Les conséquences des changements climatiques ne doivent pas être une préoccupation du gouvernement seulement, mais toute la population doit se mobiliser et s’impliquer dans des activités de sa protection afin d’avoir un environnement sain et sécurisé. Cela ressort de l’entretien que nous a accordé le président et représentant légal de l’association Action Burundaise pour l’Afrique (Aba), Jean Bosco Ndereyimana. Il se réjouit du fait que les gouvernements ne cessent pas de prendre des mesures pour essayer de lutter contre la destruction de l’environnement. Il interpelle en outre la population à soutenir le gouvernement pour aboutir à une protection effective de l’environnement.
D’après le président et représentant légal de l’association Action Burundaise pour l’Afrique (Aba), dans le cadre de la prise de conscience de lutter contre la dégradation de l’environnement, l’homme, étant au centre, doit tout faire pour bien protéger l’environnement. « Si l’environnement n’est pas bien protégé, tout ce qui est en rapport avec le développement durable, la bonne santé, etc, ne sera pas assuré. Par contre, s’il est bien protégé, il y a une bonne régulation de la température, de la pluie, etc. Mais tant que l’environnement n’est pas protégé, on trouve qu’il y a beaucoup d’effets néfastes liés aux changements climatiques et la personne humaine en est la première victime» A propos de la protection de l’environnement au Burundi, M. Ndereyimana se réjouit qu’il y existe des initiatives qui sont déjà faites, comme le programme « Ewe Burundi urambaye » ainsi que beaucoup de séances de sensibilisation de la population pour la préservation et la protection de l’environnement.
Dans la mesure où la personne humaine est la première victime des changements climatiques, M. Ndereyimana, interpelle la population à faire siens tous les projets visant la protection de l’environnement et d’y participer activement. Selon lui, les administratifs provinciaux et communaux doivent aussi prendre les devants pour continuer à sensibiliser la population afin de s’investir dans la protection de l’environnement.
La pression de l’homme sur l’environnement, principale cause
Compte tenu des catastrophes naturelles qui s’observent ici et là dans le monde et dans notre pays, surtout au cours de la saison pluvieuse, M. Ndereyimana trouve que les ressources naturelles sont sérieusement menacées par les impacts liés aux changements climatiques.
Ainsi, ajoute-t-il, les changements climatiques découlent principalement de la pression de l’homme sur l’environnement, de la dégradation des écosystèmes forestiers, des feux de brousse, de la dégradation des écosystèmes terrestres et aquatiques, etc.
Parlant toujours des causes de la destruction de l’environnement, le président et représentant légal de l’Aba dit que la pression démographique qui s’observe aujourd’hui dans le monde entier et au Burundi en est aussi une cause. « En général, les gens cherchent comment vivre sans toutefois se soucier de la protection de l’environnement. Donc, plus la population augmente, plus elle a besoin de se nourrir, et cela, parfois, en violation des lois sur l’environnement. La pression de l’homme sur l’environnement devient intense car l’exploitation de la terre augmente. Les gens se retrouvent en train de détruire l’environnement sans le savoir parce qu’ils pensent seulement à satisfaire leurs besoins sans tenir compte des mesures de protection de l’environnement ».
Tout le monde doit s’investir
A la question de savoir si le programme « Ewe Burundi urambaye » pourra suffisamment contribuer dans la lutte contre les changements climatiques et dans la protection de l’environnement, Jean Bosco Ndereyimana apprécie d’abord l’état d’avancement de plantation des arbres via ce programme. Toutefois, il déplore le fait qu’il n’y a pas de suivi régulier des arbres plantés. « Quant on plante des arbres, normalement l’administration à la base devrait faire un suivi régulier. Mais à y regarder de près, on voit que ce n’est pas le cas dans pas mal de coins du pays ».
D’après M. Ndereyimana, le rôle principal de la société civile est de sensibiliser la population pour qu’elle puisse planter des arbres et faire le suivi. « Nous invitons la population à planter des arbres sur toutes les collines et les arbres qui cohabitent avec les plantes autour de leurs champs. Comme ça, elle aura contribué dans la protection de l’environnement en appuie au programme « Ewe Burundi urambaye ». Nous les invitons aussi à sauvegarder l’environnement en préservant les forêts, à faire le suivi des arbres plantés dans leurs localités mais aussi à participer dans la multiplication des plants d’arbre dans des pépinières ».
Et d’ajouter que la société civile doit aussi aider le gouvernement à mobiliser les fonds auprès des bailleurs pour qu’ils puissent suffisamment investir dans la protection de l’environnement. « Au niveau mondial, on prévoit des fonds destinés à la protection de l’environnement. Donc, les associations de la société civile devraient agir dans ce sens pour appuyer le gouvernement à avoir beaucoup de fonds pour préserver la nature et lutter contre les changements climatiques ».
Les activités déjà réalisées sont appréciables
Nous nous sommes également entretenus avec les habitants de la zone Kanyosha, commune Muha en mairie de Bujumbura en vue de s’enquérir de leur appréciation sur la protection de la rivière Kanyosha dans le cadre du programme « Ewe Burundi urambaye ». Ainsi, comme l’indique Ezéchiel Hatungimana habitant tout près de la rivière Kanyosha, pas mal d’activités ont été déjà réalisées. C’est notamment la plantation des arbres comme les bambous pour protéger les rives. « Il y a aussi certains coins où on a construit des murs de protection ». Il remercie ainsi le gouvernement pour avoir initié le programme « Ewe Burundi urambaye » car, dit-il, ces activités ont été réalisées par la population au cours des travaux communautaires pour appuyer ce programme.
Ainsi, il interpelle la population de ladite localité de continuer à planter des arbres, surtout les bambous, sur ces rives. Cela leur permettra de se prévenir contre les problèmes découlant surtout de l’effondrement des berges et de débordement des eaux de cette rivière surtout au cours de la saison pluvieuse.
Même son de cloche chez Fiacre Mpawenimana, habitant de cette zone. Faisant un commentaire sur la protection de l’environnement dans cette localité, il s’est focalisé sur la rivière Kanyosha qui, pour lui, constitue un grand danger pour la population riveraine. Il trouve qu’il faut encore un peu plus d’effort pour la protection de cette rivière. « Même s’il y a pas mal d’arbres fixateurs qui sont déjà plantés sur les rives et des gabions qui ont été mis en place pour freiner la pression de l’eau, la réhabilitation des berges s’avère nécessaire ». Il déplore en outre le fait qu’il existe encore des gens qui continuent à extraire du moellon, du sable et des pierres dans la rivière en désordre sans tenir compte des lois et règles de la protection de l’environnement.
En définitive, tous nos interlocuteurs trouvent que les activités en rapport avec la protection de l’environnement ne peuvent pas être délaissées au gouvernement ou aux institutions étatiques seulement. Il faut que tout le monde prenne conscience des conséquences liées aux changements climatiques et contribue dans la protection de l’environnement, comme le souligne Jean Bosco Ndereyimana.
Astère Nduwamungu
Service Rédaction
Département des PPB de la Documentation