Le terme « rapatriée » est celui employé par la communauté internationale pour désigner toute personne ayant été un réfugié, mais ayant récemment regagné son pays d’origine. La définition du rapatrié fait donc référence au statut de réfugié qui s’appliquait auparavant à cette personne. Donc un rapatrié comme tout autre citoyen a des droits et devoirs. Ce sont les propos d’Abraham Barengayabo dans son exposé lors de la formation organisé par la CNIDH (Commission nationale indépendante des droits de l’Homme) à l’endroit des jeunes rapatriés du Burundi qui s’est tenue à Gitega du 15 au 16 février 2023.
«Regagnant leur pays, la situation des rapatriés ne se stabilise pas automatiquement. Pendant cette période transitoire, les rapatriés sont souvent exposés à des violations de leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. En effet, le simple fait d’avoir été éloignés de leur pays, en laissant derrière eux leurs biens, leur statut, leur emploi, des membres de leurs familles, etc., place les rapatriés en situation de fragilité. C’est pourquoi ils ont des droits particuliers car ils ont aussi des besoins particuliers», a expliqué M. Barengayabo. Avant leur réintégration définitive, indique-t-il, les rapatriés ont droit à une certaine protection appropriée à leur vulnérabilité, droit à la nourriture, droit à l’eau potable, droit à l’ abri, droit à la santé et à l‘éducation, etc. …jusqu’à ce qu’ils aient effectivement réintégré leur communauté.
En ce qui est des devoirs, M. Barengayabo explique que les jeunes rapatriés réunis au sein de l’association des jeunes rapatriés du Burundi doivent jouer un rôle majeur dans la protection des droits des rapatriés. Cet exercice consiste notamment dans la collecte des informations en rapport avec la violation des droits des rapatriés et les rapporter aux instances habilités spécialement la CNIDH; dans la collaboration avec les acteurs intervenant dans ce domaine; dans la sensibilisation et la conscientisation des rapatriés sur la connaissance de leurs droits et le respect des lois en vigueur au Pays.
Pour terminer, M. Barengayabo indique que l’exigence d’une solution durable met en valeur le fait que le retour d’un rapatrié dans sa communauté d’origine ne signifie pas en lui-même que ce retour est définitivement réussi. Selon lui, il est souvent d’une extrême importance d’agir en sorte que le retour soit durable.
Léopold Maroha