Le directeur de l’Agence de promotion des investissements (Api), Désiré Musharitse s’est exprimé le mercredi 6 octobre 2021 sur la qualité des services de cette institution en faveur du développement durable de notre pays. Selon lui, l’Api met tout en œuvre pour l’amélioration du climat des affaires, la promotion des investissements ainsi que l’appui et l’assistance des investisseurs.
Le directeur de l’Api, Désiré Musharitse relate les actions déjà menées pour rendre un bon service aux demandeurs. Il indique que lesdites actions peuvent être observées tout le long de son parcours historique. Il s’agit des débuts des entreprises au Burundi, l’évolution et l’avènement de l’Api jusqu’à maintenant.
Depuis sa création en 2009, ajoute M. Musharitse, l’Api se présente comme le point d’ancrage et surtout le socle de l’énorme chantier de la promotion des investissements au Burundi. De par son parcours historique chargé d’actions innovatrices visant à soutenir les investisseurs, actuellement nul ne doute de l’apport de l’Api qui reste une pièce maitresse pour ce qui est de la promotion des investissements. Certes, le chemin reste encore long, mais, le pas déjà franchi en dit plus sur sa place indéboulonnable dans le domaine de la promotion des investissements.
Participation inclusive d’un secteur privé structuré et efficient
Dans l’objectif de mettre en œuvre la vision 2025 et le CSLP II qui font du secteur privé le principal moteur du développement et un catalyseur de la croissance économique, des politiques particulières relatives aux investissements privés ont été mises en place par le gouvernement du Burundi qui souhaite voir un rôle croissant des investissements privés dans sa stratégie de développement.
En effet, dit M. Musharitse, le gouvernement veille à une participation inclusive d’un secteur privé structuré et efficient comme l’un des objectifs de développement durable du Burundi afin de, non seulement, créer une classe moyenne d’opérateurs économiques, mais aussi de développer les bases d’une croissance économique forte et durable, source de la création d’emplois et de richesse, synonyme de sécurité et de paix sociale.
Un Code des investissements plus attractif
Le directeur de l’Api souligne qu’un Code des investissements plus attractif a été promulgué le 10 septembre 2008. Pour garantir son exécution et sa mise en application, précise M. Musharitse, l’Api a été créée le 19 octobre 2009. Dans le même contexte, le gouvernement a entrepris des réformes visant la modernisation des textes légaux et réglementaires régissant le monde des affaires, les investissements orientés vers le marché intérieur et les exportations, la simplification des procédures d’établissement et de création des sociétés et le développement du secteur privé.
La mission de piloter ces différentes réformes qui touchent au climat des affaires a été confiée à l’Api. Depuis lors, l’Api s’emploie à accomplir sa mission dans un environnement en perpétuelle mutation. Elle recherche à relever les défis, bonifier les opportunités tout en assurant le maintien et l’amélioration d’un bon climat des affaires.
Plusieurs chantiers sont déjà amorcés et d’autres sont en cours
Plusieurs chantiers sont déjà amorcés et d’autres sont en cours. Il cite le projet de sa modernisation du Guichet unique de création des sociétés ; la décentralisation des activités (Agence Api Gitega) ; l’adoption récente de la loi N°1 /19 du 17 juin 2021 portant modification de la loi N°1/24 du 10 septembre 2008 portant Code des investissements ; la mise en place de l’Agence de développent du Burundi (ADB).
M. Musharitse a également parlé de la mise à la disposition des exportateurs des facilités et des outils pour leurs succès à l’international. Plusieurs réformes ont été adoptées et mises en œuvre pour améliorer le climat des affaires au Burundi, etc. ; la formation des jeunes entrepreneurs en techniques d’élaboration d’un plan d’affaire bancable, les opportunités d’investissement, … en vue de leur faciliter la mise en œuvre de leurs projets d’investissements.
De bonnes pratiques initiées
M. Musharitse a fait savoir que l’Api a également initié plusieurs cas de bonnes pratiques. Il a mentionné la lutte contre la corruption, la transparence et l’équité dans le traitement des dossiers ; les procédures et documents à fournir accessibles au public dans le cadre des demandes des avantages du Code des Investissements, de l’octroi du certificat de conformité et de l’immatriculation des sociétés ; des descentes régulières effectuées par le directeur et les différentes équipes techniques dans les entreprises ayant bénéficié des avantages du Code des investissements pour s’assurer d’une part, l’usage des biens acquis sous exonération ainsi que recueillir les avis des investisseurs.
Dans le cadre de l’initiation des réformes des lois et règlements pour l’amélioration du climat des affaires au Burundi, indique M. Musharitse, l’Api met à contribution les groupes techniques de travail composés des personnalités des secteurs public et privé. Cela permet d’atteindre des résultats tangibles exigés par le projet Doing business. Ce sont ces mêmes résultats qui constituent la base du classement du Burundi au niveau du Doing business par la Banque mondiale.
Des services offerts très satisfaisants malgré des améliorations à faire
M. Musharitse apprécie dans l’ensemble les services qu’offre l’Api. Pour lui , ils sont très satisfaisants. Des cas de bonnes pratiques à l’Api sont observés et sont louables mais, cela étant, quelques améliorations sont nécessaires et, nous faisons de notre mieux pour satisfaire nos investisseurs, d’ailleurs notre slogan l’indique bien « Notre mission est votre succès ».
Des défis à relever ne manquent pas bien que l’Api offre des services de meilleure qualité aux demandeurs des services en son sein. M. Musharitse évoque l’insuffisance du budget alloué à la mise en œuvre des plans d’actions de l’Api. Et par conséquent ; l’implémentation des actions promotionnelles essentielles reste impossible ; l’action de l’Api, doit encore arriver aux standards internationaux des autres agences en matière de marketing et attraction des investisseurs directs étrangers ; un accompagnement et des appuis substantiels sont nécessaires pour un secteur privé embryonnaire.
Un Personnel et logistiques insuffisants
L’orateur a cité également parmi les défis un personnel et un matériel logistique insuffisant ainsi que la non-informatisation des services. A effet, les entreprises nouvellement créées ne sont pas suivies avec des logiciels adéquats limitant ainsi une collaboration efficiente avec le ministère du Commerce, de l’industrie, et du tourisme, l’Isteebu, l’OBR et d’autres institutions potentiellement intéressées par la collecte et/ou traitement de ces données.
Un défi lié à la décentralisation des services s’observe. « A part le siège qui est situé à Bujumbura et la branche de l’Api à Gitega, nous ne disposons pas d’agences à l’intérieur du pays, ce qui complique le travail de suivi des sociétés implantées à l’intérieur du pays vue les contraintes logistiques ci-haut citées », souligne M. Musharitse. Il relève également certains manquements des investisseurs. Il s’agit de fausses déclarations liées aux numéros de téléphone, aux adresses incorrectes ou aux changements d’adresses non signalés à l’Api ; du refus de remplir les formulaires d’enquêtes ou de transmettre une copie de leurs rapports financiers déposés à l’OBR ; d’un grand manquement à l’affiliation à l’INSS ; de la création d’emplois non décents ; etc.
Pour améliorer davantage la qualité de ses services, M. Musharitse conclut que l’Api met tout en œuvre pour l’amélioration du climat des affaires, la promotion des investissements ainsi que l’appui et l’assistance des investisseurs.
Ezéchiel Misigaro