
Le 4 mars 2023 à Doha, le Chef de l’Etat du Burundi S.E Evariste Ndayishimiye a pris part au Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement des Pays les Moins Avancés (PMA) où il a eu l’opportunité d’interpeller les partenaires au développement sur l’importance d’aligner leur appui aux besoins réels des PMA.
Le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye a pris l’avion le 3 mars 2023 pour Doha, au Qatar. Dans ce pays asiatique, le président burundais y mène une intense activité diplomatique englobant la participation à différentes conférences dans lesquelles il a prononcé des discours ainsi que des rencontres avec diverse hautes personnalités de ce pays et d’ailleurs.
Lors de son intervention, S.E Evariste Ndayishimiye a également dénoncé les sanctions injustes qui sont souvent prises unilatéralement contre les PMA, comme ce fut le cas pour le Burundi en 2015, et dont les conséquences socio-économiques impactent négativement et durablement les pays.
Ce sommet, qui était dirigé par le Président du Malawi et auquel avaient également pris part plusieurs Chefs d’Etat ainsi que le Secrétaire général de l’Onu, s’est tenu en prélude de la 5ème Conférence des Nations Unies sur les PMA, autour du programme d’action de Doha.
À ce sujet, le Président de la République a indiqué que le Burundi souhaite se doter d’une stratégie ambitieuse de mise en œuvre, «en intégrant les dispositions du Programme d’action dans nos politiques nationales et dans nos schémas de développement».
Le Qatar s’engage à appuyer le Burundi dans son élan de développement socio-économique
En marge de la cinquième conférence des Nations Unies sur les PMA qui s’est déroulée à Doha, le Président de la République S.E Evariste Ndayishimiye s’est entretenu avec Son Altesse l’Emir du Qatar sur les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale. Ils ont également eu l’opportunité d’échanger sur la situation sécuritaire dans la Région des Grands Lacs et l’appui multiforme que le Qatar peut apporter dans les efforts de pacification de la région Est de la République Démocratique du Congo.
Cette entrevue a matérialisé la volonté commune des dirigeants burundais et qatari de cheminer vers des relations d’amitié et de coopération renforcées.
Ainsi, dans cette même perspective, un Accord entre le Gouvernement de l’Etat du Qatar et le Gouvernement de la République du Burundi concernant la réglementation de l’Emploi des travailleurs burundais dans l’Etat du Qatar a été signé deux jours après l’entretien.
Pour marquer la détermination du Qatar à appuyer le Burundi dans son élan de développement socio-économique, le Président de la République S.E Evariste Ndayishimiye a échangé avec M. Khalifa Alkawuri, Directeur général du Fonds Qatari pour le Développement, sur les opportunités de coopération dans les secteurs prioritaires, notamment l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures.
A l’issue de ces échanges fructueux, il a été décidé la mise en place d’une commission technique mixte qui examinera les besoins et les projets prioritaires qui bénéficieront d’un appui technique et/ou financier.
Sur le même volet diplomatique de sa visite de travail à Doha, le chef de l’Etat du Burundi et Président en exercice de l’EAC, S.E Evariste Ndayishimiye a échangé à huis clos avec S.E Philip Mpango, Vice-président de la République Unie de Tanzanie.
S.E Evariste Ndayishimiye: « Il faut renforcer la coopération Sud-Sud »
Du 5 au 9 mars à Doha, des tables rondes de haut niveau relatives au Programme d’action de Doha étaient organisées par les Nations Unies pour recueillir la voix des experts et des représentants des pays et organisations sur les meilleures voies et moyens de placer du potentiel à la réalisation du Programme d’action.
Ce 7 mars 2023, le chef de l’Etat S.E Evariste Ndayishimiye a co-présidé, avec la Première Ministre du Bangladesh, la Table ronde thématique de haut niveau sur “le renforcement de la participation des pays les moins avancés au commerce international et à l’intégration régionale”.
