Le président de la République, Evariste Ndayishimiye a animé, le mercredi 29 décembre 2021, une émission publique. L’événement a eu lieu au stade Intwari de Bujumbura en présence physique de la population. Il a répondu aux différentes questions en rapport avec vie du pays notamment sur la politique, la diplomatie, la sécurité, la justice et d’autres questions socio-économiques.
L’émission publique a débuté par le mot introductif du chef de l’Etat. Il est revenu sur la situation actuelle dans certains secteurs du pays. Il indique que les secteurs de la politique et de la sécurité sont appréciables vu l’organisation d’un tel événement en toute tranquillité. L’unité est aussi renforcée. Néanmoins, si la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national, la population est invitée à continuer à les sauvegarder dans la mesure où il y a encore certains Burundais qui intègrent les mouvements terroristes comme l’ADF en République démocratique du Congo (RDC). Il parle aussi du réaménagement administratif et invite les autorités à rester près de la population et éviter le travail de bureau.
Le président Ndayishimiye se réjouit que l’exécution des jugements rendus est en train de se faire dans le pays et promet le redressement du corps judiciaire pour que les justiciables retrouvent la confiance envers ce corps. Selon lui, les notables collinaires vont aussi être mis en place. Il demande à la population d’élire ceux qui en sont dignes.
Concernant la démographie galopante, le chef de l’Etat fait savoir que les conséquences sont multiples vu l’exiguïté des terres. Tout en invitant la population à faire le planning familial, le président de la République se dit préoccupé par l’explosion démographique et appelle les Burundais à ne pas profiter de la gratuité des naissances pour mettre au monde beaucoup d’enfants.
S’agissant de la protection et de la sécurité sociale, il invite les Burundais à prendre en charge les orphelins et non pas les confier aux centres de prise en charge. Il souligne que l’Etat aide les personnes âgées et les personnes vivant avec handicap. Pour ce qui est de la santé, il se réjouit des efforts fournis dans la lutte contre la Covid-19 en particulier et dans la mise en œuvre des programmes de santé publique en général.
En matière d’économie et de développement, le chef de l’Etat précise que le gouvernement a déjà instauré des projets de développement pour les jeunes et les femmes. Il a révélé qu’il va organiser une rencontre avec les jeunes entrepreneurs. Selon lui, le Burundi a tout ce qu’il faut pour se développer, notamment le sol arable, les ressources minières, etc.
Les droits de l’Homme sont suivis de près
Les journalistes, la population qui étaient sur place et ceux qui se sont exprimées à travers les téléphones ont posé des questions en rapport avec la vie du pays.
Dans le domaine de la politique et de la diplomatie, les journalistes ont voulu savoir la suite du rapport de la Commission vérité et réconciliation (CVR) sur les crimes commis en 1972. Le chef de l’Etat promet de transmettre ce rapport auprès des instances judiciaires pour analyse.
S’agissant de la position de l’Etat sur l’envoi de l’envoyé spécial de l’Onu pour les droits de l’Homme, il mentionne que le gouvernement du Burundi a des instances suffisantes chargées de suivre de près les droits de l’Homme au Burundi.
Un plan de moderniser les maisons carcérales
Parlant de la sécurité, au sujet de l’incident qui s’est produit à la prison centrale de Gitega, il exprime sa compassion envers les familles des victimes et déplore le comportement de certains Burundais qui attribuent cet acte ignoble au gouvernement. S’agissant de la prévention d’incidents similaires dans les autres prisons, le président de la République fait savoir que le gouvernement est en train d’élaborer un plan de modernisation des maisons carcérales afin qu’elles soient mieux sécurisées.
Pour ce qui est des cas de torture perpétrés par certains agents du Service national de renseignement (SNR), le président Ndayishimiye a indiqué que les auteurs vont être punis très sévèrement. Les corps de sécurité sont aussi à la poursuite des bandes criminelles qui font des disparitions forcées et certains ont été traduits en justice.
Traduire les jugements définitifs au Conseil supérieur de la magistrature
Dans le secteur de la justice, plus d’une personne ont exprimé des doléances pour des cas d’injustice. Le président Ndayishimiye a demandé à toutes les personnes ayant des jugements qui ont déjà épuisé toutes les procédures, d’écrire au Conseil supérieur de la magistrature dont il est président afin de trouver les solutions.
Concernant certains membres de la Commission nationale des terres et autres biens (CNTB) qui demandent des pots de vin pour mettre en exécution les jugements, le chef de l’Etat a promis qu’il va prendre en main cette question.
Dans le domaine socio-économique, il a été demandé le sort de ceux qui ont une responsabilité dans le non exécution de la construction des barrages de Kajeke et Mpanda. Le chef de l’Etat a répondu que l’argent détourné sera remboursé par tous ceux qui y sont impliqués et le gouvernement sera indemnisé par ces derniers.
Diffuser leurs numéros de téléphone à la population
Le chef de l’Etat a, en outre, demandé à tous les membres du gouvernement et aux gouverneurs de province de diffuser leurs numéros de téléphone à la population, comme il l’a déjà fait personnellement, pour que cette dernière puisse exprimer directement ses doléances. Il les a également invités à organiser de telles émissions publiques. Quant aux prisonniers incarcérés sans avoir commis de crimes de tuerie, il a promis de voir comment les grâcier. Selon le chef de l’Etat cette émission est organisée au moment où la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national et que les Burundais sont devant Dieu à travers la prière nationale d’action de grâce organisée à Bujumbura.
La nouveauté de cette émission publique est que, à part les professionnels des médias et les porte-paroles de différentes institutions, la population a également pris part à cet événement. Signalons qu’il s’agit de la deuxième émission publique animée par le président Ndayishimiye depuis sa prise de fonction de chef de l’Etat.
Eric Mbazumutima