Il se remarque la baisse du niveau de maitrise de la langue française au Burundi. Beaucoup de facteurs seraient à l’origine de ce phénomène. Ces derniers sont notamment liés à la baisse des séances hebdomadaires d’apprentissage du Français dans les programmes. L’insuffisance du matériel didactique et des enseignants. Cela ressort de l’interview accordé au Journal Le Renouveau du Burundi par le professeur Pierre Nduwingoma spécialiste en sociolinguistique didactique, le vendredi 28 Février 2025.

(Photo Etienne Nduwimana/Stagiaire)
Lors d’une visite effectuée à l’Université du Burundi, campus Rohero, les étudiants ont affirmé que le niveau du Français est bas chez les étudiants. Elvis Tuyizere, étudiant au département du Français, dit que la baisse du niveau de maitrise du Français est due en grande partie à la négligence de la part des étudiants. Il affirme que les apprenants d’aujourd’hui se comportent comme s’ils ne savent pas ce qu’ils cherchent.
Il affirme qu’ils n’aiment pas faire la lecture alors que si on aime la lecture c’est par là qu’on améliore. Selon lui, il est fort probable que les étudiants finissent leur formation universitaire avec un niveau très bas. Il signale également que pour améliorer le niveau du Français, il faut mettre en place des séances de motivation des apprenants pour les faire aimer le Français depuis l’école primaire jusqu’à l’Université.
Pierre Nduwingoma, affirme que la diminution des séances du cours de Français suite à l’introduction de nouveaux cours au niveau de l’école fondamentale notamment les cours d’entrepreneuriat et autres langues comme le Kiswahili est l’un des facteurs qui expliquent la détérioration du niveau du Français. « Avec la démographie scolaire galopante, on a essayé de construire les écoles, ce qui est bien et nous louons cet effort là. Mais à la suite de ces constructions, on n’a pas pensé à l’équipement de ces écoles, ce qui fait qu’un apprenant qui apprend une langue sans lecture ne peut pas bien l’assimiler. », indique-t-il.
Il ajoute également qu’actuellement la vie est très difficile, ce qui fait que l’enseignant associe son service aux autres activités et souvent il oublie le premier emploi. M. Nduwingoma ajoute aussi que les guides d’enseignant ont été élaborés de telle manière que l’enseignant ne fournit plus d’efforts pour préparer. « Ils croient que tout est là, il ne cherche pas des exercices qui cadrent bien avec le niveau des apprenants », affirme-t-il. Les enseignants s’enferment toujours dans le guetton de la méthode traditionnelle, ce qui handicape énormément l’enseignement.
Les jeux de rôle de la lecture et reconstitution des textes, une des solutions
M. Nduwingoma souligne que l’enseignement de langues au Burundi doit s’inspirer de notre tradition orale. Selon lui, il faut rendre obligatoire la mise à niveau en langues qui peut se faire les samedis dans toutes les écoles. Il faut aussi les lectures obligatoires à l’école au moins deux séances de lecture dans les séances hebdomadaires. Un équipement de livrets de lecture moins chers et accessibles aux apprenants serait aussi un moyen de remédier à cette situation.
Notre interlocuteur adresse ses sentiments de reconnaissance au gouvernement du Burundi qui a mis en place des formations des enseignants, mais il précise qu’il reste encore un autre pas à franchir au niveau de la mise en pratique de ces méthodes. Pour cela, il faut que l’Etat aide les enseignants à mettre en pratique les modules pratiques de ces méthodologies.
Etienne Nduwimana (Stagiaire)