Le Président Evariste Ndayishimiye a rappelé les défis considérables des PMA pour s’intégrer dans les systèmes commerciaux mondiaux et saisir les opportunités des chaînes de valeur mondiales.
Basée sur l’intégration régionale et le commerce international comme moteurs de la croissance économique inclusive, cette table ronde a été une occasion pour S.E Evariste Ndayishimiye de souligner la double peine des Etats enclavés, comme le Burundi: « Il faut renforcer la coopération Sud-Sud »
En effet, la coopération Sud-Sud et la signature des accords commerciaux régionaux contribueront à relever certains défis posés aux PMA par le système commercial international. Le chef de l’Etat burundais à donc souligné l’importance de la transformation structurelle pour s’intégrer efficacement.
La table ronde a également bénéficié des contributions substantielles des participants au débat interactif et quelques enseignements en ont été tirés, notamment sur l’urgence de soutenir de façon accrue le redressement durable des PMA qui ont été durement impactés par la pandémie de la Covid 19 ainsi que la situation géopolitique actuelle.
Il est également apparu que beaucoup reste à faire pour soutenir les efforts des PMA en vue de leur intégration dans le commerce mondial et régional. Une participation bénéfique et significative des PMA exige un renforcement des capacités de production, le développement des infrastructures, la création de valeur ajoutée et le commerce des produits à valeur ajoutée.
Un appel a été lancé en faveur de politiques commerciales complémentaires et de soutien à tous les niveaux car, doubler la part des exportations des PMA d’ici 2031, comme le prévoit le programme d’action de Doha, est un défi, mais possible si un soutien international approprié est mis en place.
Conférence sur les pays les moins avancés: Un Programme d’action 2022-2031 pour passer du potentiel à la prospérité
Les dirigeants, les partenaires et les représentants des organisations de la Communauté internationale se sont retrouvés au Qatar pour examiner les moyens d’accélérer le développement durable des PMA. La première partie de la Conférence avait permis, le 17 mars puis le 1er avril 2022 par l’Assemblée générale, d’adopter le Programme d’action de Doha (2022-2031), qui succède à celui d’Istanbul (2011-2020).
Lors de son discours, le Secrétaire général de l’Onu s’est offusqué du faible niveau d’action pour changer les choses et à appeler à l’unité dans l’action: “Nous pouvons et nous devons nous unir” pour transformer les mots du Programme d’action de Doha en résultats tangibles. M. Antonio Guterres a réclamé une « véritable révolution en termes d’assistance » à trois égards: une aide immédiate pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), un soutien pour mobiliser et optimiser les ressources nationales, et une réforme impérative du système financier mondial en créant un « nouveau Bretton Woods ».
En effet, ce sera « la feuille de route » pour résoudre les problèmes des PMA au cours de la prochaine décennie, a revendiqué l’Émir du Qatar, en sa qualité de Président de la Conférence. S.A Tamim bin Hamad Al-Thani a rappelé aux pays riches et développés leur responsabilité morale d’aider les PMA: « Ce n’est pas une faveur. » En annonçant lui-même un don de 60 millions de dollars pour soutenir la mise en œuvre du Programme, l’Émir a invité les autres États Membres à suivre son exemple.
Au cours du débat général qui a suivi, le Président de la République du Burundi S.E Evariste a indiqué que le Programme d’action de Doha représente un grand espoir pour les PMA notamment le Burundi, dont les potentialités peuvent facilement être transformées en réalités si le capital humain et financier est activé.
Intervention du Président de la République du Burundi lors du Débat général de la 5e Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés.
Le président burundais, Evariste Ndayishimiye a indiqué que le Programme d’action de Doha représente un grand espoir pour les PMA notamment le Burundi, dont les potentialités peuvent facilement être transformées en réalités si le capital humain et financier est activé. (Photo Compte Twetter Ntarehouse)
Au nom du seigneur le Tout Puissant, Tout miséricordieux ;
Excellence Monsieur le Président de la 5e conférence,
Majestés ;
Mesdames et messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,
Distingués délégués
- Que l’Etat du Qatar trouve dans mes premiers mots l’expression de ma gratitude renouvelée, pour son hospitalité et son leadership grandissant sur la scène internationale qui se matérialise avec l’adoption du Programme d’action de Doha.
