Les jeunes sont conscients qu’ils doivent se créer de l’emploi
L’entrepreneuriat est réputé pour être une voie efficace pour combattre le chômage et la pauvreté tant pour les jeunes que pour les adultes. Depuis un bon bout de temps, les autorités du pays, à commencer par le chef de l’Etat et les membres du gouvernement, ne cessent d’interpeller la population burundaise, en général et les jeunes, en particulier, à se créer de l’emploi car l’Etat ne peut pas les embaucher tous. Ainsi, répondant à l’appel des dirigeants, des initiatives d’autonomisation gagnent de plus en plus le terrain. Les jeunes s’emploient ardemment au développement des activités génératrices de revenu. L’autocréation de l’emploi gagne déjà les esprits d’un bon nombre de jeunes burundais.
Depuis un bout de temps, le manque d’emploi fait parler de lui surtout chez les jeunes qui terminent leurs études. Pour dire que trouver du travail au Burundi est devenue une problématique. Les membres du gouvernement, surtout le président de la République, ne cessent d’interpeller les jeunes à se créer de l’emploi à travers des associations et coopératives pour lutter contre le chômage et s’auto-développer. A l’heure actuelle, différents témoignages montrent que, la population burundaise, y compris les jeunes lauréats universitaires ont déjà remarqué cette problématique et ont répondu à l’appel des membres du gouvernement et des administratifs.

le chômage.(Photo (Photo Astère Nduwamungu)
Le travail anoblit l’homme
Crescent Akimana, un jeune entrepreneur mécanicien, fait comprendre que les jeunes ont des illusions qu’après leurs études ils seront embauchés par l’Etat. « Dans les années antérieures c’était possible, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas ». Donc, à l’heure actuelle, ajoute-t-il, il faut que les jeunes universitaires terminent leurs études avec un projet en tête à entreprendre ou avec l’idée d’aller réaliser des gros projets agropastoraux sur leurs collines natales.
Crescent Akimana encourage les jeunes à se lancer dans des activités génératrices des revenus avec le peu de moyens qu’ils peuvent avoir.
Parlant de ses activités, Crescent Akimana informe d’abord qu’il est diplômé de l’Université du Burundi. Amateur de métier de mécanicien depuis son enfance, il s’attèle aujourd’hui aux activités de réparation des motos et de vente des pièces des motos. Après ses études secondaires, il est venu à Bujumbura pour ses études universitaires. Mais, il témoigne que pendant ses études, sa vie n’a pas été facile. Il a été obligé de demander du travail dans une des sociétés de gardiennage afin de gagner un peu d’argent pour pouvoir survivre. C’est durant cette même période qu’il a commencé à apprendre le métier de réparation des motos. « Là aussi, ça n’a pas été facile pour moi. Je devrais bien gérer le temps parce que je devais m’occuper, en même temps, des activités de gardiennage, aller apprendre le métier de mécanicien et suivre les cours à l’Université. Je ne devrais pas perdre aucune minute ». Il informe qu’il devrait aller à Kigobe pour apprendre le métier de mécanicien, puis se rendre au quartier asiatique ou à Chanic pour le gardiennage et aller à l’Université pour suivre les cours. « Je faisais tout ce trajet toujours à pied et chaque jour ».

de moyens qu’ils peuvent avoir.(Photo Astère Nduwamungu)
M. Akimana dit avoir commencé à bien exercer son métier de mécanicien, au quartier Gasekebuye, en 2021 après la formation qu’il a suivie dans un garage. En 2022, il a abandonné le gardiennage pour s’occuper de la réparation des motos et ses études universitaires uniquement. « Au début, certaines gens ne me confiaient pas leurs motos pour les réparer disant que je suis incapable. Mais, petit à petit j’ai gagné la confiance des clients et j’ai commencé à gagner de l’argent pour survivre et se payer du matériel académique comme les syllabus ».
Aujourd’hui, Crescent Akimana a déménagé vers l’endroit communément appelé Livingston, en commune Kabezi de la province Bujumbura. C’est là où il a implanté son propre garage pour la réparation des motos et il a même un magasin des pièces de rechange de motos avec un capital tiré de la petite bourse qu’il percevait à l’Université. Il dit être fier d’avoir créé son propre emploi depuis fin 2022 et il a déjà embauché 5 jeunes. « Il y en a d’autres que j’ai déjà formés qui sont partis créer leurs propres emplois eux-aussi et je prévois former beaucoup d’autres ». Compte tenu du pas déjà franchi, malgré son diplôme universitaire, il dit qu’il n’envisage pas aller chercher de l’emploi ailleurs.
