Education inclusive – Le taux de réussite le plus bas chez les élèves sourds-muets

Le lycée Notre Dame de la Sagesse (LNDS) de Gitega est l’une des écoles pilotes qui a des élèves vivant avec des formes variées d’handicaps. L’apprentissage pour ces élèves vivant avec diverses natures d’handicap n’est pas facile. Mais, ils essaient de s’adapter progressivement tant bien que mal.
Dans un entretien avec Nicodème Manirakiza, préfet des études au lycée Notre Dame de la Sagesse de Gitega, il a fait savoir que cette école accueille les enfants en bonne santé et ceux qui vivent avec handicap depuis l’année scolaire 2013-2014, les effectifs ont augmenté au fur et à mesure. Au début, l’école faisait face à des problèmes liés au manque d’enseignants mais aussi au manque de matériels mais progressivement les problèmes ont été résolus. Des enseignants qualifiés et le matériel adaptés sont aujourd’hui disponibles. Mais, on aimerait que la situation s’améliore davantage au fur et à mesure pour voir si on pourrait parvenir à un taux de réussite élevé de la part de ces élèves vivant avec handicap. Pratiquement, que ce soit aux examens nationaux ou dans les examens internes, le constat est que les élèves avec handicap dispose chaque fois d’un taux de réussite le plus bas.
Les malvoyants réussissent plus que les sourds-muets
M. Manirakiza a indiqué que le taux de réussite le plus bas s’observe chez les élèves sourd-muet. Lorsque quelqu’un n’entend pas et ne parle pas, il est parfois difficile de comprendre, d’interpréter les signes lorsque les enseignants traduisent en langue des signes les différentes matières. Chez les élèves malvoyants, on constate qu’ils réussissent plus que les élèves sourd-muet.
Ce problème de réussite est situé à plusieurs niveaux notamment au niveau de l’écriture braille, c’est un travail très fatiguant qui prend beaucoup de temps. Cela demande aussi beaucoup d’efforts de la part des enseignants. Ce qui fait que parfois la prise des notes va lentement par rapport à l’apprentissage normal. Mais, le préfet des études du LNDS ajoute que l’école dispose de quelques machines mais ne suffisent pas, Il y a aussi des imprimantes et des photocopieuses.
Pas d’harmonisation entre les systèmes anglophone et francophone
M. Manirakiza a fait savoir que de la part des élèves malentendants, c’est là que se trouvent beaucoup de difficultés. Il n’y a pas d’harmonisation entre les systèmes anglophone et francophone. Ce qui fait que parfois, les élèves sont désorientés dans l’interprétation des signes. En grande partie, le taux d’échec serait lié à ce problème. Ce qui occasionne aussi le retard dans l’achèvement des programmes des cours. Il y a des écoles qui terminent les programmes à temps mais au lycée Notre Dame de la Sagesse, on s’adapte au rythme d’apprentissage des enfants vivant avec handicap.
L’autre difficulté est liée à la prise en charge de ces élèves vivant avec handicap. Il y a plusieurs catégories d’élèves qui ont des besoins spéciaux. L’école accueille des élèves en provenance de plusieurs écoles, ceux qui proviennent de l’institut Saint Kizito, des handicapés physiques, des élèves qui ont de handicap de diverses natures. Ces élèves essaient de s’adapter tant bien que mal. Comme l’école est la famille, ces élèves avec handicap sont aidés par leurs camarades de classe notamment ceux qui se déplacent grâce aux chaises roulantes. Le problème le plus sérieux est lorsque ces élèves avec handicap ont besoin de se rendre par exemple dans les lieux d’aisance.
Face à cette situation, M. Manirakiza souhaite que les enseignants et tout le personnel de l’école soient recyclés régulièrement. Ces élèves vivant avec handicap ont besoin des autres services. En plus de cela, les interprètes devraient collaborer avec les enseignants lors de la préparation des leçons.
Lucie Ngoyagoye