Des linges propres en coton, une solution alternative
Les femmes autochtones rencontrent beaucoup de problèmes liés au manque de serviettes hygiéniques durant la période des menstruations. Elles disent que celles vendues sont à usage unique et coûtent chères alors qu’elles n’ont pas de moyens pour s’en procurer. Dr Sylvestre Gahungu, gynécologue de l’Hôpital militaire de Kamenge, appelle ces femmes de faire la propreté de linges qu’elles utilisent et la toilette de leurs parties génitales au moins deux fois par jour comme le recommande les services sanitaires. Le porte-parole du ministère en charge des affaires sociales dans ses attributions, indique qu’il serait mieux de se regrouper au sein des associations ou coopératives pour que ce ministère puisse essayer de créer des contacts avec les partenaires qui peuvent aider ou contribuer avec des données claires.

Selon Ildéphonse Majambere, porte-parole du ministère de la solidarité, des droits de la personne humaine, des affaires sociales et du genre, le gouvernement du Burundi se soucie des problèmes sociaux de la population autochtone, y compris particulièrement ceux des femmes. «En ce qui concerne cette problématique de serviettes hygiéniques pour les femmes autochtones, c’est vrai, il s’observe pour le moment des personnes vulnérables qui éprouvent des difficultés à se procurer ce kit de dignité pour les femmes et filles surtout les jeunes scolarisées. C’est une triste réalité qui est là, mais le gouvernement du Burundi est préoccupé par la question d’amélioration des conditions de vie des familles vulnérables. Donc, nous ne croisons pas les bras.», dit-il
Pour Ildéphonse Majambere, les élèves Batwa qui n’ont pas encore terminé l’enseignement fondamental sont sous la prise en charge totale de leurs parents car ils sont encore à l’âge plus bas qui ne les autorise à rien faire pour avoir de l’argent afin que les filles puissent s’acheter elles-mêmes ces serviettes hygiéniques. «Je les encourage alors à profiter de cette gratuité scolaire en fournissant plus d’efforts pour réussir au Concours national afin de bénéficier du soutien du cycle post-fondamental et surmonter ces problèmes. A la fin de leurs études, elles pourront se relever et devenir autonomes, développer leurs familles et contribuer également au développement du pays.», raconte-t-il.
M. Majambere rappelle que cette institution gouvernementale s’est déjà engagée à s’occuper des besoins de première nécessité aux enfants de la communauté autochtone. Il précise entre autre l’octroi de tout le matériel nécessaire aux élèves autochtones qui ont réussi le concours national d’entrée aux écoles post-fondamentales et de leur scolarité gratuite à régime d’internat avant les besoins des autres catégories de personnes de cette communauté. C’est un effort frappant de l’Etat pour que l’enfant autochtone ne manque plus d’opportunité et de son droit à l’éducation .
Importance du regroupement dans une association ou coopérative
«Concernant encore ce problème de serviettes hygiéniques pour les femmes autochtones adultes ou les filles non scolarisées, il est difficile d’aider chaque femme, une à une. Mais par exemple, si elles s’organisent au sein des associations ou coopératives, nous pouvons même essayer de voir s’il y a un partenaire ou un bailleur avec qui nous pouvons entrer en contact pour financer ou contribuer en ce domaine avec des chiffres clairs.», poursuit Ildéphonse Majambere.
Il indique que le ministère de la Solidarité, des droits de la personne humaine, des affaires sociales et du genre a décentralisé des services au niveau des provinces et communes qui sont chargés d’écouter les doléances des personnes vulnérables, d’orienter et de suivre leurs projets en les encadrant vers une émergence socio-économique et un développement durable, en encourageant plus celles qui se regroupent pour progresser ensemble.

Appel à l’adaptation aux conditions de vie de toutes les femmes burundaises
«Pour ces enfants issus des familles Batwa, nous les encourageons d’affronter ces défis. C’est vrai, ils sont confrontés aux défis de se procurer de ce kit de dignité, mais ce ne sont pas seulement les enfants Batwa. Il existe également d’autres ménages vulnérables qui éprouvent les mêmes difficultés et qui affrontent ces mêmes défis avec courage.», dit M.Ildéphonse Majambere.
Il invite ces enfants autochtones à saisir de l’occasion et de l’opportunité que leur a offerte le chef de l’Etat qui a accepté que les enfants Batwa qui obtiennent ne fût-ce que la note minimale exigée pour la réussite au concours national, soient directement réintégrés dans les écoles à régime d’internat.
«C’est une occasion en or pour eux car dans ces écoles, les conditions sont plus ou moins acceptables et ils peuvent donc étudier facilement. Nous leur lançons donc un appel vibrant à redoubler plus d’efforts aux études, à ne pas se concentrer sur ce manque de moyens pour ces périodes de menstruations. Mais plutôt, de fournir plus d’efforts dans leur cursus scolaireafin de pouvoir avoir au moins la note minimale exigée tout en rassurant qu’une fois qu’ils auront développé une activité génératrice de revenus, ils ont la latitude de demander de financement auprès du ministère ayant les questions sociales dans ses attributionset ce dernier est prèt à accompagner toute personne qui désire relever son statut socio-économique sans toutefois compter sur un éventuel appui en nature que ce soient les kits de dignité ou d’autres types d’aide qui pourraient provenir des bienfaiteurs.», conclue-t-il.
Hygiène exigée et modérée
Selon Dr Sylvestre Gahungu, gynécologue, les services de santé recommandent aux femmes en période de menstruations de se laver les parties génitales au moins deux fois par jour à l’aide d’eau tiède et du savon sans parfum ni l’huile surtout après le changement des serviettes hygiéniques avant l’utilisation d’autres plus vierges.
«L’eau tiède est pour aider à soulager effectivement les tensions musculaires et mammaires qui causent les crampes. Le vagin est autonettoyant avec la muqueuse vaginale qui se renouvelle toutes les vingt huit heures. L’hygiène très fréquente entraine un déséquilibre de la flore vaginale. Ce lavage des parties intimes doit se faire les mains nues. Quand on utilise les gants, ces derniers constituent un nid pour les microbes et ils peuvent provoquer des infections vaginales que l’on appelle couramment des «vaginites.», dit-il pour mieux expliquer.
«Pour celles qui ont des moyens limités et qui ne peuvent pas acheter les serviettes hygiéniques, elles peuvent utiliser les petits morceaux de pagnes ou d’autres linges en coton à condition qu’ils soient toujours propres, nettoyés et gardés dans un endroit où ils sont totalement protégés contre les microbes causales des infections. Ils doivent ne pas passer six heures sans être remplacés. Il ne faut pas dormir avec les morceaux de ses pagnes afin de lutter contre les proliférations des bactéries attirées par la tache prolongée du sang. Cela cause des infections vaginales.», Pour Dr Sylvestre Gahungu, le défi lié au manque de serviettes hygiéniques ne peut pas constituer un prétexte de manque d’hygiène pendant les périodes de menstruations.
Selon ce gynécologue, au cours de la période des règles chez les femmes, il est aussi recommandé de porter les sous-vêtements en coton car les sous-vêtements synthétiques ou en nylon laissent entrer facilement les bactéries qui causent les vaginites et d’autres, et males favorisent les frottements qui peuvent aussi générer ces infections vaginales.
Médard Irambona (Stagiaire)