Ce blog a été rédigé par l’un des 38 gagnants du concours Blog4Dev 2021, un concours annuel organisé par les bureaux de pays de la Banque mondiale, et qui invite les jeunes à s’exprimer sur un sujet essentiel au développement économique de leur pays. Les lauréats de cette année ont répondu à la question suivante : Comment les jeunes pouvaient s’associer à leurs gouvernements et aux organisations de la société civile pour faire face à l’impact de la Covid-19 et construire un système social et économique plus solide après la pandémie ?
Bonjour mon cher petit pays. Au moment où je t’écris, tu as été secoué par la crise sanitaire de la Covid-19 (coronavirus), qui va sûrement entraver les efforts que tu avais fourni pour te développer. Et non seulement toi, mais aussi tes voisins et frères comme le Kenya et l’Ouganda.
Étant l’une de tes innombrables enfants, j’ai pensé à toi et je suis venue te proposer quelques solutions, veux-tu bien les écouter ?Ma première suggestion s’appuie sur le fait que la Covid-19 nous a bel et bien forcés à nous développer seuls, en coupant les interactions. Et bien, daignons accepter le défi ! Que dirais-tu si nous nous recentrions sur l’agriculture ? Et partons de petites choses. Que les jeunes et le gouvernement apportent leur aide totale aux petits et moyens agriculteurs. Cela pourrait au moins satisfaire la population locale, en ce qui concerne la nourriture , et le surplus pourrait être exporté ailleurs. Tu vois, nous pourrions gagner deux fois plus si cette ère commençait dès maintenant !
Ma deuxième suggestion sera d’organiser un tourisme interne. Comment ? Il y a beaucoup de résidants, Burundais ou non, qui aimeraient parcourir le pays, braver les inconnus, des mordus de l’histoire qui rêveraient de visiter les tombeaux des rois et les nécropoles des reines-mères ! Les fonds de ce projet serviront à relancer les secteurs les plus touchés par la pandemie dans notre cher pays.
Mon beau Burundi, n’es-tu pas convaincu ? Laisse-moi continuer…
Ma troisième suggestion serait que le gouvernement mette en place une loi qui autoriserait les jeunes (ou toute personne le souhaitant) de travailler 24h/24, à l’aide des garants de la sécurité. De cette manière, nous pourrions rattraper, dans quelques années, la fosse économique qu’aura creusée. Le gouvernement garantissant la sécurité, la part des jeunes serait de s’organiser en associations et d’avoir des idées ingénieuses afin d’offrir rémunérations ou opportunités.
Ma quatrième suggestion est de t’inciter à prendre part dans des initiatives comme la ZLECAF qui t’ouvriront des opportunités et te permettront d’aller de l’avant.
Ma cinquième suggestion est que tu investisses dans l’enseignement. Effectivement, plus les gens sont instruits, plus ils gèrent adroitement les situations de crise. Que les entreprises publiques ou privées instaurent des rémunérations où le salaire n’est pas uniquement l’argent mais également des stages, des forums, des formations qui offriraient un bagage adéquat pour ces jeunes qui ne demandent qu’à travailler !
Alors, Burundi, n’est-ce pas là des moyens de te relever ? Quoiqu’affaibli ta jeune population est en chemin vers la renaissance. Singapour s’est relevé, tu peux te lever toi aussi ! Soit un phenix, renais de tes cendres ! Réaprends à te dresser, à marcher et à courir. Surement qu’un jour, tu voleras…
Bonne chance ! Signé une âme qui tient à toi.
Source : worldbank.org
Moise Nkurunziza