Le ministère de la Communication, des technologies de l’information et des médias en collaboration avec le Centre d’alerte et de prévention des conflits (Cenap) a organisé, le vendredi 04 avril 2025, un forum d’échanges entre les médias et les institutions publiques pour la promotion de l’accès à une information équilibrée surtout au cours de la période électorale. Des recommandations ont été sorties traçant une marge à suivre pour tous les détenteurs d’informations et les diffuseurs en vue de donner au public une information équilibrée, objective, professionnelle et fiable, une vérité au service de la société.
Les porte-paroles des hautes institutions publiques, les responsables des médias, les représentants des partis politiques, des organisations de la société civile et des confessions religieuses ont répondu présents dans cet événement qui a été rehaussé par la présence de la Ministre en charge de la communication Léocadie Ndacayisaba. Toutes les parties se disent satisfaites du bon climat et de bonnes relations existant entre les porte-paroles des institutions et les médias.

Une volanté de renforcer la confiance
La coordinatrice du Cenap a indiqué que ce forum a été organisé après une série de rencontres dans les provinces du pays réunissant les journalistes, communicateurs institutionnels et responsables provinciaux. «Ces dialogues francs ont permis de dresser un état des lieux réalistes et porteurs d’espoir. Il existe des défis souvent liés au manque de confiance, de transparence, à la peur de l’instrumentalisation. Mais, il existe aussi une volonté partagée de renforcer la confiance et d’améliorer la collaboration», a dit Mme Libérate Nakimana, coordinatrice du Cenap.
Elle a indiqué que ces échanges ont également confirmé l’urgence de garantir à la population burundaise un accès équitable à une information objective, professionnelle et fiable surtout à l’approche des élections de 2025. «Nous savons que, dans les périodes électorales, le climat peut se tendre, les malentendus se multiplier et les risques de manipulations s’intensifier. Mais c’est précisément dans ces moments que les médias ont un rôle central à jouer : celui de prévenir les conflits, informer avec rigueur et lever le débat démocratique», poursuit-elle.
Selon Libérate Nakimana, le président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a rappelé au public que les journalistes, en travaillant avec neutralité et professionnalisme, peuvent permettre à la population d’accéder à une information juste et en temps réel. «Le slogan fort de «Jamais sans les médias» lancé en 2021 demeure aujourd’hui plus pertinent que jamais. Il doit être aujourd’hui le souffle d’un nouveau pacte de confiance entre les détenteurs de l’information publique et les acteurs de l’information», conclut-elle.
Volonté de décision
Mme Nakimana fait savoir que le forum du vendredi 4 avril 2025 se veut une étape décisive. «Nous avons réunis plus de cents participants venus des institutions publiques, des médias publics et privés, des partis politiques, de la société civile et certains des partenaires internationaux. Nous allons revenir sur les recommandations issues des échanges provinciaux, discuter des principes d’une collaboration efficace et surtout formuler des engagements clairs pour garantir la libre circulation de l’information de qualité», continue-t-elle. Elle souhaitait que ces échanges soient ouverts, constructifs et porteurs de changement. Selon Mme Nakimana, le Burundi a besoin d’un environnement informationnel apaisé où les institutions ne craignent pas les journalistes et où les journalistes n’ont pas à forcer les portes de l’information. «Je suis convaincue que ce forum marquera un tournant positif vers une communication plus responsable, plus inclusive et tournée vers la paix et le développement», dit-elle pour clore son allocution.
Du côté du ministère en charge de la communication
Selon la ministre de la Communication, des technologies de l’information et des médias, Léocadie Ndacayisaba, le forum a clôturé une série d’ateliers régionaux organisés à travers tous le pays par son institution en collaboration avec le Cenap et qui ont regroupé différentes sources d’information au niveau des provinces avec les médias.

Mme Ndacayisaba a indiqué que ces ateliers ont fortement contribué à renforcer la confiance entre les journalistes et les détenteurs d’informations. «Ils ont eu comme conséquences une bonne circulation de l’information et un accès facile aux sources de l’information», a-t-elle précisé dans son discours.
Collaboration mise en avant
Selon la ministre, la mise en place d’un système de porte-parole au niveau du gouvernement a amélioré sensiblement la communication gouvernementale et a facilité aux journalistes dans leur travail quotidien. «A côté de ce système de porte-parole, les communications périodiques des porte-parole des institutions publiques, des membres du gouvernement et de Son Excellence Monsieur le Président de la République ont fortement amélioré la communication gouvernementale à travers les émissions publiques organisées», fait-elle savoir.
Mme Ndacayisaba a souligné que ce forum a pour objectif de permettre à toutes les catégories de personnes pour échanger sur les avancées en matière de communication au Burundi, les défis à relever et pouvoir contribuer à améliorer le climat de collaboration entre les responsables administratifs, les partis politiques, la société civile, les médias et les chargés de la communication des différentes institutions publiques afin de cheminer ensemble vers des élections libres, transparentes et apaisées.
Responsabilité partagée
«Nous devons donc jouer un rôle actif pour barrer la route à toutes formes de discours nuisibles en adoptant une communication claire, inspirante et respectueuse. Pour y parvenir, il nous faut conjuguer nos efforts, chacun en ce qui le concerne. A cet égard, nous demandons aux journalistes de travailler comme au strict respect du code électoral, du code de conduite signé par les journalistes eux-mêmes et des lois et règlements qui régissent la pratique du journalisme», insiste la ministre Léocadie Ndacayisaba.
Elle recommande aux responsables des medias qu’il faut toujours s’assurer que les reportages et les émissions à diffuser dans les différents médias sont basés sur des faits vérifiables en évitant de tomber dans le sensationnel, l’amateurisme et à promouvoir le débat contradictoire et professionnel dans l’équité.
Pour les acteurs politiques, les responsables des partis politiques sont appelés à leur tour de communiquer de manière transparente et respectueuse en mettant en avant leurs projets de société. Il faut promouvoir un dialogue constructif que ce soit à travers les medias ou en public surtout en période de campagne électorale.
Aux chargés de la communication dans les institutions publiques et porte-parole, leur rôle de communicateur est de façon professionnelle. «Vous êtes de véritables sources d’informations pour les journalistes sur des sujets de votre ressort. Vous devez donc comprendre que vos missions sont complémentaires. Au moment ou les réseaux sociaux inondent les médias, vous avez la grande responsabilité de montrer la vraie image du pays à travers vos communications sur les différentes plates-formes qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et de la communication», poursuit-elle.
A la société civile, à part qu’elles sont à la fois des consommateurs d’information et aussi des sources d’information, ils ont aussi la responsabilité de pointer du doigt et surtout à dénoncer ceux qui diffusent des messages susceptibles de nuire.
Médard Irambona (stagiaire)