L’abandon scolaire, un fléau persistant, mobilise les autorités éducatives de la commune Mpinga Kayove. Des stratégies sont mises en œuvre pour endiguer ce phénomène, avec des résultats mitigés et des défis importants à surmonter.
Au lycée communal Mpinga Kayove, l’abandon scolaire préoccupe vivement les responsables. Pamphile Gahungu, directeur de l’établissement, dresse un tableau sombre de la situation. « Les élèves se désintéressent de plus en plus de l’école », affirme-t-il, pointant du doigt les grossesses non désirées et la pauvreté comme causes principales. Il ajoute que certains élèves sont attirés par les mirages de l’emploi en Tanzanie. Quand ils s’y rendent, ils en reviennent avec de l’argent, exerçant une influence néfaste sur leurs camarades et créant un cycle d’abandon.

M.Gahungu a fait savoir que des efforts considérables sont déployés pour contrer ce phenomene. Des réunions de sensibilisation sont organisées avec les parents, mettant l’accent sur l’importance de l’éducation et les conséquences à long terme de l’abandon scolaire. Le dialogue est encouragé entre l’école, les parents et les élèves ainsi que les conseils individualisés aux élèves en difficulté sont renforcés. « Lorsqu’un élève abandonne l’école, nous convoquons ses parents pour nous faire comprendre les raisons de ce comportement », explique-t-il.Si nécessaire, le directeur communal de l’enseignement et l’administration interviennent en offrant un soutien supplémentaire et des ressources pour aider l’élève à réintégrer le système scolaire. Malgré ces efforts soutenus, le Lycée communal mpinga a enregistré onze cas d’abandons au premier trimestre, sur un effectif de 138 élèves, soulignant la complexité du problème.
Plus de 300 cas d’abandons au fondamental durant le premier trimestre
Rénovat Nduwimana, président du comité de gestion de l’école, confirme l’ampleur du problème et ses conséquences. « Beaucoup d’élèves partent en Tanzanie, attirés par la promesse d’une vie meilleure et de gaies financiers rapides. Mais cela compromet leur avenir », témoigne-t-il. Il souligne l’importance cruciale des réunions de sensibilisation organisées par l’école et le comité de gestion, qui visent à informer les parents des dangers de l’abandon scolaire et à les encourager à soutenir l’éducation de leurs enfants. Il ajoute que l’administration est pleinement impliquée, travaillant en étroite collaboration avec l’école pour trouver des solutions durables.
Egide Ndayikeza, directeur communal de l’enseignement de Mpinga Kayove, fournit des chiffres qui illustrent l’étendue du problème. « Au cours du premier trimestre, nous avons enregistré 338 abandons dans le fondamental, soit 2,16%, et 9 abandons dans le poste- fondamental général, soit 1,0% », déclare-t-il. Selon lui, les causes majeures de ce phénomène sont entre autres la pauvreté des familles et les enfants peu motivés vis-à-vis de l’éducation.
Pour réduire le taux d’abandons, des stratégies globales sont mises en œuvre. Des réunions de sensibilisation sont organisées avec les partenaires clés de l’éducation, tels que les chefs de zone, les élus collinaires et les représentants des confessions religieuses afin de mobiliser toute la communauté autour de l’importance de l’éducation. Les élèves et leurs parents sont convoqués pour des conseils individuels, permettant d’identifier les causes spécifiques de l’abandon et de proposer des solutions adaptées.
Jean Marie Ndayisenga (stagiaire)