En 2012, une structure F@T (Femmes au travail) a été mise en place au sein de l’IRC Burundi du fait que les femmes jouent un rôle essentiel dans la réponse humanitaire d’autant plus qu’elles sont confrontées à des problèmes spécifiques au genre.. Cette structure a permis aux femmes d’échanger sur leur propre situation et d’identifier les actions à mener. Le rôle de la structure F@T au sein de l’IRC Burundi est de donner au personnel féminin un espace d’épanouissement. « C’est une innovation fructueuse ».
« Depuis 1996, date à laquelle l’IRC commence à œuvrer au Burundi, l’organisation a pour mission d’aider les personnes dont la vie et les moyens de subsistance sont bouleversés par des conflits et des catastrophes, y compris la crise climatique, à survivre, à se rétablir et à prendre en main leur avenir, tels sont des propos tenus par la Directrice Adjointe des programmes au sein de l’IRC Burundi, Martine NIBASUMBA, lors d’une interview accordée au journal Le Renouveau, le lundi 3 février 2023.
L’IRC au Burundi intervient dans 4 principaux secteurs conformément à son Plan d’Actions Stratégique (SAP), a dit Mme NIBASUMBA. Il s’agit de la Protection (protection et autonomisation de la femme, protection de l’enfance et de l’Etat de droit, cohésion sociale) ; le Relèvement Economique, Eau Hygiène et Assainissement, et Logistiques et a ses bases dans 4 provinces- Bujumbura, Gitega, Ruyigi et Muyinga avec des interventions dans d’autres provinces du pays dépendamment des besoins.
La structure F@T, un espace d’épanouissement au personnel féminin
Le rôle de la femme dans la société est très important d’où la mise en place de la structure F@T au sein de l’IRC au Burundi pour donner au personnel féminin un espace d’épanouissement, a dit Mme NIBASUMBA. Il ya un cadre d’échanges d’expérience, d’apprentissage qui permet à ce que la femme de se projeter dans le futur dans sa carrière, en témoigne les différentes formations que ce soit sur les techniques de recrutement, la planification, la fixation des objectifs. En outre, IRC Burundi encourage fortement les candidatures féminines que ce soit pour le recrutement mais également pour les promotions internes, a compétence égales, a-t-elle ajoutée.
Mme NIBASUMBA a fait savoir qu’au niveau du management, il y a une réunion les deux semaines au cours de laquelle, la structure F@T est pertinemment représentée. Grace à l’appui d’IRC au niveau global, un budget spécifique est prévu pour le soutien de cette structure en fonction de ses plans d’actions. Au niveau de la direction de l’IRC au Burundi, nous sommes satisfaits de la mise en place de la structure F@T car il y a eu beaucoup de changements qui ont été proposés par cette dernière, lesquelles ont été mis, du fait de leur pertinence, dans le Règlement d’Ordre Intérieur de l’IRC au Burundi, a-t-elle indiqué.
Les femmes étaient taxées incompétentes
Quant au point focal national, Espérance NIYONIZIGIYE, la structure F@T regroupe les filles et les femmes qui ont des contrats avec l’IRC au Burundi. Cette structure a permis aux femmes de trouver un espace d’échange. En milieu du travail, a dit Mme NIYONIZIGIYE, les femmes pouvaient dans le passé, être taxées incompétentes alors qu’elles ne le sont pas mais plutôt que c’est à la suite des difficultés sous diverses formes. Cette structure F@T est un espace où la femme peut s’exprimer en présentant ses problèmes afin qu’elle soit comprise et qu’elle soit coachée pour avancer dans sa carrière.
Des améliorations significatives
Avant la naissance de la structure F@T, Mme NIYONIZIGIYE a indiqué que certaines femmes travaillant à l’IRC craignaient d’être enceintes. Une femme qui allait en congé pour accoucher voyait son salaire diminué, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Le nombre de jours de congé a été revu à la hausse. Pour les femmes ayant les enfants de moins de 2 ans, si l’enfant est hospitalisé, sa mère a droit à 5 jours de garde-malade au moment où elle a 2 jours pour un enfant de 5 ans hospitalisé a-t-elle martelé.
Avant l’existence de la structure F@T, il n’y avait pas de femmes qui occupaient des postes de responsabilité à l’instar d’aujourd’hui. Les femmes étaient sur des positions inferieures. Tous ces succès sont le fruit des séances de renforcement de capacité pour les femmes qui ont fait leur relèvement.
Lors des réunions tenues chaque mois, Mme NIYONIZIGIYE a indiqué que chaque femme est appelée à diriger une réunion pour acquérir la capacité de s’exprimer publiquement. Mme NIYONIZIGIYE a précisé que l’on a pu sortir du Burundi pour aller implanter la structure F@T dans d’autres pays de la région des grands lacs où IRC œuvre en l’occurrence la RDC, la RCA, la Tanzanie et le Cameroun, etc.
Développement de la carrière féminine, une réalité
Pour Emmanuel Ndahabonimana travaillant à l’IRC Burundi, il témoigne que les femmes occupent actuellement des postes de prise de décisions au niveau de la direction de l’IRC. Cela montre que le développement de la carrière pour les femmes au sein de l’IRC Burundi est une réalité. C’est le résultat des séances de renforcement de capacités et l’entraide mutuelle initiées par la structure F@T qui permettent aux femmes de grandir professionnellement. Il avoue que ces femmes occupant ces postes exercent très bien leurs fonctions et font la fierté de l’organisation. Mr. NDAHABONIMANA interpelle les autres organisations de venir puiser ce bel exemple à l’IRC pour aller l’appliquer chez elles.
Avec la structure F@T, les femmes se sentent qu’elles sont capables et qu’elles ont une valeur, a dit Aline INAMAHORO, une du staff de l’IRC Burundi et comptable au site de Bujumbura. La structure F@T a brisé la barrière de la coutume burundaise qui mettait en bas les femmes. Avec l’avènement de la structure F@T qui a été soutenue par la direction, l’on a remarqué qu’il y avait beaucoup de valeurs qui logeaient chez la femme. Les femmes au travail sont capables au même pied d’égalité que les hommes voire plus et ont montré leur leadership qui était logé en elles. Grâce aux formations reçues qui ont chassé la timidité chez les femmes, ces dernières ont influencé positivement les hommes en milieu du travail, a dit Mme INAMAHORO.
En plus, la structure FAT de l’IRC au Burundi n’oublie pas de donner assistance a ceux qui ont besoin – Par exemple, on s’organise et nous avons récemment donne assistance des vivres et des non-vivres aux femmes vulnérables à l’hôpital prince Régent Charles, celles de la prison centrale de Mpimba et celles vivant dans des conditions déplorables de Gatumba. Mme INAMAHORO se dit satisfaite des réalisations de la structure F@T
F@T, une structure venue à point nommé
La structure F@T est née à point nommé car il y avait beaucoup de problèmes pour les femmes travaillant à l’IRC Burundi. Cela est la déclaration du gestionnaire du programme de protection et de l’autonomisation de la femme à l’IRC Burundi et qui a été à la tête de la structure F@T pendant deux ans successifs, Mme Claudine NDAYISABA. Cette structure est venue répondre aux différentes préoccupations des femmes au travail. Mme NDAYISABA avoue que les conditions de travail des femmes à l’IRC Burundi ont été fortement améliorées.