Elle est un traitement à l’aide des mouvements
Egalement connu sous le nom de physiothérapie, la kinésithérapie est une discipline paramédicale qui vise à prévenir, traité et rééduquer divers troubles liés aux fonctions motrices et à la mobilité. Ladite discipline sert à ameliorer la santé humaine. Malgré cette contribution, les patients et leurs familles affirment que les centres de prise en charge sont moins nombreux et chers par conséquent. Ils demandent aux autorités habilités de subventionner ce secteur afin de permettre aux patients d’avoir un accès facile à la kinésithérapie.

R. Nahayo est un homme rencontré dans l’un des centres de kinésithérapie. Il fait savoir qu’il a subi une opération chirurgicale au niveau de la jambe. Après son rétablissement, on lui a prescrit plusieurs séances de kinésithérapie pour lui permettre de faire des mouvements : « On m’a prescrit 15 séances de kinésithérapie dans un premier temps. Ces séances sont un peu chers vu ma situation financière. Je suis en train de faire mon mieux en essayant de chercher cet argent mais très difficilement. Je ne sais même pas que je veux terminer les séances de kinésithérapie qu’on m’a prescrites », précise-t-il.
M. Nahayo ajoute qu’un autre défi rencontré dans les services de kinésithérapie est l’accès limité à ce secteur. Il dit que les centres de kinésithérapie sont moins nombreux. Par conséquent, ceux qui sollicitent ces centres rencontrent différentes difficultés pour bénéficier de ce traitement à l’aide des mouvements. Il ajoute que ceux qui sont disponibles se trouvent à grande majorité dans les centres urbains. Par conséquent, ceux qui habitent les coins les plus reculés sont obligés de se déplacer pour chercher les centres de kinésithérapie là où ils sont disponibles. Or, ces gens ne sont pas souvent capables de faire des mouvements. Ils doivent chercher un déplacement qui leur permet de voyager avec leur état de santé. En plus, ils doivent chercher un garde-malade qui les accompagnent pour les aider dans tout ce dont ils vont avoir besoin. Dans ce cas, certains préfèrent rester chez eux et deviennent paralysés malgré eux.
Caritas Ntirampeba a accompagné son mari dans un centre de Kinésithérapie. Elle constate que les séances de kinésithérapie est un bon service pour les gens qui sont restés immobiles pendant une certaine période suite à diverses causes. Mais, retorque-t-elle, ces séances sont chères. Elles ne sont pas accessibles à toutes les personnes qui les sollicitent. Certains même décident de ne pas commencer ces séances, d’autres préfèrent les interrompre à cause du manque de moyens financiers.
Nos interlocuteurs demandent aux autorités chargées de la promotion de la santé, de multiplier les centres de kinésithérapie dans tout le pays. Ils demandent au gouvernement de subventionner les services de kinésithérapie afin de permettre aux malades qui n’ont pas de moyens financiers, d’avoir un accès facile à la kinésithérapie dans le but d’améliorer leur état de santé.
La kinésithérapie favorise l’autonomie du patient
Le physiothérapeute et directeur du centre professionnel de kinésithérapie, Déo Ndayishimiye fait savoir que la kinésithérapie est connu aussi sous le nom de physiothérapie. Il précisé que la kinési signifie mouvement et thérapie veut dire le traitement. Donc, la kinésithérapie signifie le traitement à l’aide des mouvements. Il indique que la kinésithérapie utilise une combinaison de techniques manuelles, d’exercices thérapeutiques et d’appareils spécialisés pour restaurer l’équilibre fonctionnel du corps, améliorer la qualité de vie et favoriser l’autonomie du patient.

M. Ndayishimiye fait savoir que la kinésithérapie joue un rôle essentiel sur la santé globale. Elle permet de rééduquer les patients après les blessures corporelles, interventions chirurgicales ou accidents vasculaires cérébraux afin de restaurer la mobilité et la force musculaire : « Les gens recourent également à la kinésithérapie pour prévenir les complications liées à l’immobilité et à la sédentarité. Notamment chez les personnes âgées ou en rémission de maladies chroniques. La kinésithérapie soulage aussi la douleur et réduit l’inflamation par des téchniques adaptées, améliorant ainsi la fonction physique et le bien-être mental. Ladite kinésithérapie optimise la performance physique chez les sportifs en travaillant sur la prévention des blessures et l’amélioration des capacités fonctionnelles», explique-t-il.
