Sous le thème « accélérons le changement pour un assainissement géré en toute sécurité», le ministère de l’Hydraulique, de l’énergie et mines a organisé, le mercredi 29 novembre 2023, la première journée porte ouverte sur la célébration de la Journée mondiale des toilettes. Le secrétaire permanent dudit ministère, Kamisi Seleman a signalé que l’assainissement étant une dignité, une vie sans toilette est malpropre, dangereuse et humiliante. Cette journée sera célébrée le vendredi 1er décembre 2023 dans la province de Rumonge.
Selon le secrétaire permanent au ministère ayant l’hydraulique dans ses attributions, Seleman Kamisi, sur les 3,5 milliards de personnes qui n’ont pas accès à des services d’assainissement gérés en toute sécurité, 2,3 milliards ne disposent toujours pas d’installations sanitaires de base. Parmi elles, 600 millions de personnes partagent des toilettes ou latrines avec d’autres foyers, 892 millions vivant pour la plupart en zone rurale – déféquant à l’air libre et 3,15 milliards ne disposent pas de dispositifs de lavage des mains.
Du fait de ce déficit sanitaire, il a fait savoir que les excréments humains contaminent les ressources en eau et la chaîne alimentaire de milliards de personnes est dangereusement exposée.
Il a affirmé que suite aux mesures d’assainissement inadéquates, chaque année, 361 000 enfants de moins de 5 ans meurent de diarrhée, sans compter que la mauvaise qualité des installations sanitaires et l’eau contaminée favorisent également la transmission de maladies comme le choléra, la dysenterie, I ‘hépatite A ou encore la typhoïde.
A l’échelle de la planète, nous sommes donc en mauvaise voie pour atteindre l’Objectif de développement durable 6 (0DD 6), qui vise à garantir l’hygiène et l’eau pour tous d’ici à 2030, a renchéri Kamisi Seleman.
Une latrine adéquate est la base du développement
La campagne de cette Journée mondiale des toilettes 2023 s’intitule « Une latrine adéquate est la base du développement ».
« Ce thème nous invite tous à faire une priorité la construction des latrines adéquates, écologique et à veiller à leur utilisation hygiénique afin de garantir I ‘accélération aux changements pour un assainissement sécurisé. A cela il faut coupler la sécurisation de la chaine d’assainissement depuis la toilette, le stockage, le transport, traitement et la réutilisation des produits dérivés.
L’assainissement étant une dignité humaine: une vie sans toilettes est malpropre, dangereuse et humiliante. L’assainissement de base est indispensable à la santé publique. Il contribue également à l’égalité des genres, I ‘éducation, l’économie et l’environnement. Aucun avenir ne sera viable sans l’assainissement de base adéquat », a expliqué M. Kamisi.
Il a signalé qu’au Burundi, la proportion des ménages utilisant des latrines améliorées non partagées représente 28,2% au niveau national. Elle varie de 15,9% Kayanza à 46,1% à Bujumbura Mairie. Par contre, l’utilisation des latrines non améliorées a été estimée au niveau national à 65,5% et celle-ci varie de 9,0% à Bujumbura Mairie à 82,6% à Karusi. A l’exception de Bujumbura Mairie, toutes les provinces ont dépassé 50 %.
Quant à I’hygiène, la proportion des ménages possédant un service de base de lavage des mains à savoir un endroit, de l’eau et du savon n’a été estimée qu’à 8,6% au niveau national. Elle varie de 0,6% à Karusi et à 38,4% à Bujumbura Mairie. A l’exception de Bujumbura mairie, aucune province n’a atteint 15%.
La défécation à l’air libre, le taux est de 2,2% au niveau national contre 9% au niveau mondial. Malheureusement, force est de constater que le progrès au Burundi est très lent.
Il a interpellé chacun des participants, en ce qui le concerne, à apporter un ajout, son savoir sur comment valoriser les déchets liquides, boues de vidanges, ainsi que l’échange d’expérience afin de doter le Burundi des services sécurisés en matière d’assainissement. Il les a invités aussi à montrer comment toute défaillance dans la sécurisation de la chaine de l’assainissement aboutit à la dégradation, voire même à la pollution des eaux souterraines.
Gratiella Irakoze