Les membres de la FLE (Fondation pour le logement du personnel de l’enseignement) à savoir les syndicats du personnel de l’enseignement au Burundi se sont rencontrés à Gitega pour une assemblée générale, le samedi 06 janvier 2023. Parmi les grandes décisions prises pour lever les équivoques régnant dans les milieux des enseignants notamment après dix mois de suspension de l’octroi des crédits-logements, c’est la création d’une microfinance dénommée Front pour le logement des personnels de l’enseignement (FLE microfinance). C’est une réponse à la réglementation en vigueur au Burundi comme l’a souligné Victor Ndabaniwe, président du conseil d’administration de la FLE.
La FLE avait commencé à octroyer des crédits-logements aux enseignants en 2008. Mais comme l’a fait savoir Victor Ndabaniwe, président du conseil d’administration de cette dernière, la loi régissant les activités bancaires au Burundi telle que promulguée en 2017 ne permet pas aux fondations d’exercer d’activités d’intermédiation financières. D’où la BRB (Banque de la république du Burundi) a suspendu l’octroi des crédits par la FLE depuis 10 mois. Ce qui a entravé gravement l’exécution des projets des enseignants membres qui avaient introduit les demandes de crédits et dont les dossiers étaient encours. Pour cela, les syndicats membres de la FLE ont tenu une assemblée générale au mois de juillet 2023 pour adopter les statuts d’une microfinance à créer pour continuer les activités d’intermédiation financière permettant ainsi la FLE à continuer les œuvres philanthropiques et la plaidoirie aux près des partenaires en faveur de l’enseignant, a souligné M. Ndabaniwe. Et de faire remarquer qu’il appartient aux membres de la fondation de répondre effectivement à la loi. Quant aux enseignants qui ont des soucis notamment liés aux cotisation à la FLE, Victor Ndabaniwe a rassure. « Chaque membre trouvera son compte dans la microfinance et cette dernière prendra la relève effective pour servir les anciens membres de la fondation ».
Une reprise imminente d’octroi des crédits
Liboire Bigirimana, président du conseil d’administration de la FLE microfinance a dit que l’assemblée générale de janvier 2024 venait d’adopter les statuts de la fondation et l’adoption des amendements des statuts de cette microfinance tels qu’instruits par la BRB en réponse à l’introduction du dossier de demande d’agrément. M. Bigirimana a tranquillisé les enseignants qui doutent que leur épargne risque d’être mal utilisée ou volatilisée, « Dès que la FLE microfinance sera agréé, la reprise des activités à la normale ne tardera pas et les crédits suspendus seront directement octroyés aux demandeurs ». Quant à la question des cotisations et le sort notamment des dividendes, Liboire Bigirimana a laissé entendre que généralement une société de microfinance de troisième catégorie, les membres ne perçoivent pas des dividendes mais plutôt bénéficient des avantages tels que des crédits sans hypothèques. L’épargne restant la propriété du client qui, à tout moment, peut décider d’en retirer à la seule condition de quitter la microfinance.
Cette assemblée générale a été rehaussée par le ministre du travail et de la fonction publique, Venuste Muyabaga qui a insisté sur la volonté du gouvernement de voir s’améliorer d’avantage, les conditions de vie des travailleurs en général et celles des enseignants en particulier. Pour lui, toute initiative visant la réalisation de la vision du gouvernement de faire du Burundi un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060 est à encourager. Et de dire que la création d’une microfinance qui va aider dans l’octroi des crédits-logements aux personnels de l’enseignement en est une. Le ministre Muyabaga a vivement recommandé aux responsables des syndicats du secteur de l’enseignement de privilégier toujours le dialogue entre eux et d’approcher chaque fois que de besoin les autorités hiérarchiques pour résoudre tout défi pouvant entraver la noble mission qu’a l’enseignant, à savoir éduquer pour l’avenir.
Amédée Habimana