
"Le role de la CNIDH est de voir si l'Etat et ses institutions ainsi que les autorités de l'Etat travaillent dans le respect des droits de l'homme", a dit Alain Guillaume Bunyoni
Le Premier ministre de la république du Burundi, Alain Guillaume Bunyoni, a reçu en audience, le mardi 22 février 2022, l’équipe de la CVR, représentée par son président, Pierre Claver Ndayicariye et une équipe de la CNIDH, représentée par son président, Sixte Vigny Nimuraba. L’objectif de ces deux audiences était la présentation des rapports annuels respectifs.
Le Premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni a fait savoir qu’il a reçu l’équipe de la Commission vérité et réconciliation, en marge de la procédure légale de lui transmettre le rapport annuel des activités réalisées. Par la suite, il s’est dit satisfait des réalisations de la CVR qui ne ménage aucun effort dans ses enquêtes et recherches pour permettre aux Burundais de connaitre toute la vérité sur les événements tragiques qu’a connus le pays. Selon M. Bunyoni, le rapport de la CVR qualifie les massacres de 1972 de crimes de génocide contre les Burundais de l’ethnie des Bahutu. Il n’a pas manqué de dire que ces crimes de génocide ont été orchestrés et exécutés par le gouvernement d’alors en collaboration avec les officiers de l’armée de l’époque ainsi que certaines autorités de l’administration. Toutefois, selon le Premier ministre, le même rapport montre que les massacres qui se sont succédé après ceux de 1972, ont été des crimes contre l’Humanité. Il a également souligné que le rapport est établi par des témoignages et des faits et donnent aussi une cartographie des fausses communes dans lesquelles ont été jetées de nombreuses victimes massacrées à cette époque.
Dans la même logique, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement s’engage à accompagner la CVR dans les activités qu’elle mène. Il a ainsi rappelé que l’objectif du gouvernement est de l’accompagner dans le respect des règles et lois du pays afin de renforcer la verité et la réconciliation entre les burundais. Selon le Premier ministre, les burundais ont des plaies non encore cicatrisées qu’il faut guérir, tout en créant des balises nécessaires pour ne plus revivre les événements du passé.
Une audience pour savoir l’état d’avancement des activités de la CNIDH
Le Premier ministre a également accordé une audience au président de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme au Burundi et ses collaborateurs. Selon M. Bunyoni, l’audience s’inscrit dans le cadre de savoir l’état d’avancement des activités. Il a ajouté que l’audience cadre avec la présentation du rapport annuel de 2021 comme les règles et lois nationales le prévoient. Le chef du gouvernement burundais a alors fait savoir qu’il se réjouit du travail de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme et lui a réitéré ses félicitations aprés ses succés qui lui ont permis de revenir au statut A. Le Premier ministre a, par la suite, tenu à indiquer que le rapport annuel de 2021, qui lui est transmis par la CNIDH est satisfaisant et n’a pas d’unilatéralisme.
Quant aux on-dit selon lesquels, l’Assemblée nationale aurait rejeté le rapport, le Premier ministre a indiqué que l’Assemblée nationale ne l’a pas fait. Selon lui, l’Assemblée nationale a demandé à la CNIDH de fournir des éclaircissements manquants pour compléter le rapport. Le Premier ministre a également indiqué que le doute des parlementaires est justifié car, ils sont là pour représenter le peuple et doivent s’assurer de son bien-être. S’agissant du contenu du rapport de la CNIDH, quand il parle du gouvernement, M. Bunyoni a rappelé que cela fait partie du travail de la Commission de voir si les institutions de l’Etat travaillent dans le respect des droits de l’Homme. Donc, c’est le devoir de la CNIDH de dénoncer ce qui ne va pas dans le domaine des droits de l’Homme pour que l’Etat en assure le respect mais aussi rétablir les victimes dans leurs droits.
Laurent Mpundunziza