Pour résoudre le problème du manque criant du bois de chauffage nécessaire pour les familles et pour ne pas céder au déboisement de ces rares forêts restantes, l’AVSI a lancé, en collaboration avec ses partenaires et le gouvernement du Burundi, le projet Endev (Energising development) qui met en avant la promotion des foyers améliorés. Cette conférence-débat a été une occasion de montrer les résultats des activités de ce projet dans la promotion du bien-être des Batwa.

Selon Willy Ciza, directeur en charge du département des énergies renouvelables au ministère ayant les ressources énergétiques dans ses attributions, le gouvernement du Burundi ne cesse d’encourager la population à utiliser des foyers améliorés. Ces derniers contribuent à la résolution des problèmes de déforestation et pollution.
« Plus de 90% de ménages burundais utilisent le bois et le charbon de bois comme énergie domestique», souligne M. Ciza. Cette situation entraîne une pression croissante sur les ressources forestières, une déforestation accélérée, une dégradation des sols ainsi que des impacts négatifs sur la santé publique en particulier celle des femmes et enfants exposés à la fumée nocive des foyers traditionnels.
«Face à ces défis, le gouvernement du Burundi à travers le ministère des mines, de l’énergie, de l’industrie, du commerce et du tourisme, a inscrit la promotion des foyers améliorés parmi les priorités de la politique énergétique et environnemental», poursuit-il.
Pour M. Ciza, la promotion des foyers améliorés n’est pas seulement une solution technique ou environnementale, c’est un véritable levier de développement durable. Elle contribue à la sécurité énergétique, la santé publique, l’autonomisation économique et la protection du patrimoine forestier. « C’est pourquoi le gouvernement du Burundi réaffirme sa détermination à travailler main dans la main avec tous les acteurs (secteurs public et privé, société civile) et partenaires au développement pour relever ensemble ce défi stratégique.
Pour Jean Bosco Nkunzimana, coordinateur du projet Endev, les foyers améliorés dits « Bika igiti » fabriqués et vendus dans le cadre de ce projet ont beaucoup d’avantages pour la santé publique, l’économie et l’environnement.
Les utilisateurs des foyers améliorés gagnent 30% sur le charbon de bois et 50% sur le bois de chauffage
« Ceux qui utilisent nos foyers améliorés gagnent 30% sur les charbons de bois et 50% sur le bois de chauffage. Ces foyers améliorés aident aussi la population à garder la propreté dans leurs cuisines puisqu’ils ne polluent pas. C’est une technologie de chauffage adaptée à toutes les circonstances et tous les milieux. Ces foyers peuvent être utilisés dans les milieux ruraux et urbains. Ils restent fonctionnels pour les utilisateurs du bois et charbon de bois », signale Jean Bosco Nkunzimana.
« Nous encourageons la population à utiliser les foyers améliorés. Les foyers améliorés sont disponibles dans toutes les provinces du Burundi. Ils sont aussi moins chers. Leur prix varie de 4 000 à 5 000 FBu et leur durée de vie est largement supérieure à 3 ans.
Selon M. Nkunzimana, le projet Endev a formé la communauté batwa dans la production et commercialisation des foyers améliorés. « Vingt -deux ateliers de production ont été créés, sept cent vingt sept emplois créés dont 337 producteurs et 330 vendeurs. Cent soixante cinq ménages ont eu accès aux Cam (Carte d’assurance maladie) et 13 groupements VSLA ont été créés», a-t-il ajouté.
Quant à Neema Niyibitanga de la communauté batwa, le projet Endev est considéré non seulement comme une simple aide, mais comme une véritable opportunité d’autonomisation économique et sociale.
Mme Niyibitanga signale que le projet doit envisager à former beaucoup de Batwa à la fabrication de ces foyers améliorés. Cependant le grand souci des Batwa est de se procurer de l’argile utilisée pour la fabrication des ces foyers. «Chez nous à Cibitoke, la qualité d’argile qu’on utilise pour fabriquer les pots n’est la même qu’on utilise pour fabriquer ces foyers». Elle demande au gouvernement de chercher l’endroit où les Batwa peuvent trouver cette argile puisque généralement la plupart d’entre eux ne possède pas des terres.
Eliane Nduwimana