Dans le processus de réconciliation, toutes les couches de la population doivent être interpellées en l’occurrence les femmes. Elles ont un grand rôle à jouer car dans l’objectif de rétablir une réconciliation effective, ce sont les femmes qui ont souffert le plus des massacres qui ont été commis dans notre pays. Ceci a été renforcé par les propos du coordinateur du projet Justice transitionnelle dans l’Association Lumière du Monde (ALM) Innocent Ndayiragije et Thierry Niyonshemeza de l’association Dushirehamwe.
On ne peut pas parler de justice transitionnelle sans parler de femme. Les femmes sont en première position victimes des crises qui ont secoué notre pays. Ce sont les femmes qui devaient s’occuper des enfants pendant la crise, elles devaient faire vivre la famille dans les camps de réfugiés, ce sont elles qui ont subi différentes violences, elles qui transmettaient le passé aux petites générations, etc. Ces femmes ont besoin d’être prises en charge dans tout ce processus.
D’après le coordinateur de ALM, le processus doit se baser sur les quatre piliers de la justice transitionnelle tel que la vérité, la justice, le droit à la réparation, les trois piliers pris ensemble forment ce qu’ils ont appelé les garanties de non répétition.
La femme a une place de choix dans le traitement du passé
Dans le traitement du passé, les services habilités doivent faire recours aux femmes, a dit M. Ndayiragije. Car, c’est elles qui ont beaucoup souffert lors des crises qui ont ravagé notre pays. Les femmes aident beaucoup dans la réconciliation, c’est elles qui s’occupent de l’éducation des enfants, de la transmission des mémoires. Il a aussi rappelé que les femmes sont la plupart de fois à la base de la réconciliation des Burundais. Elles racontent des témoignages pour les cas de réconciliation, ce qui contribue aussi dans la réconciliation effective. M. Ndayiragije a suggéré que les femmes aient une place de choix, car dit-il, c’est sur elles que repose l’avenir du pays.
M. Ndayiragije a suggéré que, dans les stratégies utilisées dans le processus de réconciliation, il y ait le dialogue intergénérationnel qui concerne surtout les jeunes et les femmes. Ces dernières jouent un rôle prépondérant car c’est elles qui conseillent et orientent ces jeunes ; s’il faut une réconciliation, les femmes jouent le rôle de pont car elles peuvent changer le passé douloureux qui a été infligé aux jeunes générations.
Les actions de la femme doivent être prises en considération
Pendant les crises, l’opinion a tendance à croire que la victime c’est l’homme. Tout comme M. Ndayiragije, Thierry Niyonshemeza de l’association Dushirehamwe lui a emboîté le pas en affirmant que dans ce processus de réconciliation des Burundais, la femme a un rôle incontournable.
Les femmes ont subi des crimes de guerre comme les violences sexuelles et celles basées sur le genre, où elles ont été contraintes de porter des grossesses non désirées etc. Ces femmes ont donc besoin d’être prises en charge afin que la vérité puisse voir le jour.
Il est donc important que la femme soit considérée et puisse être accordée un temps particulier pour exprimer son vécu concernant son passé douloureux et ainsi, elle pourra être à la base de la guérison des jeunes générations.
Aline Nshimirimana