Sur plus plus de 12 millions de burundais, plus de 6 millions sont des électeurs qui ont eu le droit citoyen de désigner 100 députés et au minimum 25 membres pour chaque conseil communal. Dans pareille circonstance, des électeurs, par apathie vis-à-vis des élections, ou manque carrément de temps parce que courant dans toutes les directions, comme fouettés par le besoin, choissssent de ne pas poser leur acte civique. Grave erreur ! Ils oublient que leurs compatriotes le font à leur place et dessinent, le rôle des élus aidant, les contours de leur avenir. Les députés votent des lois qui aident les citoyens burundais à se frayer la voie leur permettant de se forger leur bien-être. Les lois votées fondent aussi l’image de marque d’un pays. Des étrangers, dont des investisseurs, sont ainsi attirés par le pays ayant mis sur pied de bonnes lois. Les députés contrôlent aussi l’action des gouvernants qui, comme le disait Jean Paul Sartre, n’hésitent pas parfois à se salir les mains. Si le rôle de contrepoids est correctement joué par les élus, ces gouvernants qui ont également le constant rappel de Jean Jacques Rousseau que nul n’est assez fort pour rester éternellement le maître, évitent d’ en avoir jusqu’aux coudes. Des processus électoraux africains râtés ont fait et font émerger des gouvernants qui ne dirigent jamais innocemment. Ce n’est pas de la fiction non plus pour le Burundi, des héros d’anciens temps, en l’absence du contrôle gouvernemental, se sont montrés machiavelistes.Les conseillers communaux sont de leur côté sensés être encore plus proches des électeurs. Ce sont eux qui font émerger les préoccupations d’intérêt pour les habitants des différentes communes pour que des solutions y soient apportées. Lors de la mandature passée, le parlement a essayé de se mettre dans la peau du peuple burundais. Pendant les vacances parlementaires, les députés et sénateurs ont sillonné tout le Burundi pour enquêter sur des situations qui font le lit du mal de vivre des burundais. Souci partagé par le gouvernement qui a mis sur pied une stratégie d’identification des préoccupations des burundais par l’instauration de boîtes à suggestions à travers toutes les communes du Burundi. La publication des contacts téléphoniques des hautes autorités pour que les citoyens lésés puissent les joindre à tout instant, relève du même souci. Le vote, le vote rationnel, pour être précis, rentre en tout état de cause dans la droite ligne de la vigilance citoyenne. Cette vigilance met en avant des leaders qui sont suffisamment flexibles et adoptent une posture horizontale. Des leaders ayant un fort degré d’engagement en faveur de ceux qui les ont désignés, y compris ceux qu’un ancien confrère de France Inter appelle « les jetables. » Des leaders qui, par cette ère de post-vérité, n’osent pas faire passer des larmes venant de situations de heurts et malheurs de citoyens, pour des larmes de joie. Des leaders qui n’osent pas parler d’abondance quand des citoyens, dans leur grande majorité, insultent leur sort quotidien. L’honorabilité des élus de 2025 dépend en tout état de cause de leur proximité avec le peuple. Pour ceux qui n’auront pas eu la chance d’être élus, ils ont la possibilité d’apporter leur pierre à l’édifice. C’est cet apport qui consolidera leur image pour les législatives et communales futures. Jacques Bukuru Pour la synergie des médias