Dans les pays membres de la Communauté est-africaine, le taux de pénétration de l’assurance est encore faible. Il appartient donc au régulateur et aux sociétés d’assurance de revoir la réglementation sur les assurances notamment en rendant certains produits obligatoires. Cela a été dit par le président de l’association des courtiers d’assurance du Rwanda Jean Pierre Mubiligi, lors de la deuxième conférence régionale organisée par l’Insurance Brokers association of Burundi, IBAB.
Mubiligi a précisé que le taux de pénétration est très bas dans les pays membres de la Communauté est-africaine. Le seul pays qui est plus ou moins acceptable c’est-à-dire élevé par rapport aux autres est le Kenya qui est à 3%. Le Rwanda est à 1,75%, le Burundi est à 1, 09%, l’Ouganda est à 2% et la Tanzanie tourne autour de 2%. Ce taux de pénétration très bas est dû au fait que c’est un marché encore jeune (Spécialement pour le Burundi et le Rwanda) parce que dans ces deux pays, les assurances ont été introduites aux alentours des années 1975. Ce qui veut dire que c’est un secteur qui se construit. Une autre raison qui justifie ce faible taux est le manque de culture d’assurance. « A part les assurances qui sont obligatoires, les autres assurances sont sollicitées timidement par les assurés », a dit M. Mubiligi.
Il a donné l’exemple de l’assurance vie où la sollicitation est presque nulle. Pour cette branche d’assurance, le taux de pénétration est inférieur à 0, 3%.
La responsabilité incombe à tout le monde
Selon notre interlocuteur, tous les acteurs à commencer par le régulateur du pays et même celui du secteur des assurances devraient jouer leur rôle de régulateur et voir dans quelle mesure ils peuvent revoir la réglementation sur les assurances notamment en rendant certains produits obligatoires. Cela dans l’intérêt des assurables, du pays et de tous les secteurs d’assurance.
« Il faut également que leurs assureurs et surtout les canaux de distribution dont les courtiers d’assurance devraient être sensibilisés afin qu’ils jouent leurs rôles et sensibiliser à leur tour la population. Les courtiers devraient être donc tout près, proches de toutes les personnes assurables possibles. Au besoin, ils peuvent passer de porte à porte comme ça se fait dans les pays développés où les assurances sont avancées. Car le constat est qu’il y a des gens qui ne prennent pas l’assurance par ignorance et les personnes qui doivent les sensibiliser ce sont les vendeurs d’assurance qui sont principalement les courtiers », a insisté M. Mubuligi.
Rendre obligatoire certains produits d’assurance
Pour y remédier, M. Mubiligi a précisé que le régulateur devrait analyser les produits d’assurance qui sont nécessaires afin de les rendre obligatoires. Cela va jouer en faveur de l’économie du pays, des sociétés d’assurance, des courtiers, etc. « Le pays vit de la plupart des produits importés de l’extérieur et tous ces produits devraient normalement avoir une assurance souscrite au Burundi et d’une manière obligatoire.
Quand l’importateur assure ses biens, c’est dans son intérêt. En cas de vol, destruction ou disparition des marchandises, il sera indemnisé par l’assureur. Cette assurance devrait non seulement être obligatoire mais également souscrite au Burundi au lieu qu’elle soit souscrite à l’étranger d’où proviennent les marchandises. Les importateurs devraient aussi être sensibilisés afin qu’ils sachent analyser les offres qu’on leur donne », a-t-il signalé.
Emelyne Iradukunda