Excellence Mesdames et Messieurs ;
- Le Burundi s’est déjà approprié du Programme d’action de Doha qui s’articule autour de six domaines d’action prioritaires, lesquels viennent soutenir les efforts déjà engagés par le Gouvernement burundais.
- En effet, la première priorité du programme d’action de Doha pour les PMA « Investir dans le capital humain des pays les moins avancés », vient renforcer les initiatives du Gouvernement Burundais qui a déjà basé sa stratégie de lutte contre la pauvreté sur le développement humain à travers son slogan « Que chaque bouche ait à manger et chaque poche de l’argent » ; et en faisant participer tous les citoyens aux activités de développement.
- De plus, en mariant la dividende démographique avec le développement des compétences, permettez-moi de souligner que le Gouvernement Burundais a placé les jeunes et les femmes au centre du développement, à travers un grand programme d’autonomisation économique et d’emplois des jeunes, une banque d’investissement des jeunes, à laquelle s’ajoute une banque des femmes, une assistance financière et technique aux coopératives de production au niveau de chaque colline du pays, pour n’en citer que cela.
- Au regard du deuxième domaine prioritaire relatif à l’exploitation des moyens offerts par la science, la technologie et l’innovation pour lutter contre les vulnérabilités multidimensionnelles, nous nous réjouissons de l’élan que le Gouvernement Burundais a déjà pris, en investissant dans les infrastructures à travers le déploiement de la fibre optique sur tout le territoire national, et en faisant de la digitalisation une priorité afin de tirer profit de la croissance numérique.
- Quant à l’appui pour la transformation structurelle, moteur de la prospérité ; l’agriculture est, au Burundi, le secteur le plus porteur de croissance, ce qui justifie les efforts consentis par le Gouvernement pour valoriser le secteur agricole à travers un changement de mentalités d’abord, afin de faire du métier d’agriculteur, le métier de l’avenir.
C’est ainsi que toutes les catégories de la composante de la nation burundaise sont mobilisées pour renforcer la chaine de valeur agricole. Même les investisseurs étrangers sont les bienvenues dans cette chaine dans le cadre de ce qu’on a appelé « partenariat investisseurs-coopératives agricole », pour faciliter aux operateurs économique la mobilisation de main d’œuvre efficace.
- La cinquième priorité nous interpelle à parer aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement.
Dans ce cadre, permettez-moi de citer en exemple, le programme qui a été lancé par le Gouvernement Burundais intitulé « Ewe Burundi Urambaye » (le Burundi couvert en traduction littérale) afin de faire face aux changements climatiques à travers la reforestation, l’éducation civique à la protection de l’environnement et l’agroforestier dans les milieux agricoles.
- Enfin, la dernière priorité de mobilisation de la solidarité internationale, des partenariats mondiaux et des outils et instruments innovants sur la voie d’un reclassement durable, nous donne de l’espoir pour les pays les moins avancés car l’union fait la force.
- Je le crois, aujourd’hui, le monde entier braque les yeux sur l’État du Qatar.
C’est le moment, les pays avancés doivent se convaincre que c’est l’heure de soutenir les initiatives et les programmes de développement dans nos pays pour booster nos économies.
- C’est un espoir particulier pour le Burundi, pour la communauté internationale et tous les autres PMA qui se projettent déjà dans les 10 ans à venir.
Et d’ores et déjà, je vous rassure, le Burundi n’est pas un pays pauvre car il a beaucoup opportunités de développement. Ce qui nous fait défaut est le capital financier de démarrage.
- C’est ainsi que je termine en lançant un appel vibrant aux pays avancés de nous soutenir dans cette voie de réduire sensiblement notre degré de vulnérabilité et d’atteindre les objectifs de développement durable.
Je vous remercie.
Source: www.presidence.gov.bi
Jean Etienne Ndayizigiye