Le Fonds Monétaire International vient d’accorder un prêt de 78 millions de dollars américains en vue de soutenir les efforts du Burundi dans la gestion des impacts économiques et sociaux de la pandémie de COVID-19. Plus précisément, le prêt appuiera les mesures prises pour soutenir l’économie et la population, ainsi que pour renforcer les services de santé.
Dans son évaluation économique accompagnant le prêt, le FMI observe que ;
- L’économie burundaise a été modérément impactée par la pandémie de COVID-19 avec une contraction du produit intérieure brut (PIB) d’environ 1 pour cent en 2020. Le secteur tertiaire (y compris l’hôtellerie, la restauration, le commerce et le transport) ont été les plus durement touchés, en raison des restrictions de voyages et des perturbations des chaînes d’approvisionnement dans les pays partenaires commerciaux.
- Le ralentissement économique a été atténué par la croissance dans des secteurs tels que l’agriculture de subsistance et la construction des projets d’infrastructures publiques.
Selon les prévisions du Fonds monétaire international, l’économie devrait rebondir modérément en 2021, à environ 2 pour cent, soutenue par un regain d’activité dans les secteurs secondaire et tertiaire lorsque les problèmes de chaîne d’approvisionnement seront résolus.
Il y a un risque de détérioration du pouvoir d’achat. En effet note le FMI, l’inflation, négative en 2019 est devenue positive en 2020 et a atteint 7,5 pour cent principalement à cause de la hausse des prix des denrées alimentaires.
Selon toujours le FMI, les exportations ont diminué, en partie à cause de la fermeture de certaines frontières, y compris l’aéroport international du Burundi, et les mesures de confinement instaurées chez les pays partenaires commerciaux pour réduire la propagation de la COVID-19. Le compte des transactions courantes s’est amélioré en 2020 grâce à la baisse sur le marché international du prix des produits pétroliers, induite par la pandémie ; les transferts de la diaspora, à tendance contra cyclique, et à une croissance moins forte des importations, en partie due au rationnement des devises. La conclusion du FMI est que les réserves de change restent très faibles.
En matière de crédit, le FMI note que la Banque Centrale – Banque de la République du Burundi (BRB) – a adopté plusieurs mesures pour soutenir le secteur bancaire et le crédit au secteur privé. Le résultat de ces mesures est que le système bancaire s’est montré résilient et les prêts non performants se restés à un niveau modéré.
Selon toujours le FMI, le Burundi bénéficierait d’une surveillance continue du rythme de restructuration des prêts. La croissance du crédit au secteur privé est restée dynamique, portée par le nouveau guichet de refinancement de la BRB pour faciliter l’accès aux prêts à long terme.
En matière budgétaire, le FMI observe que le recouvrement des recettes a été solide durant l’année fiscale 2020-2021, ayant dépassé les objectifs budgétaires et enregistré une augmentation de 1 point de pourcentage du PIB par rapport à 2019-2020. Néanmoins, les dépenses ont été supérieures à celles prévues dans le budget en raison des charges liées à la COVID-19 et des changements organisationnels dans les ministères à la suite des élections. Comme conséquence, le déficit a dépassé l’objectif budgétaire, poussé par l’incidence de la COVID-19, et fut principalement financé par endettement domestique.
Le FMI conclut son analyse par un diagnostic des défis : À l’avenir, le Burundi continuera à faire face aux défis qui tiennent au maintien d’un équilibre entre d’une part des dépenses importantes de développement, de protection sociale et de lutte contre la COVID-19 et d’autre part de la nécessité de maintenir la viabilité de la dette et la stabilité extérieure.
Le FMI identifie quatre priorités en matière de gestion économique pour le Burundi ;
- une politique budgétaire prudente et porteuse de croissance, de réduction de la pauvreté et de viabilité de la dette;
- un rééquilibrage calibré des politiques extérieures pour rétablir la viabilité extérieure et porter la couverture des réserves de change à des niveaux plus satisfaisants ;
- des réformes pour atténuer les entraves à la croissance économique et soutenir les activités du ksecteur privé et
- un renforcement plus poussé de la transparence et de la gouvernance, y compris celles relative à la gestion des dépenses liées à la COVID-19.
Le prêt ne sera finalisé qu’en Septembre 2021 après approbation par les instances de gestion du FMI et de son Conseil d’Administration.