La communauté a un grand rôle à jouer dans la guérison des malades mentaux. Elle doit informer, éduquer, communiquer et accompagner les patients ou ceux qui sortent des hôpitaux ou des centres spécialisés. Les maladies mentales sont des maladies comme tant d’autres et la stigmatisation des malades mentaux a donc un impact négatif sur leur guérison. Cela ressort d’un entretien que Noël Kwizera, représentant légal de l’Association pour la promotion de la santé mentale (APSM/ Mpagaciro) nous a accordés dernièrement.
Notre interlocuteur a fait savoir que l’association Mpagaciro anime souvent des séances de sensibilisation d’informations, de prise en charge pour pallier le manque d’informations au sein de la population en ce qui concerne la santé mentale.
Il a fait remarquer que dans la société burundaise, il y a le manque d’informations, et la stigmatisation envers les personnes victimes des troubles mentaux ou des troubles de comportement. « Dans notre société, la population n’a pas la capacité de distinguer la maladie mentale des autres maladies à cause du manque d’informations. C’est ainsi que nous sensibilisons afin d’éduquer, d’informer la population pour qu’elle puisse consulter les milieux spécialisés en cas de maladie », a-t-il dit.
Le malade mental n’est pas à stigmatiser
Selon lui, la façon dont la société perçoit un malade mental a un impact négatif sur la santé des malades. La stigmatisation et la discrimination affectent la santé mentale des malades. Quand on stigmatise quelqu’un, on est en train de déséquilibrer son équilibre psychique.
Il a donné l’exemple des personnes qui souffrent des maladies mentales et qui quittent le travail pour se faire soigner. De retour dans la société ou au travail. Quand on continue à les stigmatiser en disant qu’ils sont incapables de faire quelque chose, qu’ils ont un déséquilibre mentale ou qu’ils souffrent de maladies mentaux, cela affecte négativement leur santé. La société a un grand rôle à jouer dans la guérison des malades.
La maladie mentale n’est pas une fatalité
« Quand on parle d’un parcours d’un patient psychologique, c’est pour savoir les intervenants ou les interventions face à une personne qui souffre d’une maladie mentale. Avant d’aller à l’hôpital, l’individu est soit dans la communauté et c’est cette dernière qui peut amener le patient vers le milieu psychiatrique ou les institutions spécialisées. La communauté a donc un rôle de communiquer, d’informer, d’éduquer et d’accompagner les patients qui sortent des hôpitaux ou des institutions spécialisées. Arrivés dans la communauté, certains patients arrêtent de prendre des médicaments et la communauté ne continue pas à les suivre. Elle les ignore et les stigmatise au lieu de rester à coté d’eux et de les écouter », regrette-t-il. Selon M. Kwizera ,quand on a un problème psychologique dans notre société, on est un déviant social. Or, a-t-il signalé, quand on a un comportement jugé anormal, le mieux est d’aller consulter les professionnels, les psychologues, les psychiatres.
Notre interlocuteur a conclu en disant que la maladie mentale n’est pas une fatalité. C’est une maladie comme tant d’autres. Elle est guérissable. Il y a des personnes qui sont chargées d’aider les malades mentaux.
Emelyne Iradukunda