
« Les médias burundais font face à des difficultés d’accès à l’information», a précisé Mme Kanyange (Photo Claude Hakizimana)
Les journalistes burundais se sont joints aux autres journalistes du monde pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse qui a lieu le 3 mai de chaque année depuis 1993. Sous le thème : « La presse face à la crise environnementale », les cérémonies ont eu lieu à la Maison de la presse à Bujumbura et dans différents lieux cibles à l’intérieur du pays.
« Cette journée mondiale de la liberté de la presse offre une occasion d’évaluer l’étape déjà franchie durant les trois dernières décennies, identifier les défis et proposer des solutions », a laissé entendre l’assistant du ministre en charge des médias, Thierry Kitamoya qui avait représenté la ministre, Léocadie Ndacayisaba dans ces cérémonies.
M. Kitamoya a précisé que la liberté de la presse est une priorité car le Burundi reconnaît que les médias indépendants, libres et pluralistes constituent un pivot de la bonne gouvernance qui est le pilier des autres droits. « C’est pourquoi le gouvernement soutient la multiplication des médias car la pluralité des médias favorise la participation au débat public politique et contribue à garantir les autres droits ».
Les journalistes interpellés à jouer pleinement leur rôle
S’agissant du thème du jour, l’assistant du ministre a interpellé les professionnels des médias à jouer pleinement leur rôle au service de la préservation de l’environnement. « La multiplication des messages de sensibilisation, de reportage, des émissions et magazines doivent être multipliés aujourd’hui où la population fait face aux effets d’inondation et des catastrophes », a-t-il insisté.
M. Kitamoya a, en outre, laissé entendre que le gouvernement burundais, à travers le ministère en charge des médias, fera de son mieux pour garantir la liberté de presse en mettant en place des textes qui offrent des facilités à l’exercice du métier. Il a évoqué la loi de la presse en cours de révision ainsi que la loi portant accès à l’information publique et aux documents administratifs en processus d’élaboration. M. Kitamoya a invité les professionnels des médias à être prudents sur l’utilisation des réseaux sociaux, et par voie de conséquence à distinguer la vraie et la fausse information avant le partage sur leurs plateformes.
Constituer des journalistes spécialisés dans le secteur d’environnement
Dans son discours, la présidente du Conseil national de la communication (CNC), Vestine Nahimana a, quant à elle, fait savoir que la montée inédite des eaux du lac Tanganyika et les glissements de terrain ont déstabilisé la vie des Burundais dans ces cinq derniers mois. Elle a en effet invité les responsables des médias à constituer des équipes de journalistes qui pourraient se spécialiser dans le secteur de l’environnement, ceux qui pourraient faire des couvertures médiatiques dans des zones les plus affectées.
Dans son discours introductif, la présidente de la Maison de la presse, Mireille Kanyange, a fait savoir que les médias burundais font face à pas mal de défis, notamment des pressions politiques et économiques, des difficultés d’accès à l’information et autres. Mme Kanyange a également plaidé pour la dépénalisation des délits de presse.
Dans ces cérémonies, des panels ont été organisés autour du thème du jour. Il importe de signaler que la célébration de la Journée mondiale de la liberté de presse a également eu lieu dans les provinces de Ngozi, Gitega et Rumonge pour représenter respectivement les régions du nord, du centre et du sud.
Claude Hakizimana