Si le Burundi a traversé des moments sombres, les manœuvres politiques pour ces événements se situent dans la période des années 60, période des premières élections au Burundi ainsi que l’indépendance du pays. Les premières victimes ont été les Burundais assassinés lors des élections de 1961, l’assassinat du Prince Louis Rwagasore à seulement 14 jours de la primature royale, suivi par l’assassinat de Pierre Ngendandumwe, lui aussi premier ministre en 1965, etc. Les manœuvres d’abolir la monarchie burundaise ont suivi, jusqu’à la proclamation de la première République.
Selon le président de la Commission vérité et réconciliation (CVR), Pierre Claver Ndayicariye, les vainqueurs des élections des années 60 ont subi de l’intolérance politique de leur concurrents. La victoire de l’Uprona aux législatives du 18 septembre 1961, a été le point de départ des assassinats et tragédies qui ont suivi. Les raisons d’assassiner Louis Rwagasore, nommé au poste de Premier ministre et fils du Roi Mwambutsa prennent de plus en plus d’ampleur. Il est alors assassiné 14 jours après sa nomination à la primature royale sans toutefois célébrer l’indépendance qu’il avait, avec bravoure et sueur cherchée en compagnie de ses collaborateurs. Après Rwagasore, Pierre Ngendandumwe, lui aussi nommé Premier ministre à la Cour royale est assassiné avant les élections anticipées, sous l’instigation du groupe Casablanca opposé au groupe Monrovia, deux groupes issus du combat pour l’indépendance avec l’un qui prônait l’indépendance immédiate contrairement à l’autre.
Une perturbation de la politique nationale
Selon le président de la CVR, après la mort du Premier ministre Ngendandumwe, plusieurs manœuvres sont entamées notamment la dissolution de l’Assemblée nationale par le Roi Mwambutsa, publication d’un nouveau code électoral, etc. qui vont perturber la politique nationale. Toutefois, après les élections de 1965, le Roi Mwambutsa a refusé d’entériner les résultats issus des élections, ce qui aurait conduit le pays à une catastrophe politique nationale. Ainsi, dans la foulée des événements qui se sont succédés, surtout la prise de plusieurs décisions par le Roi, Michel Micombero et Arthémon Simbananiye deviennent secrétaire d’Etat l’un à la défense et l’autre à la justice. Ces derniers ont alors préparé le renversement de la monarchie, qui va se solder par un échec conduisant aux arrestations et aux assassinats de plusieurs Burundais. Cependant, l’abolition de la monarchie burundaise va aboutir plus tard avec à la commande, Michel Micombero, secrétaire d’Etat à la défense d’alors.
Selon M. Ndayicariye, le Roi Mwambutsa s’est exilé à l’étranger et son fils, Charles Ndizeye a été assassiné par les putschistes avant de proclamer la première République.
Laurent Mpundunziza