La réunion d’information à l’intention des représentants des missions diplomatiques et des représentants des organisations régionales organisée par la CVR le mercredi 7 décembre 2022de a donné l’occasion aux participants de poser des questions notamment sur le fonctionnement de ladite commission.
« Qu’est-ce que vous faites pour faire accepter votre action à la population burundaise, comment vous travailler pour arriver à la réconciliation étant donné que vous évoquez des événements tragiques et quels sont les leçons tirées de l’histoire pour ne pas retomber dans le cercle de la violence ? » Ce sont quelques unes des questions posées lors de la rencontre des représentants des missions diplomatiques et des représentants des organisations régionales avec la CVR. «Nous avons constaté que l’histoire du Burundi était peu connue de la population burundaise ou mal connue. Nous avons pris l’option de vulgariser nos résultats. Ainsi nous participons à la désinformation en donnant la meilleure information parce que nous l’avons recueillie de la diversité des Burundais. La vulgarisation va nous aider à se faire accepter », a expliqué la secrétaire de la CVR Pascasie Nzigamasabo.
Une méthodologie concertée et évolutive
Concernant la méthodologie de la commission, le secrétaire de la CVR a fait savoir qu’il s’agit d’une méthodologie concertée et évolutive. « A chaque région, nous essayons d’adapter la méthodologie qui s’impose parce que telle méthodologie pouvait réussir dans une région et ne pas réussir dans une autre. Les évaluations tenues quotidiennement nous ont permis d’arrêter une méthodologie efficace», a-t-elle indiqué. Elle a mentionné que la composition de la commission étant diversifiée, chaque membre apportait son expérience à l’édifice.
A la question concernant les leçons apprises de la vérité découverte par la CVR, Mme Nzigamasabo a souligné que le mensonge s’est installé comme une vérité au fil des années et comme l’autorité était très respectée, même quand elle mentait, cela était retenu comme vrai. « Nous avons observé une obéissance aveugle de la part des gouvernés. L’autre expérience est qu’il y a eu absence de l’autorité, ce qui a envenimé la situation. On nous a dit qu’à un certain moment, c’était le 29 avril et à ce moment chacun faisait ce qu’il voulait au moment où il le voulait. C’était le désordre total», a-t-elle dit. Une autre leçon apprise selon le Secrétaire de la CVR est que la distraction de l’autorité administrative peut ruiner le pays.
Le concours des autres organisations est requis
Concernant l’action de la CVR en matière de réconciliation et la collaboration avec les confessions religieuses, Pascasie Nzigamasabo a indiqué que la commission a déjà animé des séances avec les responsables religieux dans différentes diocèses et qu’elle va continuer. « Nous avons pensé que ces personne qui doivent accompagner les cœurs blessés devaient savoir à quel degré leur fidèles ont été blessés. Quant au travail de la réconciliation est un processus qui nous concerne tous mais au premier degré les hommes de Dieu sont chargés de guérir les âmes et si l’âme n’est pas libérée, la réconciliation ne sera pas possible. Nous en tant que CVR, nous accomplissons une activité technique mais cette activité technique demande aussi le concours des autres personnes pour que les efforts déployés aient un résultat positif», a-t-elle souligné. Elle a ajouté que si les Burundais sont suffisamment informés sur la gravité du vécu, chacun en ce qui le concerne va dénoncer et le «Plus jamais ça» va se construire progressivement.
Grâce-Divine Gahimbare