
Ibrahim Uwizeye indique que l'accord de partenariat avec Rosatom pour la construction d'une centrale hydroélectrique reste à être opérationnel (Photo Olivier Nishirimbere)
Le XIIIe Forum international Atomexpo 2024 organisé par la Société nationale de l’énergie nucléaire de Russie (Rosatom) , dans la ville de Sotchi, du 25 au 26 mars 2024 a été clôturé dans l’après-midi de ce mardi 26 mars 2024. Entre autres thèmes abordés, il y avait la mise en place de petits réacteurs modulaires. Un sujet très intéressant pour le ministre burundais en charge de l’énergie et des mines, Ibrahim Uwizeye qui a eu le privilège de prendre part à ce forum international en compagnie du directeur général de la Regideso, Jean Albert Manigomba. La séance plénière de ce mardi a offert aux panélistes l’occasion de parler de la situation de leurs pays en matière de l’énergie nucléaire ainsi que les perspectives d’avenir.
La Rosatom s’est fixé un objectif à long terme qui vise à vaincre l’insuffisance de l’énergie nucléaire dans le monde entier. Dans le cadre du XIIIe Forum international Atomexpo 2024, beaucoup d’exposés ont été fait et les participants en ont acquis une grande expérience et une grande inspiration de travailler dur pour atteindre cet objectif. Parlant du continent africain en général, le directeur général adjoint de Rosatom, Kirill Komarov a rappelé que Rosatom ne ménagera aucun effort pour aider tous les pays du monde à être autonome en matière d’énergie nucléaire. Il a donné l’exemple de l’Afrique du Sud qui a déjà atteint un niveau plus ou moins suffisant dans le domaine de l’énergie nucléaire.
Pour le cas du Burundi, il fait savoir qu’il se réjouit qu’il y a eu déjà des contacts avec le ministère en charge de l’énergie où le Burundi exprime le besoin de travailler avec Rosatom pour développer le secteur de l’énergie nucléaire et ainsi atteindre le développement industriel, ce qui aurait coïncidé avec la Vision du pays « Un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060 ». Il a promis que même dans le domaine éducatif, la Russie va octroyer des bourses à un grand nombre possible d’étudiants pour aller suivre leurs études dans le domaine énergétique pourvu qu’on en exprime le besoin.
Un sentiment de gratitude pour le ministre en charge de l’énergie
Pour le ministre burundais ayant l’énergie dans ses attributions, Ibrahim Uwizeye c’est un sentiment de satisfaction et de gratitude d’avoir été invité à un forum qui rassemble plus de 70 nationalités. Vu les thèmes développés en marge de ce forum, M. Uwizeye a fait savoir que ce forum lui a permis de pressentir l’image du monde dans les années à venir. « J’ai été invité avec le Directeur général de la Regideso justement pour voir où les autres en sont avec la production de l’énergie nucléaire. Beaucoup de thèmes ont été développés et j’ai d’ailleurs constaté que plus de 730 millions de la population mondiale dont 640 millions d’africains n’ont pas accès à l’énergie nucléaire. Nous avons admiré les exposés qui ont été faits parce que ça nous a aidé à comprendre que pour développer un pays, il faut avoir beaucoup d’énergie nucléaire. Malheureusement, au Burundi, il n’y en a pas mais, si on parvient à avoir une centrale hydroélectrique qui peut produire plus de deux cents méga watt, cela pourrait aider le pays à se développer », a indiqué le ministre de l’énergie.
» Le Burundi dispose des rivières sur lesquelles des centrales hydroélectriques peuvent être construites pour générer une électricité de 1 700 Mégawatts mais dont seulement les rivières pouvant générer 400 Mégawatts sont économiquement exploitables. D’autres sont des rivières qui peuvent générer moins de 5 Mégawatts. Or, il est difficile d’inviter un investisseur de venir développer de telles centrales de 2, 3, ou 1 Mégawatt. Il est donc plus que nécessaire de chercher une énergie nucléaire pour essayer d’avoir une certaine autonomie énergétique en générant plusieurs Mégawatts », a déclaré M. Uwizeye.
Accord de partenariat
Pour améliorer ce secteur, le ministre Uwizeye informe que, comme les autres pays l’ont déjà fait, le Burundi a aussi déjà signé un accord de partenariat avec la Rosatom pour la construction d’une centrale de l’énergie nucléaire et que le projet a été discuté et bien passé au conseil des ministres et à l’Assemblée nationale. « Nous attendons qu’il soit opérationnel. Nous menons actuellement des échanges d’expérience où des experts viendront former nos techniciens », a-t-il informé.
Le ministre Uwizeye a enfin promis que pour améliorer davantage le secteur de l’énergie nucléaire, le gouvernement du Burundi va augmenter le nombre de lauréats qui reçoivent des bourses pour suivre les études dans le domaine de l’énergie nucléaire en Russie afin que le pays puisse se développer industriellement.
Olivier Nishirimbere