Le ministre de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique a éclairé les députés sur les rapports définitifs d’audit des comptes et des conformités des activités, des transactions et des informations financières des communes Ruyigi, Mugina, Giteranyi, Gitega, Ngozi et Nyanza-Lac pour l’exercice 2019-2020 lors de la plénière du jeudi 24 février 2022. Le débat a donné quelques pistes pour améliorer la gestion des communes.
Le ministre en charge du développement communautaire Gervais Ndirakobuca répondant à la question sur les compétences des administrateurs et comptables communaux, a indiqué qu’il faut s’interroger sur la façon dont ces postes sont pourvus et corriger la procédure actuelle pour doter des communes non seulement des administrateurs compétents mais aussi des conseillers communaux qui peuvent réellement compléter les administrateurs. Les députés ont voulu savoir si les différentes communes ont des logiciels comptables. Le ministre Ndirakobuca a répondu que les communes n’en ont pas sauf quelques communes développées. Il a déploré qu’il y ait encore des comptables communaux qui ne savent pas se servir d’un ordinateur et qui utilisent des fiches de comptabilité. Les députés ont suggérer le recrutement des comptables d’un niveau supérieur. Le ministre a salué cette suggestion tout en soulignant que le salaire actuel d’un comptable communal peut être un blocage.
Aucune commune n’est incapable de payer les salaires
Se référent sur la commune Gahombo qui a totalisé des recettes annuelles de 26 millions de franc burundais, un des députés a demandé si une commune avec de telle recettes peut s’acquitter des salaires des ses fonctionnaires. Le ministre a répondu qu’à la prise de ses fonctions, certaines communes avaient des arriérés de plusieurs mensualités suite à la mauvaise gestion, elles ne pouvaient même pas payer les factures de l’eau et d’électricité. A ce sujet, il a donné l’exemple de la commune de sa province natale, la commune Rugombo qui avait des arriérés de six mois. Toutefois, à partir de l’organisation du mois témoin pour la collecte des recettes communales, la commune s’est ressaisie et a pu payer les arriérés des salaires et les factures de l’eau et de l’électricité. Aujourd’hui, aucune commune du pays n’est incapable de payer les salaires de ses fonctionnaires, a souligné le ministre.
Les députés ont également dénoncé la disparité des taxes selon les communes ainsi que la défaillance dans la perception des recettes par quittance où on peut se servir de quittance parallèle. Il a été suggéré un système de perception des recettes communales moderne, informatisé. Le ministre a promis qu’on y a pensé au niveau du ministère et que la conception de ce système est avancée.
La mesure de délimiter la zone d’accès à certains engins est irréversible
En marge du débat sur ces rapports d’audit, les députés ont soumis au ministre la doléance de la population de la municipalité de Bujumbura sur la mesure délimitant la zone d’accès des vélos, motos et tricycles dits tuk-tuk. Les députés ont demandé que cette mesure soit revue ou ajournée. Les arguments qu’ils ont fournis sont notamment qu’il y a des fonctionnaires qui font recours à ces moyens de transport pour se rendre au service comme il y a de petits commerçants qui s’approvisionnent grâce à ces moyens moins coûteux et que désormais suite à cette mesure les prix de différents produits risquent de doubler. Le ministre a répondu que cette mesure est irréversible car, c’est une solution proposée par une commission technique pour limiter les accidents.
Grâce-Divine Gahimbare