Le ministre en charge de la Justice, Jeanine Nibizi fait un clin d’œil aux juges qui ne se conforment pas à l’éthique et à la déontologie de leur métier. C’était lors de la réunion qu’elle a tenue à l’intention de ces derniers avec les justiciables et les administratifs de la mairie de Bujumbura, le vendredi 10 septembre 2021. Les justiciables ont eu l’occasion d’adresser leurs doléances à la ministre.
Donner officiellement la réponse aux procès dont on a demandé l’annulation ou la révision ; répondre aux doléances des justiciables et faire un clin d’œil aux juges ayant perdu l’éthique et la déontologie du métier de juge étaient les principaux objectifs de cette réunion.
Comme l’a indiqué le représentant du maire de la ville de Bujumbura, Ramadhan Nkurikiye, dans son mot d’accueil, l’administration et la justice collaborent bien, ce qui fait que la paix et la sécurité sont une réalité dans la ville. Cependant, il n’a pas manqué de préciser qu’il y a quelques lamentations des habitants de la mairie, notamment celles liées aux procès rendus et qui passent des années sans être exécutés et aux cas des malfaiteurs souvent appréhendés et traduits en justice, mais qui sont libérés sans être punis.
Bujumbura devrait être caractérisé par la justice
Dans son discours de circonstance, Mme Nibizi a rappelé aux participants que comme Bujumbura est la capitale économique, elle devrait aussi être caractérisée par la justice. « Une ville sans justice ne se développe jamais, étant donné que même les investisseurs ont besoin d’être protégés par la justice dans leurs investissements», a-t-elle indiqué. C’est ainsi qu’elle a condamné énergiquement les juges qui ont perdu l’éthique et la déontologie de leur métier en s’adonnant à la corruption. « Je reconnais qu’il y a des juges dignes de leur fonction, mais je n’ignore pas qu’il y a d’autres qui salissent le métier de juge », a-t-elle dit. Elle a ainsi demandé à ce personnel de la justice de renoncer à la solidarité négative et toujours dénoncer ceux qui font que le domaine de la justice soit toujours pointé du doigt. « Nous allons commencer à trier pour que nous restions avec des juges dignes de leur fonction et démettre de leur fonction les volatils », a précisé Mme Nibizi.
Les justiciables ont aussi eu l’occasion de présenter leurs doléances à la ministre lesquelles étaient essentiellement liées aux procès rendus et non exécutés, ceux faussés, et ceux qui passent des années sans être rendus. La ministre Nibizi a pris bonne note de ces interrogations.
Eric Sabumukama