Quand faut-il faire la kinésithérapie
Il signale que le recours à la kinésithérapie est recommandé dans plusieurs situations. Notamment après un traumatisme ou une chirurgie pour faciliter la récupération des fonctions musculaires et articulaires, ou des troubles musculo-squelettiques comme les lombalgies, tendinites ou entorses afin de réduire la douleur et améliorer la mobilité : « Elle est recommandée également pour des maladies chroniques notamment des maladies neurologiques comme les accidents vasculaires célébraux (AVC) ou celles respiratoires ( broncho-pneumopathie chronique) afin d’améliorer l’état fonctionnel. Elle est en outre utilisée de façon préventive chez les personnes à risque (sendataires, sportifs, seniors) pour éviter l’apparition ou l’aggravation de troubles fonctionnels », ajoute-t-il.
Le directeur du centre professionnel de Kinésithérapie mentionne que la kinésithérapie est utilisée dans le traitement de nombreuses pathologies, en cas de troubles musculo-squelettiques comme des douleurs lombaires, l’arthrose et tendinites, des séquelles neurologiques suite à un AVC (en cas de paralysie cérébral ou de sclérose en plaques), des maladies respiratoires( pour faciliter la clairance des voies aériennes chez les patients asthmatiques ou souffrant de bronchopneumopathie) ainsi que des problèmes cardiaques en rééducation post-infarctus pour améliorer l’endurance et la qualité de vie. A part ce rôle curatif, la kinésithérapie joue un rôle préventif important. Selon M. Ndayishimiye, c’est quand par exemple on procède à des programmes de rééducation et d’exercices réguliers permettant de renforcer le corps, améliorer la posture et la souplesse, et réduire le risque de blessures ou de complications liées à l’inactivité.
Il ajoute que ladite kinésithérapie est bénéfique, non seulement, pour les patients en phase de traitement, mais aussi pour toute personne souhaitant maintenir une bonne condition physique, prévenir des troubles fonctionnels ou améliorer ses performances physiques.
Défis liés à la kinésithérapie
M.Ndayishimiye souligne que la sensibilisation à la kinésithérapie au Burundi n’a pas encore atteint son niveau satisfaisant. Elle est connue dans les milieux urbains grâce aux campagnes d’information par rapport aux milieux ruraux. Dans ces derniers, le manque d’information et d’infrastructures demeure un défi, limitant la diffusion des avantages de la kinésithérapie. Pour ce faire, M. Ndayishimiye propose aux autorités chargées de la promotion de la santé et de renforcer les programmes de sensibilisation pour permettre d’amélioer la compréhension et l’utilisation de cette discipline dans l’ensemble du pays.
Il interpelle toute la population à s’informer sur les bienfaits de la kinésithérapie et de ne pas hésiter de consulter un spécialiste en cas de douleur ou de limitation de mouvement. Il suggère d’adopter un mode de vie actif en intégrant des exercices physiques réguliers dans sa routine quotidienne pour renforcer la musculation et améliorer la posture.
Pour renforcer le secteur de la kinésithérapie, a-t-il expliqué, les secteurs chargés de la promotion de la santé sont exhortés à investir dans la création des centres de réeducation en modernisant et en multipliant les cntres de kinésithérapie dans les zones rurales surtout dans les provinces les plus reculées du pays pour garantir un accès équitable aux soins. Aussi, suggère-t-il, il faut renforcer la formation professionnelle en mettant en place des programmes de formation et des partenariats avec des institutions internationales pour améliorer les compétences des kinésithérapeutes. Il propose aussi d’allouer des ressources pour le matériel en assurant un financement adéquat pour le renouvellement des équipements et l’acquisition de technologies modernes serait aussi un atout.
Rose Mpekerimana