Les jeunes burundais sont appelés à tirer profit de l’utilisation de leurs smartphones. C’est l’appel lancé par Cédric Niyongabo, jeune de 28 ans, étudiant à l’Université Lumière de Bujumbura, patron de l’IBF Company (Innova breeding food company) qui s’occupe de la culture des fourrages hydroponiques destinés à la volaille, au petit et gros bétail. Un kilo de grains de maïs donne entre 8 et 10 kg de fourrage dans sept jours.
Le gouvernement burundais a recommandé depuis 2018 de pratiquer la stabulation permanente du bétail. Après la mise en exécution de cette mesure en date du 4 octobre, M. Niyongabo a commencé les essais de cultiver le fourrage hydroponique. « J’ai réalisé qu’après la mise en application de cette mesure, les éleveurs allaient se heurter à un grand problème de nourrir leurs bétails ».
Notre interlocuteur dit que les jeunes sont capables d’analyser un problème et de le transformer en opportunité. « Pour aider les éleveurs à faire face à ce défi, j’ai pris la décision de cultiver ces fourrages qui sont très productifs à court terme », a fait savoir cet étudiant en entrepreneuriat et gestion des projets. Ces fourrages sont cultivés grâce aux grains de maïs et du blé. M. Niyongabo dit que l’objectif est d’aider les éleveurs à bien nourrir leur bétail, à créer de l’emploi et à faciliter la mise en application de la loi portant stabulation permanente. « Dans 4 jours après le semis, je peux nourrir les petits bétails surtout, les volailles, les lapins etc. Dans sept jours ces fourrages sont destinés à nourrir les gros bétails comme les vaches ».
Des fourrages productifs et très nutritifs
A la question de savoir d’où est venue cette idée, notre interlocuteur répond que l’internet est un grand professeur, une grande école. Malheureusement, regrette-t-il, la plus part des jeunes burundais n’utilisent l’internet que pour se divertir. « Dans certains pays de la Communauté Est africaine comme le Kenya cette culture est pratiquée».
La valeur ajoutée de ces fourrages est qu’ils sont très productifs et nutritifs et que le bétail peut se nourrir des feuilles, des tiges et des racines. Il affirme qu’il y tire un grand profit. « Un kilogramme de grains de maïs ou de blé donne, dans sept jours, 8 à 10 kg de fourrage. Un kilo de feuilles de maïs est vendu à 500 francs burundais et à 600 francs burundais celui du blé ».
M. Niyongabo appelle les jeunes burundais à user de leurs compétences en trouvant des solutions existants. « Chaque solution trouvée est une opportunité de créer un emploi et d’encaisser de l’argent ». Il s’insurge en faux contre ceux qui disent que le Burundi est pauvres alors qu’’il y a beaucoup d’opportunités inexploitées. Les jeunes sont capables de mettre en place des projets innovants visant la croissance économique.
Aux jeunes, il conseille de bien utiliser leurs téléphones afin d’éviter de se distraire dans des recherches inutiles. « Tout ce dont nous avons besoin nous pouvons y avoir accès grâce à nos téléphones ».
Malgré quelques défis, ce jeune entrepreneur se dit satisfait de l’appui du président de la République à travers le Paeej (Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes). « Lors d’un concours organisé par le Paeej, mon projet a été choisi deuxième et j’ai bénéficié d’un prêt de treize millions de francs burundais ».
Moïse Nkurunziza