« Je suis parce que nous sommes. » Cette sagesse d’Ubuntu éclaire l’essence même de l’humanité. L’homme devient ce qu’il est grâce à autrui, et son bien-être dépend de celui des autres. L’Ubuntu recèle ainsi une force transformatrice : pour améliorer son existence au monde, il faut se mettre à la place des autres et s’engager auprès de toutes et de tous.
Le sens du collectif et la notion d’interdépendance que privilégie l’Ubuntu trouvent écho à l’autre côté du globe. Les Chinois, héritiers de la philosophie confucéenne, sont également convaincus qu’aider les autres à s’accomplir ouvre la voie à son propre succès. Forte de cette conviction, la Chine a avancé en 2013 la vision de la communauté de destin pour l’humanité. L’idée est d’unir les forces de tous pour bâtir un meilleur avenir partagé pour notre planète, où chaque pays, chaque Nation et chaque individu aura sa place et sa chance de prospérer.
Aujourd’hui, cet idéal se concrétise plus que jamais. De l’Amérique latine à l’Afrique, en passant par l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient, de plus en plus de pays rejoignent l’engagement de la Chine. Le Burundi a construit dans ce cadre un partenariat indéfectible avec la Chine. En ces temps de turbulences et de transformations, les deux pays ont trouvé un chemin pour avancer côte à côte en vue d’un destin commun.
L’homme au cœur de la coopération
Le président de la république du Burundi Evariste Ndayishimiye estime que l’Homme est comme un poisson dans l’eau : le peuple, c’est l’eau, si l’eau tarit, le poisson meurt. A l’image de cette comparaison, le partenariat sino-burundais accorde la place centrale à l’Homme. Ce dernier n’est pas un instrument pour atteindre la prospérité, mais en est la finalité même. Car, tout engagement politique n’a de sens que lorsqu’il est par le peuple et pour le peuple.
En réponse aux aspirations du peuple burundais, la Chine et le Burundi passent à l’acte. Pour qu’il n’y ait plus de faim ni de pauvreté, les deux parties ont fait de l’agriculture un pilier de leur coopération. Depuis 2009, la Chine a envoyé au total 45 agronomes au Burundi, qui se sont engagés dans les champs, les villages et les ateliers de formation aux côtés des Burundaises et des Burundais, pour leur apprendre la technologie agricole, cultiver le riz hybride et contribuer à la sécurité alimentaire du pays.
Ces dernières années, ces experts ont œuvré à ce que l’agriculture soit un moyen pour combattre la pauvreté. Dans un premier temps, ils ont conduit dans quatre villages de la province de Bubanza un projet de démonstration sur la réduction de la pauvreté à travers notamment la technologie du riz hybride. Ce projet a été couronné d’un vrai succès, permettant à tous les villageois de sortir de la pauvreté absolue. Ensuite, cette expérience réussie s’est généralisée dans 22 villages de 14 provinces et a porté des fruits tout autant extraordinaires. Jusqu’en mars 2023, dans ces villages, le rendement du riz s’est accru à 15 000 tonnes et le revenu des riziculteurs a connu une augmentation de 7,5 millions USD.
Recherche d’une prospérité partagée
Seul on va vite, ensemble on va loin. Comme le veulent la valeur d’Ubuntu et la tradition chinoise, cela implique aider autrui à réussir pour réussir soi-même. Dans les relations entre Etats, cela est d’autant plus vrai que le « chacun pour soi » ne mène nulle part. Un pays ne saurait jouir d’une prospérité soutenue tant qu’il y en a ceux qui souffrent encore du sous-développement.
C’est dans cet esprit que la Chine et le Burundi joignent leurs efforts pour bâtir une prospérité partagée. Dans le domaine des infrastructures, les deux pays poursuivent leur coopération sur les projets de déviation de la Route nationale No 1 et de réhabilitation et d’extension de l’aéroport international Melchior Ndadaye, ce qui rendra le Burundi mieux desservi. En février 2023, le gouvernement chinois a annoncé l’exonération des droits de douane pour 98% des exportations burundaises. Une impulsion a ainsi été donnée au commerce bilatéral entre les deux pays. Il y a un peu plus d’un mois, la Première dame Angeline Ndayishimiye est allée en Chine participer à l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique, occasion de trouver plus de débouchés pour l’industrie burundaise et aussi de faire découvrir davantage de beaux produits burundais aux consommateurs chinois.
Pour le meilleur et le pire
Un adage burundais dit: « Lorsqu’on est ami, on partage le cru et le cuit ». L’amitié sino-burundaise n’est pas seulement nourrie par une volonté commune de progresser ensemble. Si elle est indéfectible, c’est aussi parce qu’elle est une solidarité sans faille dans les moments d’adversité.
Ayant tous souffert sous le joug du colonialisme, le Burundi et la Chine savent combien leur sont chères la souveraineté et l’indépendance du pays. Face à la brutalité des relations internationales, les deux pays ont toujours su se soutenir mutuellement pour défendre la juste cause de part et d’autre. Sur les questions touchant aux intérêts vitaux de la Chine, le soutien du Burundi n’a jamais été absent. Quand certains ont cherché à diffamer le Burundi sous le prétexte des droits de l’Homme, la Chine n’a pas hésité à prendre la défense de son ami, car elle sait que les Burundais sont un peuple qui tient à la valeur de l’Homme. Par cet engagement, la Chine et le Burundi ont non seulement défendu ce qu’ils sont, mais aussi l’intérêt général de l’ensemble du monde en développement. Ils ont montré au monde que les pays en développement ne sont pas condamnés à subir les calomnies, à garder le silence et à se laisser dicter la loi. Ensemble, ils peuvent se défendre, porter leur voix et bâtir un monde plus juste et plus équitable.
Dans quelques jours, le président Evariste Ndayishimiye se rendra en Chine pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux mondiaux universitaires. A l’heure où la logique de division et de confrontation gagne du terrain, nos jeunes athlètes, réunis sous le drapeau du sport, montreront au monde entier qu’au plus profond de notre humanité, il y a toujours cette envie de dialoguer, d’échanger et de rester ensemble. Car l’humanité est une famille. Car « je suis parce que nous sommes ».
Yi Da (Chine)