« Maintenir la direction du Parti communiste chinois, poursuivre le socialisme à la chinoise, assurer un développement de qualité, développer la démocratie populaire intégrale, enrichir le monde spirituel de la population, réaliser la prospérité commune du peuple tout entier, favoriser la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature, promouvoir la construction d’une communauté de destin pour l’humanité et créer une nouvelle forme de civilisation humaine », telles sont les exigences essentielles à la modernisation à la chinoise, telles qu’établies dans la déclaration du président chinois Xi Jinping à travers le rapport du XXe Congrès du Parti communiste chinois du 16 octobre 2022. Cela pourrait inspirer l’Afrique en générale et en particulier le Burundi dans l’atteinte de sa vision d’émergence et développement étant donné que les relations bilatérales entre ces deux pays amis n’ont cessé de s’améliorer depuis leur restauration en 1971.

Au cours de la formation sur les techniques de la communication numérique des grands médias publics et privés et des médias modernes récemment organisée en République populaire de Chine du 18 au 27 avril 2025, qui regroupait les pays africains dont le Burundi, des conférences couplées aux visites sur terrain ont eu lieu. Une occasion pour les bénéficiaires de la formation de découvrir la modernisation à la chinoise et pourquoi ne pas s’inspirer pour devenir des ambassadeurs et contributeurs dans la réalisation de la Vision « Burundi émergent en 2040, développé en 2060 ». Cela dépendra d’efforts et expériences dans l’exploitation des potentialités existantes. Considérant toujours la déclaration du président chinois Xi Jinping à travers le rapport du XXè Congrès du Parti communiste chinois du 16 octobre 2022, la grande taille de la population, de plus de 1,4 milliard, la prospérité commune du peuple tout entier, l’équilibre entre la civilisation matérielle et spirituelle, une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature ainsi que la poursuite de la voie du développement pacifique en sont les principes de la modernisation à la chinoise. Tout compte fait, le Burundi pourrait s’inspirer, d’une manière ou d’une autre, de l’expérience de la Chine en ce qui est de la stratégie de lutte contre la pauvreté, mais en se basant toujours sur les potentialités existantes.
Coopérations techniques plus pragmatiques
Forte de son expérience historique en matière de développement progressif, la Chine est capable d’entretenir des coopérations techniques plus pragmatiques, mieux adaptées aux besoins des pays en fonction des conditions locales. La coopération bilatérale entre la Chine et le Burundi pourrait se maintenir avec un alignement particulier à la Vision 2040-2060 du Burundi pour mieux appuyer le développement national, avec un accent sur les secteurs porteurs de croissance tel que l’agriculture, l’énergie, l’infrastructure, la santé publique et le renforcement des capacités.
Le secteur agricole à privilégier
Comme le secteur agricole burundais est le principal pourvoyeur d’emplois pour plus de 80% de la population, il fournit plus de 90% de l’offre alimentaire et contribue énormément au Produit intérieur brut (PIB). Ce domaine est essentiel pour le développement du Burundi.

Ainsi, tout en adoptant une approche systématique et holistique comme le souligne Wu Peng, le directeur général du département des Affaires africaines du ministère des Affaires étrangères de la Chine, lors de son discours d’ouverture d’un séminaire sur ce sujet du 22 mars 2023 : « La coopération bilatérale devrait donner la priorité à l’agriculture burundaise par le développement de la chaîne industrielle en matière de l’agriculture et l’augmentation de la valeur ajoutée des produits agricoles. »
Cela va aider le pays à réaliser l’objectif national du président Evariste Ndayishimiye «chaque bouche ait à manger et chaque poche ait de l’argent » par l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture au Burundi. L’industrialisation à forte main-d’œuvre pourrait créer beaucoup d’emplois, permettant au Burundi dont la population est jeune, à tirer profit de ce dividende démographique.
Aussi, la coopération sur l’énergie verte entre la Chine et le Burundi est favorable à combler le déficit en énergie électrique au Burundi.L’interconnexion des infrastructures de transport est une autre priorité des coopérations pour permettre la connexion des tronçons non-connectés, et améliorer les installations de sécurité routière.
En fin, la jeunesse constitue une forte potentialité pour promouvoir les échanges et l’apprentissage mutuel entre les civilisations. Ainsi, dans le développement durable d’un pays, l’éducation constitue un pilier dans la coopération bilatérale. Le renforcement des capacités surtout dans le domaine digital par des institutions chinoises à travers la coopération bilatérale, à savoir l’e-commerce, le Big Data et l’intelligence artificielle, l’innovation audiovisuelle et autres nouvelles technologies va aider le gouvernement burundais à résoudre le défi lié au capital humain.
Les médias, clés et instruments de mobilisation au développement
Comme souvent indiqué par le chef de l’Etat du Burundi, notre pays regorge de beaucoup de potentialités qui peuvent servir de base pour le développement du pays par la valorisation et l’exploitation des ressources disponibles dans chaque entité administrative. Le besoin de développer ensemble la télécommunication est plus qu’indispensable pour fluidifier la réalisation des économies à travers le développement des applications des technologies de l’information et de la communication dans tous les secteurs de la vie, qui permet ainsi de réduire la fracture numérique, et soutenir la modernisation du Burundi.

(Photo Donathe Ndayisenga)
Dans ce sens, les médias ne sont pas uniquement des outils d’information. Nonobstant, nous référant sur le slogan du président Ndayishimiye « Jamais sans les médias » lors d’un atelier avec les professionnels des médias en janvier 2021, ces derniers doivent se positionner comme des acteurs clés et instruments de mobilisation sociale, de sensibilisation aux réformes et priorités nationales, de promotion de la vision du développement et participer activement à la diffusion des politiques gouvernementales qui jouent un rôle non négligeable dans l’amélioration des conditions de vie de la population.
Donathe Ndayisenga