Vision 2040-2060, une bonne perception pour l’avenir
Crescent Akimana affirme qu’il a fait sienne la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et, pays développé en 2060. « C’est une vision qui m’a ouvert les yeux et qui m’a poussé à penser à élargir mon projet. En 2060, je planifie pouvoir avoir déjà ouvert un centre de formation pour aider les autres jeunes à apprendre le métier de mécanicien qui délivre les certificats qui leur permettront d’être embauchés au Burundi et ailleurs. J’envisage aussi que je serai un grand commerçant des motos et des pièces des motos. Ma vision est qu’en 2060, je sois aussi capable d’aller acheter des pièces des motos à l’étranger et venir les monter ici dans non pays, quitte à ce que les gens viennent acheter des motos chez moi ».
Même objectif chez Réverien Mpawenimana, menuisier habitant dans la zone Kanyosha, commune Muha. Pour la vision 2040 et 2060, il dit avoir beaucoup de projets en tête. « L’essentiel est d’avoir un capital suffisant et du matériel performant ». Il souhaite qu’en 2060 il ait déjà agrandi son atelier en achetant d’autres machines modernes et qu’il soit à mesure d’embaucher beaucoup plus d’ouvriers. Il souhaite aussi qu’il ait déjà ouvert un centre de formation pour former beaucoup de jeunes en menuiserie dans le but de lutter contre le chômage. Il souhaite aussi qu’il ait déjà atteint le niveau d’exporter ses produits à l’étranger, surtout en participant dans des foires internationales.
Pour Réverien Mpawenimana, les métiers constituent un des atouts favorables dans la lutte contre le chômage.
Parlant des activités qu’il réalise, Mpawenimana dit qu’après ses études secondaires, il a été formé en menuiserie, pendant quatre ans, au chef lieu de la province de Bujumbura à Rushubi, commune Isare, sa localité natale. Après la formation, il a été embauché dans un atelier à Rushubi et petit à petit il a renforcé ses connaissances. Deux ans après, avec un petit capital, il a pu ouvrir son propre atelier sur sa colline natale d’abord et ensuite il a déménagé à Gihosha, puis à Mutanga et maintenant il s’est installé à Kanyosha. « Aujourd’hui, j’ai déjà formé plus de dix jeunes diplômés. Cela a été une formation couronnée de succès car ils ont pu ouvrir eux-aussi leurs propres ateliers ».
M. Mpawenayo dit qu’il a embauché six jeunes qui travaillent en tant que salariés et ils travaillent à temps plein. « Je suis en train de former quatre autres jeunes et j’ai l’intention de former beaucoup plus de jeunes. Mon intention est de contribuer dans la lutte contre le chômage des jeunes mais malheureusement, le capital est encore trop petit et les moyens sont encore faibles ».
Avant de serrer la cravate, il faut d’abord serrer la ceinture
D’après Crescent Akimana, quand on est encore au banc de l’école, on a des illusions qu’après les études, l’Etat va nous embaucher. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. « Donc, je conseillerais à mes frères et sœurs universitaires de sortir plutôt de l’université avec un projet en tête à réaliser, ne fusse qu’un projet agropastoral. Il faut qu’ils sachent que les temps ont changé et l’Etat n’est plus à mesure d’embaucher tous les jeunes qui terminent leurs études ».
M. Akimana trouve que c’est une chance d’être encore jeune. D’où il invite les jeunes à profiter de leur jeune âge pour travailler. Il déplore le fait qu’il y en a qui aiment plus le plaisir que le travail. « Donc, avant de serrer la cravate, il faut d’abord serrer la ceinture. Travailler d’abord et penser au plaisir plus tard après avoir gagné quelque chose ». Pour lui, les jeunes doivent savoir qu’il y a un prix à payer s’ils ont l’ambition de se développer. « Chaque jeune, diplômé ou pas, à côté de ce qu’il a appris à l’école, devrait trouver autre chose à faire. Comme ça, s’il n’est pas embauché quelque part, il pourra se créer un emploi lui-même ».
Même son de cloche chez Réverien Mpawenimana. Il conseille aux jeunes de fournir leurs efforts en créant leurs propres emplois via l’élaboration des projets générateurs de revenus. « Sinon, après leurs études, ils vont attendre et attendre d’être embauchés par l’Etat mais en vain ». Il trouve que, sans se soucier de leur niveau d’étude et sans attendre d’être embauchés par l’Etat, les jeunes puissent profiter de leur jeune âge et atouts dont regorge le Burundi pour se créer de l’emploi. « Cela leur permettra de mettre fin au chômage, de se développer et de développer le pays en commençant avec des petits capitaux. Comme ça, la vision Burundi, pays émergent en 2040, pays développé en 2060 réussira avec succès ».
Département de la Documentation
Astère Nduwamungu