Les femmes ont beaucoup de talents cachés dont elles ignorent l’importance mais qui peuvent être leur porte d’entrée dans le circuit des entrepreneurs. Il est important de valoriser ce qu’elles savent faire et lui donner une visibilité. Cela résulte d’un entretien nous accordé par Viola Niyongere, une jeune licenciée de la zone Kamenge qui gagne sa vie grâce à la fabrication des chaussures à partir des pneus et des filets de pêche.
Viola Niyongere, une jeune dame de 29 ans a indiqué au quotidien Le Renouveau qu’elle a monté son affaire en 2017 à la fin de ses études universitaires à l’Ecole normale supérieure (ENS) en Génie mécanique. Dès le bas âge, elle avait appris à broder des nappes de table avec ses camarades de classe sans penser qu’un jour cela l’aidera.
Elle mentionne que sa première occupation après son parcours académique a été de vendre des habits. C’est lors de son approvisionnement au marché dans les stands des habits qu’elle aperçoit des fils de pêche de toutes les couleurs. Elle a été impressionnée par leur beauté et tout de suite elle avait pensé d’en faire de jolis objets.
Elle a fabriqué d’abord des boucles d’oreilles et des bracelets, qui ne lui rapportaient pas grand-chose. Elle a par la suite développé l’idée de fabriquer des chaussures qui pourraient lui rapporter plus. Avec l’expérience acquise auprès d’un cordonnier, elle a fabriqué sa première paire de chaussure dont elle a partagé les photos avec ses proches. Dès ce jour et jusqu’à maintenant, les clients passent leur commande progressivement.
Les jeunes doivent oser et rompre avec la peur de la faillite
Mme Niyongere interpelle les autres jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Selon elle, beaucoup de jeunes ont peur de tomber en faillite et préfère ne rien entreprendre alors que, qui ne risque rien n’a rien. « Il faut oser pour tenter sa chance. Là où on échoue, c’est à ce niveau qu’il faudra fournir beaucoup d’efforts pour se relever et réussir », ajoute t-elle.
Elle signale que ce métier contribue à son indépendance financière puisqu’il lui permet de subvenir aux besoins de sa famille. Avec l’augmentation des commandes de chaussures, elle a donné de l’emploi à sept personnes, ce qui contribue à la diminution du chômage.
Mme Niyongere a déjà remporté un prix de 1,2 million de BIF dans le concours Light award de l’art créatif organisé par l’Université Lumière de Bujumbura en 2022.
Gratiella Irakoze