La planification familiale a une importance capitale parce qu’elle permet la bonne santé de la mère et de l’enfant. Une femme qui, après le premier accouchement entame une méthode de planification familiale, a le temps suffisant pour sa reconstitution. Cela parce que pendant 9 mois de grossesse, avec les actions liées à l’accouchement, il y a une détérioration de sa santé. Une fois reconstituée grâce à la planification familiale, la femme peut faire des activités pour son développement de son foyer celui de sa famille et du pays, comme le souligne le directeur du Programme national de santé de la reproduction (PNSR) Ananie Ndacayisaba. Selon lui, il y a d’autres avantages liés à la planification familiale comme la préservation de la nature parce que ceux qui doivent utiliser l’environnement sont peu nombreux. Donc, il y a plusieurs chances que l’environnement puisse se développer.
D’après M. Ndacayisaba, même si la planification familiale est pratiquée au Burundi, il y a toujours 30 % des besoins non encore satisfaits dans ce domaine. Il explique que pas mal de femmes désirent utiliser les méthodes de planification familiale mais qui n’y arrivent pas suite aux obstacles qui sont là et qui les empêchent de les adopter. Ces obstacles sont entre autres le manque d’informations suffisantes sur ces méthodes, les enseignements religieux, les rumeurs qui circulent autour de la contraception, les normes socio-culturelles avec une population burundaise qui est pro-nataliste où les Burundais considèrent qu’avoir beaucoup d’enfants est une richesse. Il y a aussi la pression familiale qui pèse sur la femme voulant utiliser la méthode contraceptive. Certaines femmes, manquent l’appui de la part de leurs maris.
Pour le directeur du Programme national de santé de la reproduction, la croissance démographique qui fait parler d’elle au Burundi, s’explique par cette faible utilisation de la contraception. Il appelle ainsi la population à comprendre les conséquences de cette démographie galopante que ce soit sur la santé, sur l’économie, bref, sur la vie sociale et économique en général.
Beaucoup d’activités sont en train d’être menées
A propos des activités qui sont réalisées dans le cadre de la planification familiale, M. Ndacayisaba souligne qu’au niveau du PNSR, il existe pas mal d’activités qui sont en train d’être menées pour que la population puisse adhérer massivement à ce programme. C’est notamment la sensibilisation de la population burundaise sur l’importance de la planification familiale à travers plusieurs canaux de communication dont les télévisions les radios, les journaux, les réseaux sociaux mais aussi à travers les séances d’éducation à la santé tenues par les agents de santé communautaire dans différentes institutions sanitaires chaque matin.
Au niveau du PNSR, nous disponibilisons également des contraceptifs au niveau des formations sanitaires mais aussi au niveau de la communauté par la distribution de ces produits via les agents de santé communautaire. Nous faisons aussi le renforcement des compétences des prestataires pour qu’ils puissent offrir les services de qualité, c’est-à-dire, faire le counceling, écouter les demandeurs de services et échanger sur la méthode qui est appropriée pour chaque femme.
La vasectomie, pas d’inconvénients
Selon le médecin directeur de la province de Bubanza Joëlle Bigirimana, le planning familial est un ensemble des méthodes contraceptives mises à la disposition d’un individu, d’un couple ou de la communauté pour avoir le contrôle sur le nombre d’enfants voulus et le moment voulu. Elle a indiqué qu’il existe deux sortes de méthodes de planification familiale, les méthodes modernes et les méthodes naturelles. Pour les méthodes modernes, il s’agit des injectables, les pilules, le stérilet, les implants sous cutanés, la ligature des trompes et des canaux déférents, les préservatifs féminin et masculin. Pour les méthodes naturelles, il s’agit d’allaitement maternel, utilisation du collier du cycle, prise de température, etc.
Mme Bigirimana indique que dans son secteur de travail les hommes ont déjà compris les bienfaits de la vasectomie mais partiellement, pour dire qu’ils continuent à faire les sensibilisations. Elle rassure que cette méthode n’a pas d’inconvénient sur la santé et la vie de l’homme, sauf que c’est une méthode irréversible. Elle a annoncé qu’il y a même les femmes qui affirment qu’elles se réjouissent plus quand leurs hommes se sont vasectomisés car elles n’ont plus à se soucier d’une éventuelle grossesse.
Les méthodes utilisées présentent des avantages
D’après le médecin directeur de la province Bubanza, les méthodes habituellement utilisées par les femmes ont plusieurs avantages. Non seulement elles permettent l’espacement des naissances, mais aussi elles sauvent les vies des enfants et des mères. Elles préviennent aussi les grossesses non désirées et réduisent le nombre d’avortements. Elles permettent aussi la diminution de l’incidence de la mortalité maternelle et infantile. Elles réduisent aussi les invalidités dues aux complications liées à l’accouchement, la pauvreté et améliorent le bien-être des familles en augmentant la productivité des femmes. Mais peu d’inconvénients mineurs peuvent être signalés comme la possibilité de prise de poids et des règles irrégulières, c’est-à-dire trop fréquentes, trop espacées ou aménorrhées.
Parlant des activités déjà réalisées dans la province sanitaire de Bubanza, Mme Bigirimana fait savoir qu’ils ont déjà réalisé pas mal d’activités dont la sensibilisation de la population porte à porte par les agents de santé communautaire pour que la population puisse adhérer à la planification familiale, la sensibilisation des leaders religieux et administratifs, le renforcement des campagnes de sensibilisation sur les bienfaits et l’importance de la planification familiale, etc. Nous avons aussi amélioré l’accessibilité aux méthodes contraceptives, réquisitionné et approvisionné les structures sanitaires en leur octroyant les méthodes contraceptives.
Mme Bigirimana lance ainsi un appel à la population d’adhérer à la planification familiale en ce sens qu’elle est la source du bien-être des familles. « Pour les hommes, c’est mieux qu’ils soutiennent leurs femmes à adhérer aux contraceptifs et qu’ils adhèrent eux-mêmes à la planification familiale».
La femme a besoin d’espacer les naissances
Daphrose Dusabe, habitant du quartier Jabe en commune Mukaza, utilise les méthodes contraceptives. Elle indique qu’il est nécessaire d’utiliser ces méthodes. Elles évitent d’avoir des grossesses non désirées et d’espacer les naissances. Selon elle, l’espacement des naissances permet à l’enfant de bien grandir, de s’épanouir, etc. « Nous avons a le temps de bien le soigner et de l’éduquer avant que nous pensions pense à avoir un autre ».
Mme Dusabe utilise la méthode d’implant sous cutané. Elle apprécie le fait que les médecins aident et orientent les femmes à choisir la méthode adaptée à ses conditions physiques ou à sa santé. « Ainsi, selon mon poids, mes accouchements par césarienne, etc, l’implant sous cutané ne demande pas de contrôle spécifique puisqu’il est inséré en plein tissu dans le haut du bras près de l’aisselle et ne présente aucun inconvénient. En plus, sa durée d’implantation de 5 ans est assez suffisante pour penser à faire un autre enfant ».
Elle lance un appel à d’autres femmes qui ont peur d’utiliser les méthodes contraceptives qu’elles pensent à leur avenir et à celui des enfants. « La femme est le pilier du foyer c’est pourquoi la famille ne se développe que si la femme est forte. Si elle accouche chaque année, elle affaiblit son corps et n’aura pas la capacité de suivre l’éducation, la santé et de prendre soin de ses enfants. Elle a donc besoin d’espacer les naissances pour contribuer au développement de son foyer et du pays ».
Evelyne Niyonzima
Département de la documentation
Service de rédaction