu’un des grands défis est lié aux trajets qu’effectuent les membres des coopératives, en provenance de leurs communes ou collines natales, pour se rendre à Gifurwe à Mpanda. « C’est loin et cela leur demande beaucoup de moyens ». Selon lui, le manque d’eau d’irrigation des champs de riz est aussi un grand défi. «Les membres des coopératives souhaiteraient cultiver pendant toutes les saisons culturales, y compris la saison culturale C. Mais l’eau n’est pas disponible toute l’année. Cela est dû au fait que, pendant la saison sèche, l’eau de la rivière Gifurwe diminue sensiblement et cela les empêche de cultiver pendant cette période ». Pour faire face à ce problème, le directeur du BPEAE de Bubanza propose que la rivière Nyakadahwe qui se déverse dans la rivière Mpanda soit déviée vers la rivière Gifurwe. « Le débit de l’eau de la rivière Gifurwe sera augmenté et les cultivateurs, dont les membres des coopératives Sangwe, pourront cultiver toutes les trois saisons sans difficultés».
Au niveau de l’élevage, le directeur du BPEAE de Bubanza indique qu’au début des activités des coopératives, il y a eu certes, une perte de porcs mais, le problème a été résolu. « Les coopératives élèvent du petit bétail comme les porcs et les chèvres. Il y a même des coopératives qui ont commencé à s’acheter des vaches ».
Un comité de pilotage a été mis en place
A la question de savoir comment le BPEAE collabore avec les coopératives Sangwe, M. Ndikubaganwa a fait savoir qu’en tant que service de l’Etat qui suit de près les activités agricoles et d’élevage dans la province de Bubanza, on organise souvent des séances de sensibilisation sur les techniques agricoles modernes, à l’intention des membres des coopératives. « Les agronomes communaux se rendent aussi souvent sur le terrain pour suivre l’état d’avancement des activités des coopératives. Il existe aussi un comité de pilotage qui appuie les coopératives en ce qui concerne l’organisation et l’exécution de leurs projets».
Le directeur du BPEAE de Bubanza apprécie l’état d’avancement des activités des coopératives et trouve que, si les membres des coopératives continuent à travailler au rythme actuel, ils vont rapidement se développer. « Donc, nous sommes contents de cette évolution positive des activités des coopératives Sangwe dans notre province». M. Ndikubaganwa informe aussi qu’il existe même des coopératives qui commencent à penser à s’ acheter un véhicule.
« Les coopératives ont besoin d’être appuyés »
Pour que les coopératives sangwe gardent ou augmentent leur allure de développement, le responsable du BPEAE de Bubanza trouve qu’il faut suivre de près les coopératives. « Compte tenu de l’organisation des comités de gestion, il faut qu’il y ait des gens capables de les appuyer dans l’orientation des activités et de la gestion des coopératives. Cela parce que, des fois, les responsables des coopératives n’ont pas de connaissances suffisantes pour bien organiser et orienter les activités. D’où, ils ont besoin d’être appuyés aussi dans la gestion des biens de leurs coopératives ».
Selon M. Ndikubaganwa, c’est vrai qu’ils bénéficient des séances de sensibilisation, mais il faut comprendre qu’il n’est pas facile de donner des connaissances à quelqu’un qui n’est pas capable de les appliquer . « Il serait bon de mettre en place et de renforcer la structure de pilotage comme c’était le cas, lors de la création des coopératives ».
Le pas déjà franchi est satisfaisant
Nous nous sommes également entretenus avec le président de la coopérative Sangwe situé au Centre ville de Bubanza, Salvator Ndayisenga. Il nous a informé que depuis 2019 le nombre des membres de sa coopérative n’a pas cessé d’augmenter. «Nous avons commencé les activités étant au nombre de 64 membres, mais aujourd’hui, nous sommes à 118. C’est-à-dire 38 femmes et 80 hommes ». M. Ndayisenga souligne que cette coopérative compte des membres provenant de différentes formations politiques et de toutes les ethnies, car elle est ouverte à tout le monde.
Parlant de leurs activités agricoles, M. Ndayisenga informe qu’ils sont en train d’exécuter des projets agro-pastoraux à l’aide du crédit de 10 000 000 FBu octroyés par le gouvernement, ainsi que les cotisations des membres. Chaque membre cotise mille francs burundais par mois. Depuis le début des activités de cette coopérative, ils ont déjà récolté deux fois. Pour la première fois, sur une superficie d’à peu près 2 hectares, ils ont semé au tour de 30 kg de riz et ont récolté 10, 854 t. « Et dernièrement, on vient de récolter 11,309 t de riz sur 27 kg semés ». Il indique que les 27 kg ont été achetés à 540 000 FBu ; c’est-à-dire 20 000 FBu / kg ; et qu’ils comptent vendre cette récolte à plus de onze millions de francs burundais.
Quant aux activités de l’élevage, M. Ndayisenga nous a indiqué qu’ils élèvent des porcs qu’ils ont achetés à partir des cotisations des membres et d’une partie du crédit octroyé par le gouvernement. « Nous avions acheté sept porcs. Deux d’entre eux ont mis bas, mais les porcins ont tous péris et les cinq autres sont pour le moment en gestation ».
Rentabiliser davantage le crédit octroyé par le gouvernement
A la question de savoir les projets d’avenir pour continuer à rentabiliser le crédit qui leur a été octroyé par le gouvernement, le président de la coopérative Sangwe du centre ville de Bubanza indique qu’ils comptent continuer à cultiver le riz. « Nous comptons aussi multiplier les porcs car, nous avons un vétérinaire qui va suivre de près leur santé. On prévoit également louer un champ pour la culture du maïs. Si les moyens sont disponibles, nous envisageons acheter une machine couveuse pour l’élevage des poules ainsi qu’un moulin pour la transformation en farme des céréales, comme le maïs, et le manioc, etc ».
Tous nos interlocuteurs se réjouissent du pas déjà franchi par les coopératives dans le développement et encouragent les membres à fournir un peu plus d’efforts pour se développer davantage. Ils les invitent aussi à bien gérer les biens de leurs coopératives pour leur bel avenir et pour les futures générations. Ils lancent un appel à ceux qui ne se sont pas encore faits inscrire dans les coopératives de le faire le plus tot possible afin de se joindre aux autres car, dit-on, «l’union fait la force ».
Astère Nduwamungu